Abdullah Kurdi, le père d’Alan Kurdi, le petit garçon syrien retrouvé noyé sur une plage de Turquie en 2015, souhaite aujourd’hui travailler sur un navire humanitaire opérant en Méditerranée.
La photo avait fait le tour du monde et choqué l’opinion publique. Le 2 septembre 2015, le cadavre d’Alan Kurdi – plus connu sous le nom d’Aylan -, avait été retrouvé échoué sur le rivage d’une plage turque. Le petit réfugié syrien d’origine kurde de trois ans était mort noyé avec son frère aîné et sa mère lorsque leur embarcation pneumatique avait coulé en pleine mer Égée. Seul son père, Abdullah Kurdi, a survécu à la traversée.
En mai dernier, un peu moins de quatre ans après ce drame, l’ONG allemande Sea-Eye a baptisé l’un de ses navires de sauvetage du nom du petit garçon. Un bateau sur lequel Abdullah, qui s’est depuis remarié, souhaite aujourd’hui travailler. “Dès que mon fils sera né, j’irai sur le bateau pour sauver les migrants. Je veux leur offrir l’aide que je n’ai pas eue”, a-t-il déclaré au quotidien italien La Repubblica.
Gorden Isler, le porte-parole de Sea-Eye, a confirmé que l’ONG est en contact avec Abdullah au sujet de sa participation à la mission du navire Alan Kurdi. “Nous avons tissé un lien affectif fort avec la famille”, a-t-il déclaré à l’agence de presse dpa. “Si nous réussissons à remplir toutes les exigences organisationnelles, alors nous serions heureux qu’Abdullah rejoigne le navire. Il fera alors partie de l’équipage et prendra également en charge certaines tâches”, a-t-il ajouté.
Symbole
Abdullah Kurdi et les siens avaient fui la guerre en Syrie, leur pays natal. La famille avait voyagé de Syrie jusqu’en Turquie. Ils avaient ensuite embarqué à Bodrum sur un bateau pneumatique surchargé. Au beau milieu de la nuit, et demi-heure à peine après leur départ, leur embarcation de fortune avait chaviré, alors qu’ils n’avaient une traversée “que” de cinq kilomètres à effectuer pour regagner clandestinement l’île de Kos en Grèce.
La photographie du petit Aylan est devenue le symbole tragique de la crise migratoire qui a frappé l’Europe en 2015.
Source: AD, La Repubblica