Hydrocarbures : le ministre Diakaria Koulibaly vante les acquis de son département

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Le ministre des Hydrocarbures a conféré ce vendredi, 17 janvier 2020 avec les médias. Diakaria Koulibaly, a mis l’occasion à profit pour parler des acquis de son département de 2011 à nos jours, avant d’annoncer les perspectives. Nous vous proposons son intervention introductive !

Messieurs les membres du Gouvernement ici présents;
Mesdames et Messieurs les hauts cadres de l’Administration ;
Chers journalistes et représentants des médias ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;

Il m’est particulièrement agréable d’être en face de vous ce matin, en application des directives de Son Excellence Monsieur le Président de la République, pour vous présenter les avancées enregistrées dans le secteur pétrolier aussi bien dans le domaine de l’importation et de distribution du carburant que dans le domaine de la promotion et de la recherche pétrolière.

Ma communication s’articulera autour des principales missions assignées à mon Département, à la présentation du secteur pétrolier dans son évolution, l’état des lieux du secteur pétrolier en 2010, des actions menées et des principaux résultats atteints ainsi que les perspectives dans les prochaines années.

Le Département des Hydrocarbures a pour mission la conception, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de la politique du Gouvernement dans le domaine des Hydrocarbures en République de Guinée.

A ce titre, il est particulièrement chargé de :

Définir la politique nationale de mise en œuvre des ressources en hydrocarbures ;

Promouvoir la bonne gouvernance et la transparence dans le secteur des hydrocarbures ;

Sécuriser et stabiliser l’approvisionnement du pays en produits pétroliers ;

Veiller au respect des normes techniques des installations pétrolières ;

Faire évoluer les normes et les spécifications des produits pétroliers importés en République de Guinée ;

Promouvoir la recherche pétrolière ;

Développer l’utilisation du gaz butane dans les ménages.

Aperçu Historique :

Avant l’indépendance, l’approvisionnement du marché local était assuré par les firmes internationales (SHELL, MOBIL, TOTAL).

A l’époque, le prix du carburant n’était ni administré ni homologué, chacune des sociétés fixant son prix dans un esprit concurrentiel.

En 1961, c’est à dire trois (03) ans après l’accession du pays à l’indépendance, l’Office National des Hydrocarbures en abrégé (ONAH) a été créé par le Gouvernement de la Première République pour assurer au compte de l’Etat les activités d’importation, de stockage et de distribution du carburant dans le pays.

Dans le domaine de l’exploration pétrolière, le premier puits pétrolier a été foré en 1977 par le partenaire BUTTES (une compagnie américaine).

Ce puits quoique sec a permis de mettre en évidence l’existence   dans le plateau continental guinéen de roches sédimentaires qualifiées de roches mères du pétrole.

Deux (02) autres puits étaient programmés pour être forés en 1982, mais ceux-ci n’ont pu être réalisés pour cause du différend de limite maritime entre la République de Guinée et la République de Guinée Bissau.

Le différend a été tranché par la Cour Internationale de Justice en 1985 après l’abandon du contrat par le partenaire TEXAS PETROLEUM pour motif de cas de force majeure relative au contentieux juridique sur la zone contractuelle.

En 1986, un nouveau code pétrolier est promulgué par le Gouvernement de la Deuxième République.

En 1990, Office National des hydrocarbures (ONAH)  est privatisé dans le cadre de la politique du retrait de l’Etat des activités commerciales.

La privatisation a été matérialisée par la liquidation-extinction de l’Office National des Hydrocarbures (ONAH) et   la création d’une société mixte dénommée Société Guinéenne des Pétroles (SGP) suivant un protocole d’accord signé le 18 mai 1990 entre le Gouvernement et les partenaires du secteur privé.

En mai 1992, le protocole a été amendé suivant l’Avenant N°1 mettant en place les comités paritaire et d’importation ayant pour missions respectives, l’élaboration de la structure des prix de vente du carburant et le pilotage du processus d’approvisionnement du pays en produits pétroliers.

