François Louncény Fall :  »ce que le président Bozizé nous a dit… »

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A Bossangoa, ville située à 305 km au nord de Bangui, une délégation de haut-représentants a rencontré l’ancien président centrafricain François Bozizé dont la candidature a été retoquée. Avec le président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Veríssimo, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, le Guinéen François Louncény Fall est revenu sur longuement sur la rencontre et confié que la RCA peut bien aller à l’élection le 27 décembre prochain…

« Au cours de notre mission, nous avons jugé utile de faire un voyage à Bossangoa pour rencontrer le Président Bozizé qui nous a reçus chaleureusement et nous avons eu un tête-à-tête avec lui. Nous lui avons demandé sa posture après l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Il nous a dit qu’il sait que l’arrêt de la Cour Constitutionnelle est sans appel mais qu’il trouvait cette décision injuste. Nous avons échangé avec lui sur plusieurs questions tenant de la sécurité de l’élection, et le président Bozizé nous a informés que les mouvements qu’il entreprend actuellement, ses déplacements notamment, c’est pour soutenir ses 140 candidats aux élections législatives, les candidats de son parti. Et nous avons voulu en savoir un peu plus et le président de la commission nous a dit comme vous aviez parlé de rumeur, il a dit que nous avons des informations aussi indiquant qu’il aurait des contacts avec certains groupes armés. Nous n’avons pas du tout élucidé cette question puisqu’il était important qu’on parle directement avec le président qui nous a dit que s’il a rencontré les chefs de guerre, les chefs de groupe, c’est parce qu’au cours de ses déplacements en traversant les zones contrôlées par ces chefs, il était obligé, ou ceux-ci venaient le saluer, ou il allait les saluer. C’est ce que nous avons retenu de cet entretien. Mais ce qui est important, c’est que nous avons rappelé au président sa responsabilité en tant qu’ancien chef de l’État pour que ce processus électoral qui est en train de se dérouler ne se complique pas davantage avec la présence des groupes armés et que tout soit être mis en œuvre pour éviter la violence dans ce pays. L’entretien s’est passé sur ces notes. Nous pensons que nous nous sommes compris et nous espérons que notre appel sera entendu et les rumeurs que nous entendons par-ci et par-là parlant de collision ou de volonté de marcher sur Bangui ne seront que des rumeurs et la communauté internationale tient absolument à ce que cette élection se passe dans les meilleures conditions de paix, de sécurité, c’est le même message que nous avons passé ce soir aux différents représentants des groupes armés en leur demandant la coopération pendant la campagne et pendant tout le processus électoral dans les zones qui sont sous leur contrôle afin que les élections se déroulent de la plus belle manière et donner la chance au peuple centrafricain de choisir librement ses dirigeants et cette nouvelle équipe dans le sens de la continuité de l’État qui continuera à poursuivre la mise en œuvre harmonieuse de l’accord politique de Khartoum.

Nous partons d’ici avec l’espoir que les messages que nous avons passés seront entendus. Nous regrettons néanmoins que les partis politiques n’aient pas encore procédé à la signature du code de conduite qui aurait donné le signal de la volonté des candidats d’aller dans une élection avec à l’idée que les articles contenus dans ce code de conduite, que personne ne le remette en cause d’ailleurs, puisque nous avons rencontré certains parmi eux. Nous aurions souhaité que ce code de conduite soit signé et donner un gage positif à tout le monde pour savoir que cette élection allait bien se passer. Mais nous tenons à dire que nous avons senti beaucoup  de méfiance au niveau des différents candidats et nous pensons que malgré nous sommes dans une compétition qui a une grande importance. Il s’agit d’une élection présidentielle et une élection législative groupées, nous avons l’espoir que ce processus se déroulera normalement dans la quiétude et que les candidats garderont à l’esprit que ce qui doit triompher à l’issu des élections c’est l’intérêt supérieur de la République Centrafricaine et des populations centrafricaines et faire en sorte que les problèmes qui sont posés déjà par la présence des groupes armés ne soient pas aggravés par un conflit postélectoral. Ce n’est pas notre souhait, nous partons donc d’ici avec l’espérance que cet appel-là sera entendu ».

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