Le calme enregistré dans la commune urbaine de Labé ce mercredi, 22 janvier 2020 n’a été que de courte durée. Entre le carrefour Hôpital et Sassé, des accrochages ont été enregistrés aux environs de 12 heures entre forces de l’ordre et manifestants.
Suite aux barricades érigés à cet endroit, les forces de l’ordre composées de gendarmes et de policiers ont usé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Mais ces derniers répliquaient par des jets de pierre. C’est ainsi de chaudes altercations se sont produits sur les lieux.
« Nous sommes entre la mairie et Kouroula, on est en train de s’affronter avec les forces de l’ordre. C’est vraiment chaud entre nous, mais nous n’allons pas reculer, nous allons avancer. Tant que les forces de l’ordre résistent, nous allons résister aussi, s’ils renoncent, nous allons continuer de manifester. Il n’y aura pas de révision de constitution, nous préférons mourir que de les permettre de réviser la constitution. Comme qu’ils ont des armes, nous aussi nous détenons des lances-pierre et des pierres. Personne n’a été arrêté, mais ils ont voulu emporter la marchandise dans une boutique, mais nous n’avons pas permis », explique Ibrahima Bah.
Le carrefour de l’hôpital, théâtre de violences affrontements la semaine dernière, cet endroit est hautement sécurisé par la police de la CMIS. Au carrefour Tinkisso également, la sécurité des lieux assurée.
S’agissant des symboles de l’Etat, il est important de souligner que du gouvernorat en passant par la résidence du préfet jusqu’à celle du gouverneur, tout est sécurisé par des militaires. Malgré les dispositifs sécuritaires certains endroits de la ville restent toujours détenus par des jeunes qui dictent leur loi, loin de toute intervention sécuritaire. C’est le cas du carrefour Hoggo-M’bouro.
« C’est nous qui régnons dans les 28 quartiers de Labé. Chez nous il n’y a pas de recule. En plus, pour passer ici, tu dois payer de 5000 fg. Nous n’allons pas faire payer les vieux mais les jeunes vont payer avant de passer. On dit qu’il n’y a pas d’activité donc, chacun n’a qu’à rester chez lui », a renchérie Mamadou Bobo Diallo.
Dans la foulée, les grognards n’ont manqué de fustiger et de rappeler à l’ordre les responsables du FNDC qu’ils accusent de se cacher. « Al Habib (coordinateur du FNDC à Labé ndlr) Cellou Baldé, nous ne vous voyons pas, ne rester pas cacher. Sortez, nous allons manifester ensemble, vous n’avez pas le droit de rester dans vos différentes maisons pendant que nous, nous manifestons. Cellou Baldé, ce n’est pas d’aller juste dans les médias et dénoncer. Il faut sortir manifester avec nous pour montre au gouvernement ce que nous voulons… »
A noter qu’au moment où on quittait les lieux, aucun incident majeur n’était encore siganlé. Néanmoins, les courtes poursuites se poursuivent entre manifestants et forces de l’ordre qui se regardent très mal.
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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