Les relations sont au point mort entre le préfet et le maire qui l’accuse d’avoir qualifié la population de Beyla de « menteuse ».
Joint au téléphone par la rédaction de MEDIAGUINEE, le maire de Beyla Djiba Donzo est revenu sur la genèse de cette affaire qui défraie actuellement la chronique dans cette préfecture, située au sud du pays à 135 kilomètres de N’zérékoré.
« C’était le mardi matin que je suis parti dans le bureau du préfet pour l’informer qu’une compétition doit se jouer en mon nom à Samana. C’est quand je suis arrivé là-bas que j’ai trouvé le commissaire de la CEPI en train de négocier avec lui pour permettre au jeune N’Going Fofana de suivre la formation. Ce jeune est soupçonné par les autorités préfectorales de dérober les ordinateurs et motos de la sous-préfecture lors des crises électorales passées entre le RRD et les autorités. Je lui ai alors dit que je ne me mêle pas de cette affaire. Mais finalement, le secrétaire général de la préfecture, M. Bayo m’a convaincu de m’y impliquer pour des raisons sociales, c’est ainsi j’ai accepté. Et je suis passé à la gendarmerie pour récupérer le jeune sous les ordres du préfet. Je lui ai dit de déposer les choses au niveau du sage de Karala. C’est comme ça que les objets ont été déposés à la gendarmerie. Mais le préfet m’a dit que ce n’est pas tout. Il m’a dit de me retirer qu’après la formation qu’il allait mettre le jeune en prison. Ensuite, il m’a demandé de prendre l’engagement, mais moi, je lui ai dit que je ne peux pas prendre un engagement et que je n’ai pas ce moyen », a expliqué entre autres le maire.
Sur les injures proférées à l’encontre de la population de Beyla, il (maire) confirme que la population de Beyla a été qualifiée de menteuse par le préfet Mohamed lamine Cissé. « C’est le gouverneur qui m’a appelé pour me dire que je me suis désengagé de cette affaire, ce qui n’est pas vrai. Je lui ai alors expliqué ma version. C’est ainsi qu’il m’a dit de venir auprès du préfet. Je suis parti chez lui et lui ai donné le téléphone. Il a dit au gouverneur que j’ai menti que les gens d’ici sont des menteurs, que c’est pour ça qu’il n’aime pas collaborer avec les gens d’ici. Il a dit également que c’est Abdoulaye Kourouma qui fait des va-et-vient et que c’est nous qui tournons autour de lui. Moi, je ne l’ai pas interrompu. Quand il a fini, je lui ai aussi dit que c’est lui et les gens de Faranah qui sont des menteurs puisque Faranah c’est chez lui. Le préfet va me montrer ces menteurs, ça c’est clair. C’est une insulte. En tant que représentant de cette population, il ne peut pas se permettre de qualifier la population de menteuse. Il va me dire pourquoi il a insulté mes patents », a menacé Djiba Donzo.
A noter que nos multiples tentatives pour joindre le préfet pour sa version des faits sont restées vaines.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré