Environnement : rencontre d’échanges autour du paysage du futur Parc National Pinselli-Soyah-Sabouyah
Pour faire face aux enjeux d’impacts environnementaux dans la zone du futur Parc National Pinselli-Soyah-Sabouyah qui connaît un développement d’importants projets de construction d’infrastructures ferroviaires, routière et de conservation de la biodiversité, une rencontre d’échanges sur la stratégie de cohabitation entre les projets de développement et de conservation dans le paysage du futur Parc National Pinselli-Soyah-Sabouyah a eu lieu ce mardi 31 mai 2022 à Conakry.
Organisée par le Ministère de l’environnement et du développement durable en collaboration avec la Fondation pour les chimpanzés sauvages, la présente rencontre se donne pour objectif de définir la stratégie de cohabitation des projets évoluant dans le paysage du futur Parc National Pinselli-Soyah-Sabouyah (PN PSS).
Selon Dr Karim Samoura, chef de cabinet du ministère de l’environnement et du développement durable, la zone du futur Parc National faisant l’objet d’une importante cohabitation de colonie de chimpanzés et d’éléphants, le passage du corridor du chemin de fer du projet minier de winning constitue désormais une préoccupation majeure pour la ministre Louopou Lamah.
« Nous sommes dans une situation où on peut réellement parler d’enjeux de perspectives de développement durable, parce qu’il faut concilier ce projet qui est classé dans la catégorie des Projets d’intérêt national (PIN) selon un décret de l’ancien président de la République avant la transition, mais aussi les engagements internationaux en matière de conservation de la biodiversité. Et à côté de celà il ne faut pas oublier les communautés. Donc ‘ous avons une ONG qui est partenaire du ministère de l’environnement qu’on appelle WCF qui est spécialisée sur les chimpanzés et les grands mammifères qui a pris l’initiative en collaboration avec le ministère de l’environnement d’organiser cet atelier. Pour nous, pour madame la ministre l’avis de cette ONG internationale est très importante, elle est en train de réunir l’ensemble des éléments, l’ensemble des informations et l’ensemble des enjeux pour des solutions techniques qui peuvent être mises sur ma table afin de prendre une décision qui s’appuie sur un débat technique, mais aussi un débat qui prend en compte les questions sociales et les aspects économiques, les urgences par rapport à l’évolution du projet de winning qui par ailleurs est sous pression du gouvernement par rapport à l’accélération des travaux », a-t-il expliqué.
Qui parle de construction de chemin de fer parle de destruction d’une partie de la nature.
À en croire Christophe Boesch Président de la Fondation pour les chimpanzés sauvages (WCF), cette une activité qui malheureusement a des conséquences graves sur certains aspects de la nature
« les animaux ne vont pas oser traverser le chemin de fer ou la route et donc ça va isoler les populations, fragmenter les populations, et en plus beaucoup de zones qui sont traversées ce sont les forêts de galerie. Les forêts de galerie en Guinée c’est la vie, c’est là qu’il y a l’eau, c’est là où il y a la nourriture, c’est là où il y a ces besoins de la nature que aussi les humains utilisent. Et donc préserver les forêts de galerie c’est préserver le système des eaux, c’est préserver l’accès à l’eau, aux populations humaines et évidemment aussi aux animaux. Donc les constructeurs du chemin de fer ont pris conscience de ce problème et le ministère de l’environnement pousse beaucoup pour qu’il y des solutions qui sont appliqués sur le terrain pour être favorable. Donc nous la WCF on accompagné le gouvernement au niveau du ministère de l’environnement pour essayer de trouver les meilleurs solutions pour trouver une harmonisation entre les besoins de développement d’un côté et la préservation de la nature de l’autre côté», a-t-il déclaré.
Pour donc limiter les dégâts de la construction du chemin de fer, Christophe Boesch propose soit un pont au dessus ou un tunnel en dessous du chemin de fer « On a prévu d’aller voir une mission de terrain, et on ira avec les techniciens regarder concrètement ici c’est ça que vous avez prévu comme pont, est-ce que c’est suffisant, quelle est la hauteur de la forêt galerie par exemple, est-ce-qu’il faut passer au dessus, et toutes ces choses là. Donc c’est la somme de toutes ces solutions, le chemin de fer va faire 600 kilomètres, donc il y a beaucoup de ponts qui vont être faits, on parle de plusieurs centaines, donc il faut aller avec les techniciens voir certains de ces passages pour trouver les meilleures solutions », a-t-il estimé.
Notons qu’étaient présents à cette rencontre l’ONG WCF, les directions techniques du ministère de l’environnement, l’entreprise Winning, Rio Tinto et l’Union Européenne.
Maciré Camara
+224 628 112 098