En 2005, les travaux de construction du dépôt de Coronthie sont lancés dans le but de conforter les capacités de stockage du pays en gasoil afin de faire face aux besoins énergétiques de plus en plus croissant du secteur minier en forte expansion.

En 2006, un contrat décennal a été signé avec la compagnie Hyperdynamics dans le domaine de la recherche et de la promotion pétrolière.

L’avènement de la Troisième République intervient en fin 2010, trouvant le secteur pétrolier confronté aux difficultés ci-après :

L’instabilité de l’approvisionnement du pays en carburant avec ses désagréments pour les consommateurs qui achetaient par endroit pour cause de pénurie ou de rupture récurrentes, le litre du carburant au double voir au triple du prix officiel à la pompe ;

Le besoin d’optimisation de la structure des prix de produits pétroliers ;

La faible capacité de stockage de produits pétroliers ;

Le vieillissement du parc automobile de transport des hydrocarbures couplé du besoin de renforcement des dispositifs sécuritaires ;

Le prix de vente du gaz butane élevé et hors portée du revenu des ménages ;

Le retard dans les activités de recherche pétrolière ;

L’absence d’un programme efficace de formation visant à renforcer les capacités opérationnelles du personnel administratif du secteur pétrolier ;

L’inadaptation du code pétrolier de 1986 au contexte évolutif de l’industrie pétrolière ;

La faible couverture du bassin géologique guinéen en données sismiques 2D et 3D constituant un handicap pour l’appréciation du potentiel hydrocarbures du pays et conséquemment un frein pour la recherche pétrolière ;

L’inexistence d’un centre de données sismiques.

Pour la résolution de ces difficultés et problématiques énumérées, d’importants progrès et réformes ont été réalisés parmi lesquels, on peut citer :

La stabilisation et sécurisation de l’approvisionnement du pays en produits pétroliers.

La création d’une structure étatique à vocation de superviser les activités d’importation et de distribution   a permis de stabiliser l’approvisionnement du carburant dans le pays grâce à une meilleure programmation des fourchettes de livraison et au déploiement des superviseurs du Département dans les villes de l’intérieur qui remontent au quotidien les situations de stock dans les stations pour des besoins de réapprovisionnement.

En effet, comme il vous souviendra, depuis plus deux (02) ans, l’approvisionnement du pays est stabilisé mettant ainsi fin aux calvaires des consommateurs, ce qui n’exclut évidemment pas de légers soucis momentanés liés aux aléas du métier.

En plus de la sécurisation de l’approvisionnement en carburant, la qualité des produits pétroliers importés dans le pays a été améliorée courant du mois de mai 2019 par la réduction de la teneur en soufre suivant un Arrêté normatif conjointement signé avec les Départements de l’Energie, de l’Environnement, des Eaux et Forêts.

La réduction de la teneur en soufre vise à préserver la santé publique, l’environnement ainsi que les conditions mécaniques des engins motorisés.

La structure des prix de produits pétroliers a été revisitée, les lignes les moins pertinentes élaguées, d’autres redressées au profit de l’Etat permettant ainsi de bonifier les recettes pétrolières d’environ 70 milliards de francs guinéens par an.

Sur le plan des capacités de stockage de produits pétroliers, les travaux de construction du dépôt de Coronthie sont achevés et l’ouvrage réceptionné en 2012.

La mise en service de ce nouveau dépôt a permis d’accroître la capacité de stockage du pays en gasoil passant de 45 000 m3 à 76 000 m3 et de faire face aux besoins énergétiques croissants du secteur minier.

En plus du dépôt de Coronthie, un nouveau dépôt aviation (Jet A1) d’une capacité de 1000 m3 a été construit doublant ainsi la capacité du stockage du pays dans le domaine stratégique du trafic aérien.

Le parc de camions citernes autrefois vieillissant a été renouvelé par la mise en place d’une politique de rajeunissement concertée avec les opérateurs pétroliers visant à limiter au maximum à cinq (05) ans l’âge des camions citernes à l’importation.

Sur le plan sécuritaire, la plupart des camions citernes sont dotés d’un système de vidéo surveillance (GPS) permettant en cas de survenance d’accident de situer les causes.

