Suite à l’attaque et pillage du bus et de la gare Soumaoro Transport perpétrée par un groupe de jeunes syndicalistes, le ministère des Transports, a délégué une mission importante dirigée par le directeur national des transports routiers pour venir sensibiliser et donner d’amples informations sur la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace CEDEAO dont la Guinée est signataire.
C’est à la bibliothèque préfectorale que cette rencontre a eu lieu le vendredi en présence de toutes les structures syndicales de la région.
Dans sa communication de circonstance, le directeur national a tout d’abord déploré l’incident survenu avant d’inviter les syndicalistes au respect des accords.
« La Guinée est un pays membre de la CEDEAO. Les accords, les conventions, les principes de la CEDEAO sont consacrés en République de Guinée.
Monsieur le Ministre m’a chargé de vous dire que le ministère des Transports a la responsabilité et fera tout pour assurer et garantir la libre circulation des personnes et leurs biens dans l’espace CEDEAO.
Dans la gestion et même dans un groupe, il peut y avoir des différends, cela va avec les relations humaines.
Mais il y a toujours les bonnes manières.
Malheureusement cette fois-ci les bonnes manières n’ont pas été utilisées.
Aujourd’hui, on peut se féliciter, grâce aux efforts des autorités, du fait que la situation se sout apaisée. Mais il faut qu’on ait le courage de se regarder en face et se dire la vérité, vous savez mieux que moi ce n’est est pas terminé.
Il y a certes des vérités, si on ne se regarde pas en face pour se dire cette vérité, on serait venu parler mais en réalité, on sait qu’après notre départ, les velléités vont toujours continuer.
Monsieur le ministre est catégorique et très ferme là-dessus. Ce qui s’est passé, considérons ça comme un incident malheureux. Mais il ne souhaiterait plus que ça se reproduise aussi bien à N’zérékoré qu’ailleurs en Guinée.
Pour que ça ne se répète plus, il faut que bien évidemment, nous ayons ce qui est en cours, mais que nous prenions des mesures de préventions, » a expliqué le directeur national des transports routiers.
Pour sa part, Sidibé Souleymane, le secrétaire permanent du comité national de facilitation des transports et transit routiers Inter-États de la Guinée, a informé les syndicalistes du rôle de son service dans le cadre de la libre circulation des personnes et leurs biens dans l’espace CEDEAO.
« Ce comité est une création de la CEDEAO. Vous savez tous que nous appartenons à un grand espace. C’est un espace de 15 États. La communauté Économique des États de l’Afrique de l’ouest. Dans le but de garantir la libération des personnes et leurs biens dans ce grand espace, il y a un certain nombre d’instruments juridiques et institutionnels en matière de facilitation de transport et facilitation des échanges auxquels nous sommes tenus tous en tant que pays membre, à respecter rigoureusement car ça va dans l’intérêt du peuple ouest-africain.
Le comité est là pour vous, pour vous assister et vous accompagner. Et c’est pas fortuit que le département de tutelle du comité national de facilitation dans tous les 15 pays de la CEDEAO, c’est le ministère des Transports. Dans d’autres pays, vous verrez que c’est le ministère des infrastructures. C’est pour vous dire que lorsque vous avez des incompréhensions avec les forces de défense et de sécurité en charge du contrôle routier, n’hésitez pas de contacter le comité. À partir de maintenant lorsque vous êtes victimes d’une quelconque tracasserie ou de mauvaises pratiques au niveau des différents corridors routiers inter-urbains et Inter-États, vous avez une structure de référence que vous pouvez immédiatement saisir, » a indiqué Souleymane Sidibé
De leur côté, les responsables syndicaux nationaux, dont Frebory Donzo et Alpha Amadou Bah, ont à leur tour, sensibilisé leurs représentants au respect des principes et conventions dont la Guinée est signataire.
Un document a été signé par tous les représentants syndicaux également dans le cadre du respect de ces conventions.
La mission s’est ensuite rendue au poste frontalier de Zoo, entre la Guinée et la Côte d’Ivoire en vue de donner d’amples informations sur le contenu des conventions signées par la Guinée aux agents de la sécurité frontalière.
Pour rappel, un bus appartenant à Soumaoro Transport a été victime d’attaque et pillage par des groupes de syndicalistes à N’zérékoré dans le quartier Dorota le 22 février dernier.
Ces derniers protestaient contre la présence des bus de cette compagnie à N’zérékoré. Après des vagues d’arrestations dans leur camp, l’affaire se trouve en voie de négociation suite à la demande de la partie civile. Les présumés auteurs ont donc signé un document pour la réparation des dégâts qui s’élèvent à 172 millions. Et en attendant, certains chauffeurs pris en flagrant délit sont toujours en prison.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré
621- 94- 17-77