Agression de Mamoudou Barry : Madiou, le cousin à qui le défunt a laissé sa fille dit tout à Mediaguinee (vidéo)

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Mortellement agressé la nuit par un individu à Canteleu, près de Rouen (France) en marge de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2019) qui a opposé l’Algérie au Sénégal vendredi dernier, l’universitaire Mamoudou Barry, 31 ans, natif de Dounet, dans Mamou, âgé d’une trentaine d’années, a finalement succombé à ses blessures samedi.

Ce dimanche, à la SIG, quartier de la banlieue de Conakry, dans la commune de Matam, tristesse, consternation et regrets se lisaient sur les visages des membres et connaissances de la famille du défunt. Entretien -exclusif- avec le frère aîné de Mamoudou et son cousin, rentré samedi de France…

Mediaguinee : Mamadou Mouctar Barry, vous êtes le frère aîné de Mamoudou tué en France. Vous vous résidez en Guinée. Expliquez-nous ce que vous en savez ?

Mamadou Mouctar Barry : C’était le vendredi vers 18h, j’ai tenté son numéro. Et chaque fois quand j’appelle, ça coupe. Je lui ai envoyé un message, il n’y a pas eu de réponse. Donc, j’ai insisté jusqu’à 22h il ne répondait pas. Entre temps, mon grand-frère qui est là-bas m’a appelé et dit : ‘’Mamadou, à partir d’aujourd’hui, c’est toi seul qui est mon jeune-frère’’. J’ai demandé ce qui ne va pas, il m’a dit : ‘’Mamoudou a été agressé par des Arabes et les médecins ont dit qu’ils ne peuvent rien pour le sauver’’. J’ai dit non, Ce n’est pas vrai. En ce temps, il pleurait. J’ai compris que c’est sérieux.  J’ai dit est ce que Madiou [cousin du défunt, parti en France assister à sa soutenance] est là-bas ? Il a dit : ‘’oui il est là’’. Mamoudou était là-bas avec son cousin [il indexe Madiou Barry] qui est devant vous comme ça, vous pouvez lui poser des questions aussi.

Mediaguinee : Madiou Barry, vous êtes avocat et enseignant-chercheur, vous étiez avec le jeune Mamoudou en France. Parlez-nous des circonstances de son agression. 

Mamoudou est décédé à la suite d’une agression violente perpétrée par un Arabe, apparemment Algérien. Parce qu’il y avait ce match entre l’Algérie et le Sénégal, cet arabe-là ou peut-être tous les Arabes, font montre de racisme. Selon les informations concordantes que nous avons reçues, Mamoudou était juste sorti pour chercher sa femme qui avait fait des courses. A son retour, les vitres étaient baissées à un arrêt de bus, il était dans sa voiture mais pas arrêté pour chercher un bus. L’agresseur était à l’arrêt du bus, il dit : ‘’vous les noirs, vous êtes tous des fils de pute’’. Quand Mamoudou a entendu, ça l’a vraiment choqué.  Et une bonne raison, on n’est pas en Algérie, on est en France. Il a garé son véhicule, il était seul avec son épouse parce que moi, il m’avait laissé 10 à 15 minutes avant chez lui. Sa fille de deux ans dormait et pour ne pas la laisser seule, je suis resté. Il était à 2 minutes de chez lui en voiture et c’est là, il a garé la voiture pour venir demander au monsieur : ‘’Qu’est-ce que je vous ai fait pour que vous m’insultiez ? Il lui expliquait seul, le monsieur lui a donné un coup sur son menton. Il était au niveau de l’arrêt bus sur une hauteur environ 45 ou 50 centimètres par rapport à la route.
Quand il a reçu le coup, ça l’a propulsé et il est tombé par la tête, sur la nuque qui s’est facturée. Une facture ouverte et immédiatement sur crâne et une inondation du cerveau finalement. Cinq minutes après, les sapeurs-pompiers sont venus et nous, c’est sa femme qui nous a alertés, qui a appelé Kalil Kéita qui est l’un de nos compatriotes et ami de Mamoudou pour dire que son mari est mort. Ce n’était pas possible, Kéita discutait avec Mamoudou il y avait 15 à 20 minutes et moi j’étais avec lui physiquement. Kéita a filé aux urgences mais après on l’a appelé pour dire qu’on n’a pas encore quitté là où l’incident s’est produit. Et après, au lieu de s’arrêter là, il est venu me chercher. Il m’a demandé où est ce que j’étais ?
Moi, c’est Kéita qui m’a informé et lui-même n’avait pas vu Mamoudou. Du coup, j’ai réveillé la petite, on est partis et on a pu consoler sa femme qu’on a trouvée sur les lieux. Mamoudou était déjà parti au CHU de Rouen où il a été reçu d’urgence. Et c’est là qu’on a attendu durant 4h de temps pour que les médecins nous disent exactement sa situation réelle. Ils nous ont dit qu’en réalité, qu’ils ne pouvaient rien faire. C’était vraiment critique parce que jusqu’à 4h, il avait vraiment du sang que vous pouvez toucher. L’acte s’est produit à l’approche du match. Le match était pour 21h, heure de France et l’acte s’est passé dans les bandes de 20h 15 minutes.

