Le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló entame son mandat avec des soubresauts. Après avoir échoué à dissoudre l’Assemblée nationale, Embaló s’en prend maintenant à son principal opposant Domingos Simões Pereira, président du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et ancien Premier ministre, qu’il veut voir rester à l’exil. Ce dernier -qui était à Conakry mardi dernier à l’investiture du président Alpha Condé au palais Mohammed V- est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt dans le cadre de la disparition présumée, en 2014, d’une somme d’argent (estimée à plusieurs milliards F CFA) versée au pays par le Fonds monétaire international (FMI).
Après une réunion d’urgence, la commission permanente du PAIGC a déclaré vendredi que le mandat d’arrêt émis par le procureur de la République Fernando Gomes est « une tentative d’intimidation » de son président du Parti après que celui-ci ait annoncé son retour au pays. Le parti dominant de Guinée-Bissau parle d’acte inacceptable et alerte la communauté internationale sur les conséquences de cette ‘’décision irresponsable’’ du procureur.
Dans une récente interview à la chaîne allemande la Deutsche Welle (DW), le challenger de Embaló à l’élection présidentielle de 2019 a promis de rentrer dans son pays « le moment venu » et que nul ne peut l’en empêcher.
Ousmane Camara