Le système GPS permet également d’afficher les kilométrages parcourus et l’identification des localités livrées.

Les données GPS permettent de lutter contre les détournements de destination anciennement pratiqués par certains transporteurs indélicats et de calculer la péréquation transport dans le cadre de la politique d’homologation du prix de carburant à la pompe sur toute l’étendue du territoire.

Concernant le gaz butane, l’Etat, dans sa volonté de préserver le couvert végétal fortement entamé par les coupes abusives du bois pour les besoins énergétiques, a pris une mesure fiscale d’exonération des droits et taxes sur les importations du gaz butane au cordon douanier.

Il convient de préciser que selon les statistiques, le patrimoine forestier du pays régresse chaque année approximativement de 35000 ha exposant notre pays aux effets néfastes du changement climatique.

Cette mesure fiscale d’exonération ne concerne pas à ce stade les droits et taxes sur l’importation des accessoires du gaz à savoir (les bouteilles, les supports marmites et les brûleurs).

C’est pourquoi, très prochainement le Département proposera un projet de loi dans le sens de l’abandon des droits et taxes sur ces accessoires de gaz.

La défiscalisation ainsi pratiquée a permis de baisser en moyenne le prix du gaz de 2010 à nos jours dans les proportions ci-après :

– La Bouteille de 6 KG est passée environ de 180 000 FG à 120 000 FG soit une   réduction de 60 000 FG par bouteille ;

-La bouteille de 12.5 KG est passée environ de 350 000 FG à 230 000   FG soit une réduction   120 000 FG par bouteille.

Malgré cette baisse, le prix du gaz reste toujours hors portée du revenu des ménages constituant ainsi un frein à la pénétration du gaz butane.

Tenant compte de cette réalité, le Département a soutenu et obtenu l’approbation du Conseil des Ministres pour la mise en place d’un Fonds d’Appui à la Promotion du Gaz Butane.

L’objectif visé est de protéger le patrimoine forestier national en minimisant la coupe abusive du bois tout en préservant la santé publique par le confort d’utilisation du gaz.

Le mécanisme de subvention est en cours de mise en place et pourrait être effectif courant du premier trimestre 2020.

Parallèlement, les travaux de construction d’un dépôt gazier se poursuivent en partenariat avec la compagnie Mauritanienne RIMGAZ dans le but de doter notre pays d’une logistique gazière permettant de conforter la capacité de stockage et de minimiser le coût d’approvisionnement avec l’option alternative d’un acheminement par voie maritime.

Dans le domaine de l’exploration pétrolière, deux (02) puits pétroliers ont été forés par la compagnie Hyperdynamics.

Les analyses des données de ces puits ont établi l’existence de traces de pétroles dans le bassin géologique guinéen sans aboutir à une véritable découverte pétrolière pour cause de défaillance des réservoirs forés.

Il est important de mentionner que chaque puits pétrolier foré constitue un pas de géant dans la recherche pétrolière à travers les données du puits qui contribuent à une meilleure connaissance du bassin géologique du pays.

Aussi, les échecs des trois (03) puits forés ne doivent désespérés les guinéens, d’autant plus un pays comme le Sénégal n’a jubilé sa première découverte pétrolière commerciale qu’après plus d’une centaine de puits pétroliers forés.

Sur le plan de la formation, des conventions de partenariat ont été signées avec l’Office National des Hydrocarbures et des Mines du Maroc(ONHYM) et l’Institut Français du Pétrole (IFP) pour le renforcement des capacités opérationnelles des cadres du département en vue de construire une expertise nationale apte à gérer le futur pétrolier du pays.

Dans cette dynamique, plus de cent (100) collaborateurs ont été formés dans le domaine varié des spécialités pétrolières.

Sur le plan de la législation pétrolière, le code Pétrolier de 1986 a été révisé en mars 2014 pour l’adapter au contexte évolutif de l’industrie pétrolière dans un esprit de transparence et de partenariat gagnant-gagnant.

