Conakry : le rapport de l’étude du schéma directeur de l’alimentation en eau potable du Grand Conakry 2040 restitué
La ville de Conakry est confrontée quelques années à une pénurie récurrente de fourniture d’eau potable. Pour freiner cet état de fait, le gouvernement avec l’appui de la Banque Mondiale a mis en place le Projet Urbain Eau de Guinée (PUEG) qui a pour objectif d’accroitre l’accès à des services améliorés d’eau et d’assainissement dans la région métropolitaine de Conakry et d’améliorer la performance opérationnelle de la Société des Eaux de Guinée.
C’est dan cet ordre d’idée que le rapport du schéma directeur d’alimentation en eau potable (AEP) du Grand Conakry et de modélisation hydraulique du réseau a été rendu public ce mardi 12 novembre à Conakry, en présence de plusieurs invités.
Dans son intervention d’ouverture des travaux, le secrétaire général du département en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mamadou Diouldé Diallo a reconnu que le secteur hydraulique est confronté à d’énormes difficultés qui ont entrainé une détérioration significative de la qualité du service dans toutes les villes du pays à cause du manque d’investissements majeurs depuis près de deux décennies.
A l’en croire, les installations et ouvrages initialement réalisés pour couvrir les zones urbaines d’alors dans chacune de nos villes, ne desservent aujourd’hui qu’une partie des villes car, celles-ci se sont fortement étendues.
« La vétusté des équipements, le déficit en énergie électrique, la forte urbanisation entrainant un accroissement démographique de la population et la faiblesse de capacité de production ne permettent pas aujourd’hui d’assurer une desserte correcte en eau potable les consommateurs. A date, le taux moyen d’accès global à des populations urbaines à l’eau potable à travers les réseaux de distribution de la Société des Eaux de Guinée (SEG) est d’environ 31%. Donc, 35% pour la ville de Conakry et environ 27% pour les villes de l’intérieur avec une desserte par intermittence ou carrément alternée. Ce constat nous éloigne de l’objectif de 75,6% fixé au sous-secteur de l’eau urbaine dans le cadre de Programme National de Développement Economique et Social (PNDES) 2016-2020 », dira-t-il entre autres.
Poursuivant, il a fait savoir que « face à cette situation, on assiste à une prolifération accrue des forages privés réalisés tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays pour satisfaire les besoins domestiques des populations en eau potable. Pour renverser cette tendance avec une bonne approche méthodologique, mon département a inscrit dans le cadre du projet urbain eau de Guinée financé par la Banque Mondiale (BM), la réalisation de l’étude de schéma directeur d’alimentation en eau potable grand Conakry qui couvre les cinq commune de Conakry, les commune urbaine de Coyah, Dubréka et les communes rurales de Manéyah, Kouriah, Wonkifong, Maférinya et Khorira. »
Plus loin, il a rappelé que « la dite étude a ressorti qu’en fin 2019, les besoins de la population en eau potable pour grand Conakry sera en ordre de 370 000 m3/j pour une population oscillant autour de 2 millions 600 mille habitants alors que la capacité de production disponible n’est que 150 000 m3/j d’où se dégage d’environ un déficit de 200 000 m3/j soit 147%. Le schéma directeur prévoit respectivement en 2030 et 2040 des besoins de production d’eau potable pour le grand Conakry de 550m3/j et de 810m3/j pour les populations respectives de plus de 3 600 000 d’habitants et de 5 000 000 d’habitants. «Ce qui signifie que les déficits seront de l’ordre 400 000 m3/j en 2030 et de 660 000m3/j en 2040 si aucun investissement n’est réalisé pour inverser cette tendance… »
De son côté, le représentant de la Banque Mondiale (BM) à ladite cérémonie a mentionné que cet important projet signe le retour de la BM dans le sous-secteur de l’hydraulique depuis bientôt dix ans.
« Ce projet de 30 millions de dollars a fait l’objet de signature au mois de juillet 2017. Il est piloté par les cabinets Merlin et West ingénie et va être un outil de planification qui sera mis à la disposition de la SEG et le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement pour permettre d’avoir une meilleure visibilité sur les investissements à venir pour lesquels la communauté des bailleurs de fonds est intéressée pour pouvoir soutenir le secteur de l’eau », dira en substance Oumar Diallo.
Youssouf Keita