François Louncény Fall, ambassadeur, représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies pour l’Afrique centrale a accordé une interview à G24. Il a été question de la réforme de la Commission Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) sur la problématique «les réformes de la CEEAC peuvent-elles être influencer les actions de l’UNOCA? » Il a aussi parlé des objectifs de cette commission centrafricaine pour les années futures et les efforts consentis.
Parlez-nous des questions liées à la CEEAC, après le 18e sommet de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC)
Comme vous le savez, le 27 novembre dernier s’est tenu à Libreville le sommet de la CEEAC. C’est un événement pour nous, qui est d’une grande importance. D’ailleurs tous les chefs d’État étaient en session présidentielle, il y avait au moins 6 chefs d’État, des Premiers ministres. C’était une représentation de très haut niveau. Cela dénote déjà de la volonté politique des chefs d’État, de donner à la commission économique régionale, l’image de ce qu’on a souhaité pour toutes les régions de l’Afrique.
Je voudrais faire un petit rappel en disant que l’idée d’intégration en Afrique est une idée ancienne des pères fondateurs de l’OUA depuis 1980 avec le plan d’action de Lagos qui a été adopté en 1980. Et vous savez aussi en 2002, l’OUA a été transformée en UA avec une commission, et en 2013 l’OUA et l’UA ont célébré le 50ème anniversaire. Et à cette occasion, il a été lancé l’agenda 2063 de l’UA, dans le cadre de l’Union de l’Afrique et c’est suite à ça que l’Afrique centrale à l’image des autres Communautés Économiques Régionales (CEER) a été créée depuis le plan d’action de Lagos. La CEEAC s’est donc engagée en 2015 au sommet de Ndjamena à réformer la CEEAC pour en faire une commission. Et cette tâche a été confiée au Président [du Gabon] Ali Bongo Ondinba et aussi il y a eu un autre mécanisme pour la rationalisation des organisations de la région qui a été confiée à Paul Biya du Cameroun.
Nous sommes très heureux de dire que le Président Ali Bingo a conduit avec dextérité cette confiance qui a été placée en lui, nous avons suivi les efforts qu’il a déployés au niveau des 15 États de la région, afin que cette volonté puisse devenir une réalité.
Et donc au cours de cette rencontre, le phénomène de la réforme s’est accéléré. Nous avons enregistré cette année, ce qui n’était pas la logique dans la région, nous avons enregistré 2 sommets de la CEEAC, 3 conseils des ministres. Et déjà l’année dernière la CEEAC avait adopté la Commission Paix et Sécurité (CoPAS) et il fallait aligner la CEEAC sous la commission de l’UA. Donc en créant une commission de l’Afrique centrale et une commission du Conseil de Paix et de Sécurité et donc le 27 novembre les chefs d’État se sont retrouvés après l’entrée en vigueur. Mais il y a eu d’abord la ratification du traité révisé qui a été mené tout au long de l’année. Je voudrais saluer ici l’ambassadeur qui était le secrétaire général de la CEEAC et qui a travaillé inlassablement du côté du Président Bongo, pour la réforme de la CEEAC. Le 28 août, le traité est entré en vigueur, le 1er septembre dernier la commission a été installée, le président, la vice-présidente et les commissions ont prêté serment devant le président en exercice et le 27 novembre, c’est ce premier sommet en présence de la nouvelle commission et qui donc a examiné l’élan de la nouvelle commission.
Nous avons noté au cours de cette réunion, l’adoption du plan indicatif prioritaire à moyen terme 2021-2025 et du plan d’action prioritaire 2021. Ce plan d’action correspond d’ailleurs au mandat de la commission, ce qui est une bonne chose, c’est la feuille de route de la nouvelle commission que nous accompagnerons.
Et à côté de cela, la commission a adopté une importante déclaration sur la République Centrafricaine. Vous savez, l’intégration pour nous Nations-Unies, est d’abord un facteur de paix, un facteur de coopération mais aussi un facteur de développement. Et que le conseil de paix et de sécurité mis en place et l’architecte de paix mis en place, ces éléments doivent accompagner la volonté politique des chefs d’État pour non seulement promouvoir la coopération, la stabilité, la paix et le développement de l’Afrique centrale mais aussi faire la prévention. Et c’est à ce titre que nous Nations-Unies et surtout notre bureau des Nations-Unies pour l’Afrique centrale, qui a pour vocation de faire la prévention et travailler du côté des États de l’Afrique centrale, pour promouvoir l’intégration. C’est à ce titre que nous sommes très heureux.
Décryptage : Mamadou Yaya BARRY