Bancariser la population guinéenne à travers une éducation financière’’ au cœur d’un atelier à Conakry
Un atelier du groupe de travail sur la finance inclusive a eu lieu ce jeudi 22 Août à Conakry. Il était composé des représentants des institutions financières, notamment d’Institution de micro finances, Banques et assurances, établissements de monnaie électronique et service de transfert d’argent. Objectif, créer un cadre de dialogue et d’échanges entre parties prenantes du secteur dans le but de promouvoir et de lever les barrières à l’augmentation de l’inclusion financière en Guinée mais aussi identifier les opportunités et adresser les contraintes à l’inclusion financière. Financé par l’Union Européenne, il s’agit d’une initiative de l’UNCDF (United Nation Capital Développement Fund) en partenariat avec le PNUD et le ministère de la jeunesse et de l’emploi jeunes en vue d’améliorer l’inclusion financière au niveau des secteurs concernés.
L’inclusion financière en Guinée a connu ces dernières années des progrès considérables, le pourcentage des détenteurs de compte est passé de 7% en 2014 à 24,5% en 2017, soit une croissance de plus de 200%. Un élan cependant modeste. En comparaison le pourcentage de détenteurs de compte en Afrique subsaharienne est de 42,6%, une marge de progression à accomplir.
Gnanga Komata Gomou, 1er vice-gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée, le sujet d’inclusion financière devient incontournable pour sortir nos populations de la pauvreté
« L’inclusion financière dans nos pays aujourd’hui devient un sujet incontournable si nous voulons sortir nos populations de la pauvreté par l’offre de services financiers de qualité. L’atteinte de cet objectif passe notamment par un traitement juste et correcte des clients des institutions financières et donc par leur prise en compte. Nous sommes convaincus, qu’une croissance économique inclusive et durable commence par l’inclusion financière. Elle joue un rôle important pour intégrer les personnes non bancarisées et financement défavoriser dans l’économie formelle en stimulant la création d’emploi qui contribue à réduire la pauvreté, à réduire les inégalités économiques et à améliorer le niveau de vie pour tous les segments de la société et contribuer ainsi à la stabilité financière » explique-t-il.
Initié par l’UNCDF (United Nation Capital Développement Fund) qui gère dans le cadre du programme INTEGRA un module pour l’éducation financière en vue de créer une plateforme où le secteur privé et le secteur public pourront échanger sur certaines idées et certaines problématiques, Ata Cissé, spécialiste technique régional de l’UNCDF explique : « Nous sommes en train de travailler avec la Banque Centrale pour développer la stratégie nationale pour l’inclusion financière, ensuite la stratégie nationale pour l’éducation financière. L’UNCDF dans le cadre du programme INTEGRA a déjà développer un module pour l’éducation financière qui est mise en œuvre par un de nos partenaire qui est FINADEV (…) C’est une façon de voir non seulement le diagnostic qui a été fait par la Banque Centrale avec l’appui de la Banque Mondiale, mais aussi avoir l’idée des uns et des autres et voir comment est-ce qu’on peut avancer sur la stratégie. Comment le secteur privé peut avoir des files back pour cela pour enfin créer une plateforme où les gens du secteur privé et public peuvent échanger sur certaines idées et certaines problématiques aussi », a-t-elle précisé.
Bénéficiaire du projet, Lamarana Sadjo Diallo, Président de l’Association Professionnelle des Institutions de Microfinances considère que cette rencontre permettra de lever les fortes disparités entre les villes et les campagnes et entre les hommes et les femmes afin qu’ils aient accès aux services financiers.
« Vous savez tout cela contribue à bancariser l’ensemble de la population, à faciliter les opérations pour tout le monde, à sécuriser les opérations. Vous n’êtes pas sans savoir que ces jours-ci vous aviez tout entendu des attaques des coupeurs de routes qui ont soustrait plus de 30 millions de francs guinéens des poches des passagers. Sur le côté financier, normalement si l’argent avait été transféré par des canaux appropriés, naturellement ce montant n’allait pas être subtilisé par les coupeurs de route » fait-il remarqué.
Aussi faut-il rappeler que le but de ce groupe de travail est aussi d’aider la Banque Centrale de la République de Guinée et ses partenaires à créer un écosystème favorable à l’inclusion financière.
Maciré Camara
+224 628 112 098
Je me permets de saluer très franchement, le discours de S.E. Mr. le Premier Vice-Gouverneur de la BCRG sur l’inclusion financière et les efforts hautement positifs de la Banque Centrale de la République accomplis pour la construction des bases de la bancarisation et de l’inclusion financière accélérée en Guinée depuis 40 ans.
