L’étrange ghosting de Carlos Ghosn (Par Moïse Sidibé)

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Quand Paul Put, le coach du Syli National de Guinée qui avait de démêlés avec le Comité d’éthique, a joué à la fille de l’air pour sortir des frontières guinéennes sans même avoir l’anneau de Gygès au doigt, alors qu’il était à surveiller comme le lait sur le feu, on a parlé des frontières en passoire d’une république de Doumbelane, où l’oncle Bouki est l’aîné.

Avez-vous vu le PM Kassory Fofana soutenu pas des secouristes ? Vous souvenez-vous de Bouki rossé par les propriétaires de Yeuk-le-taureau ? …

« …s’il fait beau à Paris, il en fait partout ».

Ce genre de sorties clandestines, on se rappelle encore l’espion israélien Vanunu, qui voulait vendre le plan des installations nucléaires de l’Etat hébreux et qui s’est fait pincer de façon rocambolesque en Italie pour être expédié dans une caisse en Israël. A l’époque, c’était dans les années 70 ou 80, on avait pensé à une complicité aux frontières.

En dépit de toutes ces répétitions, le Japon devait être plus prudent au sujet de Carlos Ghosn, hélas, l’’ex-PDG de Renault-Nissan a réussi à ghoster au pays de l’électronique et de l’informatique.

Complicité, astuce réelle ou a-t-on fermé volontairement les yeux ? Autrement dit Paul Put et Carlos Ghosn ont fait leur coup en soudoyant les services d’’Immigration de ces deux pays, ou ont-ils le don d’escapologiste, ou les a-t-on laissé filer pour s’en débarrasser ?

La dernière question de routine engendre une autre supposition intéressante, qui se pose entre les pays riches et puissants, qui n’acceptent pas que leurs ressortissants, même à double nationalité, soit jugés ailleurs et par d’autres juridictions que sur leur territoire et par leur propre juridiction.

Cela a été l’objet d’un long tiraillement entre la Guinée et la France au sujet des « comploteurs de la Cinquième colonne » condamnés en Guinée, alors que la France réclamait à cor et à cri, mais vainement, leur extradition. A Paris, Sékou Touré avait posé la même équation aux autorités françaises d’alors que si un ressortissant français qui a aussi la nationalité américaine, en serait-il l’objet de tant de clabaudage comme le procès fait à la Guinée ? Cette question n’a jamais été répondue, mais « juridictionnellement » parlant, quel pays doit avoir plus de prérogatives et de compétences à juger une personne, entre le pays faible dans lequel elle a commis l’infraction et le pays puissant qui la réclame ?

Même si le Japon n’est pas n’importe qui, la question se pose.

Carlos Ghosn était le PDG d’un mariage automobile qui a foiré. Si le Japon lui en veut à ce point, la France n’a pas fait état de son cas comme d’un délinquant de grand chemin, peut-être parce qu’il a trois nationalités.

C’est un véritable boulet. S’il n’y a pas d’accord d’extradition entre le Japon et le Liban, il doit y en avoir entre le Liban et la France, ou avec le Brésil. Si les deux autres ne s’en font pas à ce sujet et n’en ont pas tant chaud, c’est qu’ils ne jugent pas adéquat de s’en prendre à Ghosn comme le fait le Japon. Carlos Ghosn a parlé d’une « justice d’un autre âge ». Qu’est-ce que cela veut dire ?

Que compte faire le Japon, maintenant ?

Moïse Sidibé 

 

 

 

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