Mesures présidentielles contre Covid-19 en Guinée : chauffeurs de taxi exigent baisse du prix du carburant
La pandémie de coronavirus continue de se propager à travers le monde. Si en Guinée le nombre de personnes déclarées positives est encore faible ? Les populations elles, font mine de négliger les mesures de prévention dans les lieux publics. Au marché de Madina où nous avons effectué un constat ce vendredi, 27 mars, nous avons pu constater un peu partout l’installation des kits de lavage des mains. Cependant, on ne peut en dire autant de la distanciation d’un mètre et du nombre de passagers dans les véhicules. Si les chauffeurs continuent d’embarquer jusqu’à 6 passagers dans leurs véhicules, les passagers eux semblent n’y trouver aucune objection.
Dans une adresse à la nation le chef de l’État a demandé le renforcement des mesures d’urgence visant à stopper la propagation de la pandémie liée au coronavirus. Outre la fermeture des frontières et lieux de culte, d’autres recommandations ont été faites dont entre autres la limitation à 3 passagers pour les voitures de transport en commun de la ville de Conakry afin de renforcer le niveau de prévention du Covid-10 en Guinée.
Mohamed Camara, chauffeur de taxi estime que cette mesure est difficile à respecter.
« Personne ne peut dire que personne ne respectera pas les dispositions de l’État mais nous aussi nous en souffrirons. Si tu achètes le carburant à 10.000fg à la station et que tu prends deux personnes derrière et une personne devant toute la journée, que gagneras-tu ? La voiture que tu as ne t’appartient pas. Tu dois payer la recette. Tu es chef d’une famille et père de plusieurs enfants qui étudient dans une école privée et toi tu n’as fait que transporter 3 personnes toute la journée, que gagneras-tu ? Tu ne gagneras rien si ce n’est te promener dans la ville ou garer la voiture et arrêter de travailler. Nous ne voulons pas désobéir au gouvernement mais nous en souffrirons. En ce qui concerne le prix du tronçon il est toujours le même. Nous obéissons au gouvernement et seul le gouvernement fixe les prix du tronçon. On n’a pas le droit d’inventer un prix car nous ne sommes pas le gouvernement. Alors c’est tout ça qui nous fatigue », a-t-il estimé.
Dans le même ordre d’idée que son prédécesseur, Mohamed Lamine également chauffeur de taxi demande à l’État de baisser le prix du carburant.
« C’est vrai car ces dispositions ont été prises dans le but de nous protéger de cette épidémie mais il faut que l’État baisse le prix du carburant. L’essence est à 10.000fg alors si tu prends 6 personnes de Madina en ville ça te fait 9.000fg mais si tu dois prendre 3 personnes ça te fait 4.500fg. Alors il faut que l’État baisse le prix du carburant à 5.000fg pour que nous aussi puissions respecter ces dispositions. Ainsi si c’est une perte nous devons tous l’accepter. C’est à l’État de nous aider. S’il baisse le prix du carburant même s’il demande un passager par taxi nous allons le respecter », assure-t-il.
Pour cette femme M’Mah Touré, ces mesures sont difficiles à respecter dans un marché
« Cette histoire nous inquiète et nous ne savons que faire. Sinon si nous en avons la possibilité nous l’appliquerons pour qu’il y ait assez de distance entre nous car ces mesures consistent à tous nous protéger. Mais ces mesures sont difficiles à respecter dans un marché. Nous sommes obligés d’avoir un contact avec nos clients pour encaisser même notre argent mais au moins nous avons des kits de lavage des mains et avant de commencer la vente nous répandons de l’eau de javel sur le sol d’abord », dit-t-elle.
Ousmane Barry, vendeur de produit cosmétiques estime que depuis l’avènement de cette pandémie en Guinée, tous les prix des produits ont grimpé
« Quand tu prends les bactigels, avant nous on prenait le carton à 300.000 fg mais maintenant le carton de 12 pièces est à 1.800.000fg. Ça veut dire qu’on a augmenté 1.500.000fg dessus et ça ce n’est pas logique. Pour la distanciation à Madina ici je ne pense pas que ça marche. Il y a beaucoup de monde. Il y a même des gens quand tu leur dis de laver leurs mains c’est un problème et quand ils viennent acheter quand tu leur demandes de rester à 1 mètre de toi ils décident d’aller acheter ailleurs et ça nous fait perdre de la clientèle », a affirmé le vendeur.
A rappeler qu’au jour d’aujourd’hui, 3 nouveaux cas ont été confirmés en Guinée, portant à 8 le nombre de personnes confirmées du Covid-19 dont un cas de guérison.
Maciré Camara
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