L’épouse de Ibrahima Diallo, membre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) condamné mardi à six mois de prison ferme pour «manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles à l’ordre public », a confié être une femme aujourd’hui « dévastée » non pas par la peine prononcée mais par une justice qui ne rassure pas.
«Je suis dévastée non pas par la peine qui leur a été infligée. Je suis dévastée parce qu’en tant que citoyenne, on vient de nous confirmer qu’on n’a pas raison de croire à une justice libre, indépendante dans ce pays. (…) Moi en tant qu’épouse d’Ibrahima Diallo qui le vit tous les jours, jamais, jamais il ne peut être coupable de quoi que ce soit. S’ils ont été condamnés à ces peines, c’est injuste et je dénonce cette décision. Encore une fois, je demande à tout le monde, à tout le peuple de Guinée de se mobiliser pour dire non à la justice téléguidée, qu’on n’accepte pas. Aujourd’hui, c’est ce groupe de six ou sept, mais demain ça peut être n’importe quel Guinéen. Nous ne sommes pas en sécurité en tant que Guinéens parce qu’on peut se faire kidnapper n’importe comment dans les quartiers et nous ne pouvons pas espérer que justice nous soit rendue parce que malheureusement la justice guinéenne ne peut faire que ce qu’elle a fait ce matin. Je suis dévastée. J’ai confiance aux avocats qui ont déjà relevé appel. (…) « , dit Asmaou Bantighel Barry, activiste de la société civile.
Par Elisa CAMARA