Télécoms: une association s’interroge sur les 50 millions $ de la Chine et les 200 millions $ de la Banque mondiale entre 2010 et 2021
Pour faire une autopsie des 11 dernières années dans le secteur des Postes et Télécommunications, l’Association Guinéenne des Consommateurs Téléphoniques (ASSGUICOT) était ce jeudi 1er septembre, à la maison commune des journalistes, pour expliquer le constat alarmant qu’elle a pu faire durant la dernière décennie qui s’est écoulée. À en croire cette association, les consommateurs ont été brimés dans tous les actes posés par les anciennes autorités de régulation des postes et télécommunications, mais aussi par les différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce département.
Le Président de l’ASSGUICOT, Abdoul Mazid BAH a, à sa prise de parole, relevé plusieurs dysfonctionnements constatés de façon générale dans le secteur de la téléphonie et des TIC qui, selon eux, se porte mal en Guinée. Pour preuve, ils citent entre-autres: « 1- Le non-respect des cahiers des charges des opérateurs (la couverture du Territoire national);
2- La non publication du catalogue d’Interconnexion;
3. La tarification fantaisiste (par manque de mécanisme de contrôle) 4- L’opacité dans la gestion du Fonds de service universel;
5. L’extinction des PTS quand le courant du secteur part dans le Grand Conakry et l’intérieur du Pays;
6. La mauvaise qualité des services de paiement électronique entre autres: les abonnements et les réabonnements de la SEG, I’EDG, Canal, Star time, paiement maritime etc…. 7- Une tarification déséquilibrée dans l’espace CEDEAO ».
En effet, dit-elle, « c’est à leur temps, on a assisté au démantèlement du réseau de la SOTELGUI qui est un patrimoine national, au bail des installations de la société au profit des intérêts personnels et au détournement des 50 millions de dollars obtenus des partenaires chinois pour la relance de la SOTELGUI. C’est à leur temps aussi que nous avons participé à l’atterrissage du Backbone et le déploiement de plus de quatre mille kilomètres à travers un financement de la Banque Mondiale à hauteur de 200 millions de dollars, mais aujourd’hui où en sommes-nous. C’est à leur temps aussi qu’on a assisté à la fermeture de INTERCEL au détriment des consommateurs ».
Au titre des recommandations, cette association qui a le vu jour depuis 2010 exhorte les nouvelles autorités à faire respecter par tous les acteurs les cahiers des charges. « Nous demandons aux nouvelles autorités d’auditer la gestion du secteur dans tous ses compartiments depuis 2010 de l’ARPT, SOTELGUI, SOGEB, LA POSTE, GUILAB, OFFICE DE LA POSTE, OPERATEURS TELEPHONIQUES ET FOURNISSEURS D’INTERNET; le respect de la Résolution 39/2048 du 9 Avril 1985 de l’Assemblée Générale des Nations Unies; la représentation des consommateurs dans le Comité de gestion des services universels; faire respecter par tous les acteurs leurs cahiers des charges; la couverture du Temitoire National; la Publication des catalogues d’interconnexion et leur partage dans trois (3) médias », ont-ils mentionné.
Pour finir, ils demandent à l’État de penser aux consommateurs et d’avoir une vision large. Il demande également à l’État de veiller à ce qu’il y ait une interconnexion entre les différents opérateurs, que ça soit la même facture entre 2 opérateurs différents. En d’autres termes, disent-ils qu’il y ait une homologation des prix.
Mamadou Yaya Barry et Mayi Cissé