En effet, le nouveau code adopté par la loi No 34 du 23 décembre 2014 a apporté les améliorations fondamentales suivantes :

– Le renforcement de la transparence par l’instauration d’un contrôle préalable de conformité des contrats pétroliers par la Cour Constitutionnelle ;

– La clarification des rôles des intervenants et des modalités de leurs interactions ;

– L’actualisation du mode de partage de production en cas de découverte commerciale dans un esprit gagnant-gagnant ;

– La prise en compte des aspects environnementaux et du contenu local.

Dans le domaine de l’implantation des stations, un nouvel Arrêté conjoint portant procédure administrative de construction et d’exploitation des stations-services en République de Guinée a été signé en novembre 2019.

La signature de cet Arrêté Conjoint permet de mettre fin à la construction anarchique des stations-services en fixant les critères techniques, sécuritaires et environnementaux pertinents à observer et en règlementant la distribution spatiale des stations.

Pour une meilleure lecture du potentiel Hydrocarbures du pays, des contrats de partenariats ont été signés avec les partenaires Géophysiques TGS et PGS qui ont opéré des campagnes d’acquisition sismiques dans le domaine offshore guinéen courant des années 2016/2018.

Ces données sismiques en plus de contribuer à évaluer les potentialités hydrocarbures du pays servent de supports promotionnels dans le cadre de la recherche pétrolière.

Concernant le stockage des données sismiques du pays, un centre national de données est en cours de construction.

L’absence d’un tel centre pourtant existant dans la plupart des pays voisins oblige la Guinée à externaliser le stockage de ses données sismiques.

Très bientôt, grâce à un partenariat avec la compagnie Anglaise Schlumberger, spécialisée dans ce domaine, la République de Guinée sera dotée d’un centre national de données financé sur fonds propre permettant ainsi de rapatrier les données jusque-là stockées à l’extérieur.

En plus de ces résultats obtenus, d’autres actions sont en cours de réalisation ou de finalisation.

Il s’agit entre autres :

Du projet de délocalisation du dépôt pétrolier SGP :

En effet, le dépôt pétrolier de la société guinéenne des pétroles (SGP) situé en agglomération de Kaloum présente des risques opérationnels d’où la nécessité de sa délocalisation.

Celle-ci est d’autant plus nécessaire qu’en 2016/2019, le dépôt a enregistré trois départs de feu par suite de court-circuit fort heureusement maîtrisés grâce au professionnalisme et à l’efficacité du système anti-incendie du dépôt.

Le département en partenariat avec les opérateurs privés a bouclé les études de faisabilité sur le site de Moribayah dans Maferenyah /Préfecture de Forécariah.

À préciser que ce site a été retenu par suite de visites exploratoires dans les zones périphériques maritimes de Conakry.

Le coût de réalisation du dépôt incluant les installations de pompage produits est estimé à 130 millions d’euros.

Cinq (5) sociétés sur les treize (13) initialement inscrites sur le vivier s’engagent financièrement à hauteur de 55%. Les huit (08) autres ayant désisté pour raison de surface financière inconfortable.

L’Etat devant couvrir le reliquat, soit 45%, à travers la structure des prix de produits pétroliers sans impacter la programmation budgétaire.

Ce qui permettra de rehausser la participation de l’Etat dans l’actionnariat du dépôt, de 7% à 45% lui assurant ainsi une minorité de blocage et un poids dans la sphère décisionnelle du nouveau dépôt pétrolier.

– Finalisation de la négociation de contrats pétroliers en cours :

Des négociations en vue de la conclusion de contrats pétroliers sont avancées avec les compagnies Australienne Woodside, françaises TOTAL exploration et anglaise BP lesquelles compagnies sont d’une qualification internationale avérée.

Le Département espère finaliser cette négociation courant de cette année 2020 en vue de la promotion de la recherche pétrolière dans le pays.

Mesdames et Messieurs les journalistes et représentants des médias

Tel est brièvement présenté le bilan des réalisations dans le secteur pétrolier.

Avant de terminer mon intervention permettez-moi de vous souhaiter à toutes et à tous mes vœux les meilleurs pour l’année 2020

Me tenant à votre disposition pour les questions de votre convenance ;

Merci de votre aimable attention.

 

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