Plusieurs hauts dignitaires de l’ancien régime ont été sommés d’abandonner les domaines de l’État par le gouvernement de la transition guinéenne. L’acte a été rendu officiel hier dimanche 07 novembre par un communiqué du premier ministre.
Parmi les caciques du régime défunt sommés de libérer les patrimoines bâtis de l’État figure le cas d’Amadou Damaro Camara. L’épouse de l’ancien président de l’Assemblée nationale dispose d’un contrat de bail de 75 ans pour sa résidence de la minière.
Interrogé ce lundi par « Mirador » de la radio Fim fm sur le cas précis d’Amadou Damaro Camara, l’avocat maître Mohamed Traoré a fustigé la procédure du gouvernement de la transition et du CNRD.
« La personne de Amadou Damaro Camara ne m’intéresse pas à ce point. On a tous entendu ce qui s’est dit dans cette affaire. Tout s’est passé téléphoniquement. Le haut commandement de la gendarmerie aurait appelé le directeur adjoint du patrimoine bâti public qui à son tour a appelé Monsieur Amadou Damaro Camara pour lui demander de libérer les lieux. Est-ce que c’est comme ça que cela se passe ? Je dis non », a reconnu l’ancien bâtonnier avant de dénoncer la procédure :
« Je ne pense que c’est le rôle du haut commandement de la gendarmerie nationale. Et dans tous les cas, même quand il s’agit de récupérer les biens de l’État, il y a une procédure. Si par exemple, l’État a le pouvoir d’utiliser le privilège du préalable, c’est-à-dire faire imposer ses décisions sans se soucier de savoir si cette décision est légale ou pas et contraindre le citoyen ou le particulier à se soumettre à cette décision, il y a quand même une manière de notifier à une personne qui occupe un domaine, un bâtiment de l’État, il y a une manière de lui notifier la rupture de son contrat. Je ne pense pas que ce soit de cette manière là que cela se fait. C’est pourquoi j’ai dis qu’aucun membre du CNRD, aussi influent soit-il n’a le droit de s’affranchir les règles de droit quand il s’agit spécifiquement de récupérer les domaines de l’État et même quand il s’agit d’autres situations qui peuvent intéresser l’État », a-t-il expliqué.
Aux dernières nouvelles, nous avons appris que l’ex président de l’Assemblée nationale a abandonné sa résidence sise à la minière qu’il occupait depuis plusieurs années avec tous ses meubles à l’intérieur.
Sadjo Bah