Selon vous, pourquoi ces médecins français ont dit qu’ils ne peuvent rien faire pour le sauver ?

Son état était grave, ils nous ont dit : ‘’la prise en charge immédiatement’’. Mais, le temps de le prendre au lieu de l’incident et l’amener à l’hôpital, il y a un trajet de 5 minutes qu’il fallait faire. Le temps de le recevoir et tout ça. Il y avait déjà une forte hémorragie qui a inondé le cerveau.

Est-ce que vous avez des informations sur cet agresseur?

Aux dernières nouvelles, quand ça s’est passé, les gens ont pensé à un accident de voiture tellement que c’était très violent. Les gens se sont intéressés plus à Mamoudou qui était à terre complètement KO, parce qu’il n’a pas pu dire un mot.

La famille a porté plainte pour traduire le ou les coupables devant les tribunaux…

Déjà, la police était sur les lieux. La plainte régulière a été déposée au nom de la famille que nous allons suivre jusqu’au bout. D’ailleurs, pendant que nous étions là-bas à 5h du matin, j’avais entrepris avec le grand-frère de Mamoudou d’aller au commissariat, à l’hôtel de police pour savoir ce qu’ils avaient déjà
fait. Et faire savoir formellement que nous entendons engager la procédure. La police est venue nous trouver à l’hôpital et moi, j’étais parti dire au revoir à sa femme pour que nous partions. On m’a dit : ‘’non la police est là’’. Nous avons eu un entretien avec la police qui a pris les dépositions et les déclarations. Ils voulaient entendre son épouse, on leur a fait comprendre que ce n’est pas possible parce qu’elle était traumatisée. Il fallait attendre un instant. Sa mort a été constatée hier aux environs de 15h30 en France, donc -2h en Guinée.

Au-delà des liens fraternels qui vous liaient à Mamoudou, vous êtes également de bons amis. Que retenez-vous de lui ?

C’est incroyable. Mamoudou est un jeune qui est excellent parce qu’il a fait son parcours scolaire et universitaire ici en Guinée. Il est sorti major de sa promotion avec mention excellent. Il s’est inscrit en master en Rouen, il a réussi en deux ans son master là où les gens vont faire des siècles.

Qu’a fait l’ambassade de Guinée en France ?

Le gouvernement non parce que moi personnellement je n’ai pas de contact avec eux. J’ai reçu des appels de beaucoup de personnes qui m’ont parlé des relations personnelles. De manière officielle, le gouvernement est contacté par la famille. Parce ce que, c’est extrêmement grave qu’un compatriote se fasse assassiner de telle manière et si on ne réagit pas, ça sera terrible. Ce que je souhaiterais est que le gouvernement soutienne l’action judiciaire qui est engagée par la famille en les aidant dans le cadre de leur déplacement et leur séjour là-bas pour qu’éventuellement, l’auteur de cette agression soit trouvé et qu’un procès juste équitable se tienne. Il a privé la Guinée et le monde d’une personne vraiment compétente comme Mamoudou, décédé à l’âge de 31 ans.

Réalisé par Mohamed Cissé
+224 623-33-83-57

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1 commentaire
  1. CONDÉ ABOU dit

    Quelle insoutenable horreur et quelle épouvantable tragédie !

    Soyez courageux chers compatriotes devant cette terrible épreuve, et ensemble prions Dieu le Tout Miséricordieux pour le repos de l’âme de l’illustre Chercheur Enseignant, Mamoudou Barry au paradis éternel.

    Que Dieu le Très Haut, punisse de sa colère, l’auteur de ce crime absurde et terrible, et qui n’a aucune justification.

    Soyez courageux chers compatriotes devant cette injustice inqualifiable.
    À la famille éplorée, aux nombreux parents et amis en France, en Guinée et ailleurs, mes condoléances les plus attristées.

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