L’opposition rencontre la délégation internationale : ‘’ils prouvent qu’après la Présidence, il y a une vie’’ (Dalein)
Les deux anciens chefs d’État africains du Nigeria et du Bénin, Goodluck Jonathan et Nicéphore Soglo actuellement en mission de 5 jours en Guinée en vue d’évaluer les enjeux autour des préparatifs des élections législatives de février 2020, ont rencontré ce mardi, 10 décembre dans un complexe hôtelier de Conakry les partis membres de l’opposition républicaine.
Etaient entre autres présents les leaders Ousmane Kaba du PADES Dr Ousmane Kaba, Sidya Touré de l’UFR, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Bah Oury de l’UDD, Diabaty Doré du RPR, Mamadou Sylla de l’UDG, Rafiou Sow du PRP et Faya Millimouno du BL.
Au sortir de cette rencontre qui a duré des heures, le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo a expliqué que c’est à cause de la situation socio-politique préoccupante qui prévaut en Guinée que la communauté internationale a envoyé ces deux anciens présidents.
« Nous avons parlé de la situation qui prévaut en Guinée parce que vous savez que le pays est en crise pratiquement depuis 10 ans dit mon grand frère mais surtout depuis les élections locales. Il y a une crise sérieuse et avec la promotion du 3ème mandat vous assistez à des manifestations réprimées dans le sang. Et tout ça a préoccupé la communauté internationale. Donc elle a cru devoir envoyer ici deux sages, deux anciens présidents pour essayer de savoir qu’est-ce qui se passe et peut-être ils vont envisager des démarches ou des initiatives visant à sortir la Guinée de la crise parce que quand même nous sommes membres de la CEDEAO. Et ensuite par leur présence, ils prouvent qu’après la Présidence, il y a une vie, on a des honneurs, on a de la considération et on a des responsabilités qui sont très exaltantes. Ils sont venus et ils nous ont écouté et naturellement on n’a pas manqué de leur faire part de nos préoccupations, des divergences qui existent entre nous et le pouvoir, d’abord dans le non achèvement des élections locales, dans la mauvaise organisation des élections législatives et bien entendu par rapport à ce 3ème mandat. Donc par rapport au changement de Constitution ou 3ème mandat, il y a plusieurs appellations qui visent la même chose et donc on a bien expliqué et ils semblent être au courant. Ce sont des Africains patriotes, visiblement qui souhaitent contribuer à l’encrage de la démocratie et de l’Etat de droit », a dit Cellou Dalein, sourire aux lèvres.
Parlant des attentes de l’opposition à l’issue de cette série de rencontre entre la délégation et les acteurs politiques guinéens, le président de l’UFDG reste optimiste.
« C’est à eux de voir, on ne peut pas anticiper. Ils sont venus dans une série de consultations, on leur a donné toutes les informations dont on dispose, on va voir. Je suis convaincu qu’ils vont rencontrer les autorités et après ça ils décideront de ce qu’il y a lieu de faire. Ce sont des oreilles très attentives et je pense qu’ils ne sont pas là seulement en leurs noms. Ils sont là au nom d’une bonne partie de la communauté internationale et je pense qu’après avoir pris un peu connaissance de la lecture que chacun fait de la situation, puisque vous avez écouté la société civile et membres du FNDC, aujourd’hui ils ont écouté les partis politiques et membres du FNDC, ils vont écouter le pouvoir et en justes ils ne manqueront pas de nous faire des propositions », espère M. Diallo.
Pour l’heure, une délégation de la mouvance présidentielle est en entretien avec les ex-chefs d’État béninois et nigérian, invités par le NDI et la Fondation Kofi Annan.
Maciré Camara