Il a parfaitement résumé la problème de la bancarisation, vue de l’optique des grands décideurs en Afrique et des Experts de l’Economie du développement.
Autre élément d’analyse très important. Le discours du Premier Vice-Gouverneur de la BCRG, S.E. Mr. Gnanga Komata Goumou, est aussi en droite ligne des perspectives de la Banque Mondiale en matière d’inclusion financière et de bancarisation dans le cadre de l’atteinte des objectifs pour le développement durable dans le monde. (https://www.banquemondiale.org/fr/topic/financialinclusion/overview).
Venons-en aux indicateurs proprement dits de bancarisation. Il faudrait applaudir la Banque Centrale de la République de Guinée avec un taux de bancarisation de 24,5% en 2017, parce contrairement à une idée fausse très répandue, les indicateurs de bancarisation de la Guinée sont meilleurs à ceux de nombreux pays membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Dans un récent rapport publié sur l’environnement des affaires et la compétitivité, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) indique qu’à la fin de l’année 2017, le taux de personnes âgées de 15 ans et plus et possédant un compte dans une banque, à l’exclusion des microfinances et avoirs dans les porte-monnaie électroniques, était de 17 % de la population.
Il est en très légère hausse comparé au 16,5 % de taux de bancarisation enregistré un an auparavant.
Cette évolution intègre l’augmentation de 4,5 % du nombre de particuliers titulaires de comptes auprès des banques et dont le nombre a atteint 9,4 millions de personnes contre 9 millions en 2016.
Parmi les huit Etats de l’Union, le taux de bancarisation le plus élevé a été observé au Bénin (27,2 %) ensuite au Togo (24,3 %) et au Burkina Faso (22,2 %).
La BCEAO regrette d’ailleurs une faible amélioration de cet indicateur, en dépit des initiatives entreprises, telles que l’identification de certains services bancaires à offrir gratuitement par les banques à leur clientèle.
L’institution propose aux banques d’adopter des solutions innovantes en partenariat avec d’autres fournisseurs de services pour améliorer l’inclusion financière et le taux de bancarisation dans la sous-région (entendez, la zone UEMOA).
Vous pouvez faire vérifier mes informations sur https://cgeci.com/inclusion-financiere-un-rapport-de-la-bceao.
SUGGESTIONS ET PROPOSITIONS À S.E. MR. LE PREMIER VICE-GOUVERNEUR DE LA BCRG :
Au regard des grands enjeux liés à la circulation fiduciaire encore élevée en Guinée et de la nécessité de soutenir la bancarisation de l’économie nationale, en toute humilité, je vous suggère une réflexion sur la mise en œuvre d’un programme national de construction des Agences de la Banque Centrale pour couvrir toutes les Préfectures du pays, y compris les Sous-Préfectures économiquement très riches.
Pourquoi ? Parce qu’il faudrait activement combattre les flux de liquidité excessive sur le marché, le système bancaire et financier étant de loin, plus sécurisant et plus rassurant pour la protection de l’épargne privée nationale.
Il serait envisageable dans ces conditions par exemple de financer ce vaste programme d’investissement à l’intérieur du pays en synergie avec le Trésor Public qui aurait une belle opportunité de confier directement ses fonds aux Agences de la Banque Centrale, au lieu de les faire porter de Préfectures en Préfectures par des régisseurs dans les taxis-brousse ou sur des motocyclettes à leurs risques et périls.
C’est le cas entre autres, des salaires des Fonctionnaires en lisant régulièrement les déconvenues rencontrées par nombre d’entre eux dans la Presse.
Double avantage, aussi bien pour la Banque Centrale qui aura un plus grand maillage du territoire national, que pour le Trésor Public qui pourrait assurer toutes ses opérations en toute sécurité, y compris les paiements de salaires et la gestion des ressources des régies financières de province.
Bref, cela serait aussi, un solide soutien de la BCRG pour sensibiliser les populations sur la sécurité de leurs ressources et éviter les dangereux mouvements de liquidités dans les taxis-brousse et qui sont la cible permanente des coupeurs de routes et des brigands en rase campagne.
Félicitations à la Banque Centrale pour l’organisation de cet atelier au moment où les politiques monétaire et de Change de la Guinée font des progrès indiscutables, et où l’inclusion financière devient une des préoccupations majeures des hautes autorités en charge de l’ensemble des questions du développement durable.
Merci pour la courtoisie de Médiaguinée.