Une plaisanterie finit en prison: ‘’le ministre Dioubaté a répliqué en disant qu’il n’est pas griot du Manding…’’
Un jeune Kéita a été emprisonné pour avoir ‘’taquiné’’ le ministre Dioubaté. L’histoire semble rocambolesque et c’est pourtant vrai. Peut-on appeler cela les effets pervers du cousinage à plaisanterie ? En tout cas, selon nos informations, il s’agit d’un jeune officier d’état civil du nom de Kéita Ansoumane, contractuel à la mairie de Ratoma depuis 2011. Il s’est retrouvé au mauvais moment, au mauvais endroit et est tombé sur la mauvaise personne puisqu’il va faire la prison en ayant taquiné un ministre de la République qui est Dioubaté, comme il en a coutume. Témoignages….
« Ansoumane est officier d’état civil. Il est contractuel à la mairie de Ratoma depuis 2011. Mais il célèbre souvent les mariages. Et souvent quand il célèbre les mariages quand il y a des personnalités, il les taquine très souvent. Et il y a des personnalités qui font des gestes pour les jeunes officiers d’état civil. Donc le ministre en question, il est Dioubaté. Ansoumane en tant que Kéita, il l’a taquiné en disant: »veuillez applaudir pour Monsieur Dioubaté, le griot de Monsieur Kéita ». Après, le Ministre a répliqué pour dire qu’il n’est pas griot du manding, qu’il est Manden mansa (roi du manding). Et toujours dans le chahut, Ansoumane a insisté en disant : »non, vous êtes mon griot à moi. » Et le ministre a très mal pris cela. Et mercredi, 4 novembre dernier, Ansoumane m’a appelé pour me dire qu’après la blague là, le ministre a parlé avec son homologue de l’administration du territoire Bouréma Condé pour lui signifier qu’il y a un agent à la commune de Ratoma qui lui a manqué du respect. Donc Bouréma Condé qui gère toutes les communes, a appelé le directeur national de l’état civil qui a envoyé une lettre au maire Issa Soumah pour lui suggérer de radier Ansoumane Kéita. En plus, le ministre a fait une convocation au niveau de la police. Un agent a appelé Ansoumane pour l’informer que le Ministre a porté plainte contre lui, et qu’il y a un quelqu’un qui va lui envoyer la convocation. Donc hier (jeudi 05 novembre 2020 ndlr), Ansoumane a pris la voiture pour aller répondre à la convocation. Et depuis là, on ne l’a plus relâché. Dans la convocation, on parle de « diffamation et injure”. Il y a eu des appels pour essayer de demander pardon au ministre pour qu’il le relâche. On pensait à une sanction, mais aller jusqu’à le radier, tout ça n’est pas grave. Mais le mettre en prison c’est ce qui est abusif », dira notre interlocuteur sous couvert de l’anonymat qui ajoute que Ansoumane Keita a finalement été libéré hier.
Elisa CAMARA
+224 628333955