Résolument engagés dans le combat pour l’avenir de la sous-préfecture de Bissikrima, les habitants de cette localité réunis autour de l’Assemblée pour le Développement de Bissikrima ont animé un point de presse ce samedi, 9 avril 2022, pour rappeler aux nouvelles autorités, et notamment au Ministre des Infrastructures et des Transports le bien-fondé ou la nécessité de faire une contournante en lieu et place de la route nationale qui traverse la sous-préfecture.
Le président de cette association, Djély Karifa Samoura en donne quelques raisons et l’importance de faire la contournante qui serait long de 2100 mètres : « l’intégrité de la petite ville est préservée même si « la pauvreté est la richesse de ce peuple » ; La ville de Bissikrima a bénéficié depuis la restructuration administrative d’un lotissement urbain qui anticipait son évolution et de centre économique (1905-1910). Le centre-ville est le reflet de cette disposition. Ce qui distingue Bissikrima de beaucoup de communes rurales. Au-delà de l’agrandissement de la ville par la création de cette contournante, elle permet à l’Etat de projeter son expansion urbanistique et son développement de manière plus structurée et plus verdoyante, avec des parcs et des espaces de jeux pour les enfants. Surtout avec la création d’une bretelle de liaison entre la contournante et l’ancienne route. La sécurité des populations est préservée ainsi que celle des enfants, des écoles. La fluidité de la circulation est renforcée. Une nouvelle zone économique se met en place pendant le marché hebdomadaire ».
À en croire le président de l’association pour le développement de Bissikrima et porte-parole de circonstance, « rien ne peut nous consoler du fait que les cimetières de Bissikrima sont remplis de morts d’accidentés graves de la route qui traverse Bissikrima dans le centre-ville, sur la route nationale N°1, dont on parle tant pour son agrandissement, soit de 7m des deux côtés, ou de 14 m du côté droit au Sud ». Avant d’ajouter : « pour les deux cas de figure, il s’agira d’éventrer gravement le centre-ville en démolissant des infrastructures à haute valeur du patrimoine historique, classées comme plan cadastral de haute importance à l’époque coloniale et considérées comme tel sous l’indépendance de la Guinée ».
Si toutefois la route est maintenue, la sous-préfecture de Bissikrima risque de perdre une grande partie de ses infrastructures, dit-il : « La mort du grand marché hebdomadaire le dimanche où accourent les commerçants de toute la sous-région ;
L’étouffement des écoles trop rapprochées de la route (2 écoles primaires, 2 collèges et un Lycée Franco-arabe) : dangers permanents qui guettent les jeunes écoliers ; la réduction de la surface du marché existant, déjà très étroite ; la destruction partielle de la gare routière. La destruction de plusieurs magasins autour du marché ; la multiplication des scènes de violences et de la criminalité et de l’insécurité routière du fait de l’extension de la route nationale. La Disparition de l’esplanade de la mosquée et de son podium et l’augmentation des risques d’accidents. La disparition de la moitié de la gare-voiture. Alors que depuis des années, l’affluence du trafic est croissante et que l’étroitesse de cet espace est un souci cornélien, toujours pendante. La disparition d’une partie de la cour de la Poste et télécommunications. Or ce bâtiment est un patrimoine historique, centenaire ; une partie de la cour de la vieille école dite Ecole-bâ (la grande école), édifice mémoriel érigé dans les années 1920 et son annexe pour suppléer au déficit de places disparaitront »
Mamadou Yaya Barry