Issus des cinq communes de Conakry, ils sont des dizaines de jeunes guinéens à avoir bénéficié de cette formation théorique et pratique entamée il y a quelques mois. C’est une initiative du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle à travers l’Office National de Formation Professionnelle et de Perfectionnement (ONFPP), en collaboration avec le PNUD. Ce mardi, 08 novembre 2022, à la maison des jeunes de Hafia, ces bénéficiaires ont mis en pratique les notions théoriques reçues dans le domaine de la peinture.
L’accent particulier est mis selon l’ONFPP, sur « l’approche chantier », axée sur le développement inclusif. L’objectif est de lutter contre le phénomène de chômage qui affecte cette couche devant répondre aux attentes de la politique gouvernementale en termes de réforme du système de l’apprentissage technique et professionnel.
« L’ONFPP a initié un vaste programme de formation et de perfectionnement des jeunes à travers des communes de Conakry. Nous nous sommes limités dans le passé, uniquement à leur formation. Mais aujourd’hui, nous les formons pour l’emploi en fonction des besoins du marché du travail, mais aussi en fonction de notre économie. Cette approche pédagogique permet d’avoir une issue directe sur l’emploi. C’est donc une formation pour l’emploi, car elle obéit à l’approche par compétence», a fait remarquer M. Joseph Pierre Touré, DGA de l’ONFPP.
Après la formation de quelques mois, place donc à l’organisation de ces jeunes en des Groupements d’Intérêt Économique (GIE). Par la suite, à en croire les initiateurs, les moyens seront mis à la disposition de ces bénéficiaires, ceci pour leur permettre d’être directement rentables.
« À partir de ces fonds, ils créent leurs propres entreprises au sortir de leur formation. Cela va leur permettre de générer les revenus et d’améliorer du coup leurs conditions de vie. C’est un processus qui va continuer sur toute l’étendue du territoire national. Et pour cette fois-ci, ce sont des jeunes pour la plupart déscolarisés ou non scolarisés, qui ont été sélectionnés de façon équitable dans les cinq communes de Conakry», a précisé le Directeur Général Adjoint.
Pendant ces séances de formation théorique et pratique, les notions sur la peinture décorative ont largement été expliquées aux jeunes de Hafia. Cet apprentissage, selon Mathias Gbamou, formateur, est non seulement important pour lui en tant que facilitateur, mais surtout pour ces jeunes notamment des filles, puisque la formation est liée à la profession.
« Nous avons commencé il y a de cela deux mois par les cours théoriques. Ils ont compris beaucoup de choses. On les a évalués et on a fait des rapports à propos de la formation théorique. Aujourd’hui nous sommes à la phase pratique, ce qui est bénéfique pour les apprenants et pour l’ensemble. Nous remercions donc le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle…», a-t-il dit.
Pour les apprenants, c’est une aubaine de voir leur choix se concrétiser grâce à ce programme. Ils n’ont pas manqué de reconnaissances à l’endroit des initiateurs et de l’agence Enabel.
« C’est à travers une camarade que j’ai été informée de ce programme. Du coup elle m’a proposé de venir faire l’inscription ici à la maison des jeunes de Hafia. Je me suis donc inscrite pour la peinture qui est d’ailleurs ma passion. J’invite et j’encourage toutes les autres personnes de venir assister à ce programme, surtout les femmes. Je pense déjà qu’avec la peinture, je pourrai satisfaire mes besoins», a confié Bintou Camara, apprenante. Et Ibrahima Konaté d’enchaîner : » Ce métier, nous l’avions choisi parce qu’on sait déjà dans l’avenir ça va nous apporter beaucoup de choses. Pour un début, nous avons commencé cette formation grâce à l’agence Belge ENABEL, dans les chantiers avec les cours théoriques et aujourd’hui nous sommes sur la pratique. Nous remercions donc tout le monde pour ce soutien et accompagnement », a conclu ce diplômé.
Il faut rappeler qu’à l’image des apprenants en peinture de Hafia, commune de Dixinn, ceux de Bonfi, dans la commune de Matam ont également lié leurs cours théoriques à la pratique en coiffure générale, sur la manière d’attacher les foulards. Quant à ceuxcde Nongo dans Ratoma, il a été question de mettre en pratique ce qu’elles ont appris en coiffure esthétique, spécifiquement sur le maquillage. Autres formations comme la menuiserie, la couture sont aussi données aux jeunes guinéens par l’Office National de Formation Professionnelle et de Perfectionnement.
Sâa Robert KOUNDOUNO