Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme s’est rendu ce lundi 06 mars 2023 , à la clinique Pasteur de Conakry et à l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne de Kipé pour rendre visite aux détenus de la CRIEF, qui suivent depuis quelques semaines des traitements liés à la dégradation de leur état de santé avant de faire un tour à la maison centrale de Conakry où il a échangé avec l’ancien président de la transition Moussa Dadis Camara qui comparaît dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009.
« En tant que ministre sectoriel en charge des questions de droits de l’Homme, ces personnes-là je veux parler de Dr Ibrahima Kassory Fofana et l’honorable Amadou Damaro Camara ont été admis respectivement à la clinique Pasteur et à l’hôpital sino-guinéen pour des questions de santé. Vous savez, la question relative à la santé est une question qui est liée à l’intimité des personnes. Nous n’allons pas rentrer dans les détails par rapport à cela. Mais je sors avec une note de satisfaction, dans la mesure où leur situation de santé, je veux parler du cas de l’honorable Damaro qui est beaucoup plus claire et net. Il va beaucoup mieux. Et les différentes sollicitations qu’ils ont formulées auprès de ma personne, comme je l’ai toujours dit, nous sommes respectueux des droits des personnes poursuivies, nous le serons pendant leur détention et à toute phase de la procédure. Je leur ai promis de pouvoir revenir les voir à nouveau et très bientôt, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les assister par rapport à la prise en charge et tout ce qui suit. Comme vous le savez, tous les frais qui sont générés par leur placement en milieu hospitalier sont supportés par le département en totalité par le département de la justice », a indiqué précise le Garde des Sceaux.
Aujourd’hui, dit-il, c’est l’une des raisons qui explique que le département de la justice est très regardant sur la question du droit à la santé. « Nous sommes très regardant par rapport à leur bien-être sans s’immiscer dans les procédures judiciaires qui sont en cours et qui suivent leur cours normal. Mais nous pouvons dire que globalement que nous sommes très satisfaits par rapport à tout le travail qui a été fait par les médecins pour les assister dans leur quotidien pour qu’ils reviennent à leur meilleur niveau de santé », recommande Alphonse Charles Wright.
Poursuivant, le ministre de la Justice exhorte les médecins à avoir à l’œil ces malades. » Ça fait presque deux à trois semaines pour certains. Mais j’ai toujours dit aux médecins que même si quelque part on me dit que leur état de santé s’est amélioré, il est important pour les besoins de la cause qu’ils soient sous surveillance médicale parce que vous le savez, il est important pour les médecins de les avoir à l’œil pour voir quel est leur état de santé. Vous voyez par exemple le cas de l’honorable de Damaro quand deux à trois jours après le traitement, vous verrez qu’il n’a rien. Mais quelque temps après, sa maladie reprend un tout petit peu. Pour nous, ce n’est pas parce qu’ils sont poursuivis pour des faits qu’on leur reproche mais les laisser à l’hôpital pour une surveillance médicale, vise encore à leur rassurer que nous ne faisons rien de ce qui est en dehors de la loi et nous ne ferons rien qui puisse aller à l’encontre du respect de leur droit qui est d’avoir des soins qu’il faut en tant qu’être humain pour assurer véritablement leur dignité en tant que détenus. C’est aussi cela la refondation de l’Etat ».
Mamadou Yaya Barry