Un conflit domanial a viré au drame à Kouroussa, en Haute Guinée, en novembre dernier Tout est parti de l’exploitation de la plaine agricole de Kourokoro, (d’environ 500 à 600 hectares), localité située à 110 kilomètres de la préfecture de Kouroussa opposant une famille Dabo à des agriculteurs de la localité.
Un certain Karfalla Dabo qui serait entrepreneur et propriétaire d’une agence de sécurité à Conakry est accusé d’avoir tiré et tué un employé de la société Henan Chine, en charge de la reconstruction de la route Dabola-Cisséla, en novembre 2021.
Selon nos informations, le début du conflit domanial qui a viré au drame remonte en 2019 lorsque trois frères de Kerfalla Dabo (entrepreneur) résidents à Kourokoro se sont attaqués à deux citoyens de la localité qui exploitaient la plaine agricole.
Les trois frères Dabo ont blessé l’un des deux citoyens et dévasté la concession contenant des plantes d’acajou de l’autre. Les deux victimes ont porté plainte contre les frères Dabo à la justice de paix de Kouroussa qui a été suivi d’un appel à la cour d’appel de Kankan où les trois frères ont été jugés et condamnés mais le mandat d’arrêt émis contre eux n’a pas été exécuté a-t-on appris avec l’interférence des autorités d’alors. Après le coup d’État du 5 septembre dernier, l’un des trois frères Dabo a été aperçu dans la ville de Kouroussa, au mois de novembre 2021.
Les autorités judiciaires de Kankan, informées de la présence d’un des frères Dabo à Kouroussa, y dépêche une équipe pour l’arrêter et le conduire à Kankan. Ayant appris l’arrestation de son frère, Kerfalla Dabo, l’entrepreneur résident à Conakry s’est rendu sur les lieux à bord d’un véhicule immatriculé VA 3606 A pour libérer son frère.
Sur les lieux, il se fait passer du CNRD et réussi à libérer son frère. Après avoir obtenu la libération de son frère, ils rentrent ensemble à Kourokoro et coïncide à la période de récolte du riz dans la plaine agricole.
Pour faire peur aux citoyens de la localité, Kerfalla Dabo procédait à des tirs pour dissuader les autres de s’approcher de la plaine. C’est ainsi qu’un Chinois de la société Henan Chine qui travaillait sur la route qui traverse la plaine a déployé un de ses employés guinéens à aller dire à Kerfalla Dabo de cesser ses tirs pour leur permettre de travailler en toute sécurité.
Deux jours après, Karfalla Dabo aurait dans ses tirs dissuasifs répétés atteint par balle, l’émissaire du Chinois qui a échangé avec lui, deux jours plus tôt. Après avoir atteint par balle le travailleur de la société chinoise, Kerfalla Dabo prend son véhicule susmentionné et rentre à Kourokoro village.
Les autorités préfectorales de Dabola (situé à environ 50 kilomètres de Kouroukoro) informées, le préfet dépêche une équipe pour chercher Karfalla Dabo. Au même moment, le préfet de Kouroussa envoie lui aussi une autre équipe pour chercher Kerfalla Dabo qui serait menacé de mort par les habitants de la localité.
Finalement, Karfalla Dabo a été transporté à Kouroussa sur insistance du préfet Alpha Diabaté qui a d’ailleurs été dégommé par la suite par son ministre de tutelle. L’employé de la société chinoise atteint par balle, a été transporté à Dabola. A Kouroussa, Alpha Diabaté, le préfet d’alors, sous pression l’on ne sait de qui, au lieu de mettre Kerfalla Dabo à la disposition de la gendarmerie, le laisse dormir tranquillement dans un hôtel de la place.
Après deux nuits passées à l’hôtel, à Kouroussa, en complicité avec un de ses cousins nommé Youssouf Keita, Karfalla Dabo disparait de la ville avec son véhicule VA 3606 A, qui selon nos informations serait enregistré au garage du gouvernement en 2013, au nom de la Primature.
Selon nos informations, l’employé de la société chinoise a finalement perdu la vie pendant que Karfalla Dabo, impliqué dans l’affaire a pu quitter la Guinée pour Londres. Il ne reviendra au pays qu’un mois plus tard.
Aux dernières nouvelles, on apprend que le tueur présumé a été transféré à Kankan après avoir été mis aux arrêts depuis le 31 janvier et clame son innocence. Le commandant adjoint de Kouroussa était lui hier matin devant le juge de paix de Dabola pour la même affaire. Pendant ce temps, la famille du défunt reste inconsolable.
Mediaguinee