Transport : polémiques après la décision de l’État réglementant le secteur des tricycles « bombonna »

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Rien ne va entre le Gouvernement Goumou, syndicats et conducteurs de tricycles, depuis la décision interdisant cette catégorie de conducteurs de limiter désormais à quatre, le nombre de passagers, mais aussi se limiter à Sonfonia T7, au lieu de Kagbélen.

Selon eux, ladite décision en tant que telle, n’est pas mauvaise en soi, mais le Gouvernement devrait les avertir à temps. Massivement mobilisés ce matin à Dixinn Terrasse, ces conducteurs ont confié qu’il sera difficile pour eux de respecter ces mesures, vu que la clientèle se fait un peu rare parfois, suite aux multiples Bombonnas actuellement en circulation à Conakry. 

« Parmi ces mesures prises, on peut bien respecter d’autres, telle que prendre le permis. Mais le fait de nous interdire de  prendre deux personnes devant et de nous limiter juste à la T7, nous ne pourrons pas respecter cela. Car, parfois tu peux quitter de Madina jusqu’à Sonfonia, tu ne peux pas gagner de clients. C’est de Sonfonia à Kagbélen que nous cherchons à avoir au moins vingt cinq mille francs guinéens (25000fg). Et s’ils nous interdisent cela, c’est vraiment compliqué. Qu’ils comprennent qu’il y a certains d’entre nous qui travaillent pour rembourser plus de 40 millions aux propriétaires de Bombonnas. Tous les jours,  ils sont obligés de payer entre 200 à 250 mille francs. Imaginez, vous êtes mariés, vous devez payer la dépense, les frais de loyer et il n’y a pas autre activité à côté si ce n’est pas cette conduite. Maintenant, s’ils nous diminuent le nombre de personnes alors que nous quittons parfois ici jusqu’à Lambagny pour seulement 35000fg. Moi je ne comprends pas. Maintenant nous sommes obligés d’aller soit entre 15000fg à 20000fg et le retour est très compliqué parfois», s’est plaint Mamadou Saliou Bah, conducteur de tricycle, qui a plus loin dénoncé le comportement des policiers, qui, ont déjà commencé à réclamer de l’argent à certains de ses amis conducteurs.

« En plus, la décision c’est jusqu’en fin septembre mais déjà les policiers ont commencé à appliquer la mesure, juste le lendemain. Et déjà on te prend, il faut leur payer entre 120 à 140 mille francs guinéens», a-t-il laissé entendre. 

Pour les responsables syndicaux  rencontrés qui ont accusé l’État de ne les avoir pas avertis, l’heure n’est pas à la manifestation. Il faut plutôt aller à la rencontre des autorités afin de passer à la négociation, puisque force reste à la loi. 

« C’est hier vers les 21 heures que moi j’ai reçu l’information concernant nos chauffeurs. J’ai donc appelé notre chef et ce matin on est venu comprendre que ce n’est plus possible de prendre 4 personnes derrière et ne prendre qu’une seule devant. La décision en tant que telle n’est pas mauvaise, mais le Gouvernement devait nous informer à temps sur la mesure qu’il fallait prendre. Mais aujourd’hui c’est très difficile pour nous de supprimer d’un coup, les deux côtés. S’il faut les plaider pour nous accorder une place au moins, cela peut arranger et nous et nos chauffeurs. Parce qu’au-delà de la cherté de la vie, le carburant coûte cher et la recette est là aussi. De toutes les façons, nous n’allons pas aller en grève. Nous allons déléguer nos responsables pour aller négocier avec l’État parce que le Gouvernement s’il décide, personne n’est au-dessus de la loi», a dit ce membre du syndicat des conducteurs de tricycles, Ibrahima Sory Soumah. 

Le Secrétaire administratif du bureau des transports et de l’étude quant à lui, n’a pas tardé à fustiger cette attitude de l’État qui consiste à priver davantage leurs chauffeurs. 

« En âme et conscience, je demanderai au Président de libérer les gens. Ce qu’il est en train de faire comme ça n’est pas bon pour le peuple. Il n’a qu’à comprendre qu’à l’heure là ça ne va pas du tout. Diminuer le nombre de personnes dans les tricycles, cela va fatiguer les gens. En tant que père de la nation, il n’a qu’à pardonner surtout les citoyens, parce qu’actuellement il n’y a pas assez de véhicules. Qu’il comprenne également que la majeure partie de ces conducteurs ne sont que les diplômés sans emploi. Et c’est par manque de travail qu’ils se sont lancés dans ce métier», a plaidé Aliou Bah, avant de conseiller aux conducteurs de travailler dans la prudence, en évitant surtout de doubler les voitures et se mettre sur la troisième position.

Il faut rappeler que ces conducteurs ont, tous à l’unanimité, demandé aux nouvelles autorités de revoir cette décision.

Sâa Robert Koundouno

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