Depuis 2018, une crise sévit au sein de la fédération guinéenne de basket-ball opposant deux camps : le camp de Sakoba Kéïta, président reconnu à l’époque par le régime d’Alpha Condé et celui d’Amadou Camara qui dénonce une violation des textes de lois régissant le secteur. Pour éclairer donc la lanterne des citoyens sur la genèse de cette critique et proposer une solution de sortie, la fédération guinéenne de basketball version Amadou Tafsir Camara, a animé ce mardi 17 mai 2022 une conférence de presse à la minière. Il y était également question de faire part aux autorités de leur vision de développement du Basket-ball guinéen.
Par cette crise, le camp Tafsir Camara accuse Sakoba Keita de s’être maintenu à la tête de la FEGUIBASKET par la violation des textes de lois régissant pour briguer un troisième mandat. Selon Amara Babila Kéita, vice-président de la Fédération guinéenne de Basketball « Nous nous battons, parce qu’il y a eu violation des textes de lois. Le combat que nous menons n’est dirigé ni contre la personne de Sakoba ni contre une autre personne. Sakoba était de l’ancienne équipe, il gérait la commission compétitions au sein de la FEGUIBASKET. Il fait partie de ceux qui ont voté la limitation de mandats. Le problème est né parce qu’il a voulu changer les textes à quelques mois du congrès… Il a fait un congrès en février 2018, juste pour supprimer la limitation de mandats, mais il n’a sorti le procès-verbal qu’en novembre. Nous avons refusé de nous associer à ce congrès, nous ne le reconnaissons pas, parce qu’il est disqualifié », a-t-il expliqué. Poursuivant, Babila Kéita fait des révélations sur des malversations du clan Sakoba au détriment des cadres du basket-ball guinéen« Aujourd’hui, nous avons mis la main sur le contrat d’Orange Guinée avec la fédération guinéenne de basketball. Il y a d’autres contrats (…). L’autre camp a insinué qu’il menait ses activités sur fonds propres, ce n’est pas vrai. Nous avons des preuves qu’ils ont signé un contrat de sponsonring avec Orange-Guinée en 2018, le document est disponible au Trésor public, les relevés bancaires de la fédé en font foi. C’est un contrat qui s’élève à plus de 1 milliard 400 millions de francs guinéens. Et il y a d’autres contrats, mais la trésorerie est mal gérée… La fédération reçoit également la subvention de la FIBA. Elle avait reçu une première tranche de 50 000 dollars américains, de sources sûres, la deuxième tranche de 70 000 dollars vient de tomber (…). Monsieur Sow vous a parlé de la vente des visas. Faire voyager d’autres personnes à la place des cadres du basket. Nous avons des actes notariés, des attestations qui engagent ces gens à payer des montants demandés (4 à 6 mille euros par personne) s’ils rentraient en Europe et arrivaient à fuir. On peut vous donner le nombre des personnes », a-t-il révélé à la presse.À en croire le camp d’Amadou Camara, Sakoba Keita aurait toujours été couvert par l’ancien ministre des Sports, Sanoussy Bantama Sow, compte de ses liens familiaux avec l’ancienne ministre Djéné Kéïta, « donc proche de l’ancien pouvoir ».
Au jour d’aujourd’hui, c’est au ministre Lansana Béa Diallo que revient la lourde tâche de résoudre cette crise. Amara Babila Kéïta l’exhorte selon les textes «Il a arrêté les compétitions des deux camps, il a permis à tout le monde de s’entraîner à la salle de gymnase, parce qu’on ne peut pas appeler cela palais des sports. Mais l’autre camp a tout démonté. Les équipes ne peuvent pas s’y entraîner. Nous demandons au ministre de trancher comme le stipulent les textes. A défaut, nous voulons un comité de normalisation », a-t-il souligné.
Promettant saisir les autorités compétentes, Amara Babila Kéita promet de porter l’affaire par devant la CRIEF « Nous allons saisir les autorités compétentes. Aujourd’hui, la CRIEF est là, nous la saisirons parce que l’argent donné au basket doit appartenir au basket ». A-t-il déclaré.
Maciré Camara
Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.