Dans le district de Dankakoro, situé à 5km de la commune urbaine de Siguiri, les hippopotames ont causé des dégâts énormes. Les populations de cette localité, agacées par ces animaux qui détruisent leurs clôtures et broutent leurs cultures, peinent de nos jours à joindre les deux bouts.
« Les hippopotames ont gâté les jardins de Dankakoro. Pis, ils viennent la nuit détruire les clôtures et la culture. Maintenant, ils rentrent dans le village. Nous avons peur », a dit le président de la jeunesse Mamoudou Magassouba.
Quant au Doyen du village de Dankakoro, Namandjan Magassouba, il a désapprouvé l’errance des hippopotames dans le village.
« Notre village est le plus ancien de Siguiri, mais c’est la première fois que les hippopotames rentrent dans le village. Cela ne nous a pas plus vraiment »,
Présentement, à Dankakoro, l’on ne sait à quel saint se vouer quand on sait que cette espèce animale est protégée par le code de l’environnement en vigueur en République de Guinée.
Moussa Koutoubou Condé, correspondant à Siguiri
+224 622478601
C’est très compliqué à mon humble avis. Depuis 2006, l’hippopotame est sur la liste des espèces menacées de disparition. Les hippopotames sont aussi protégés par les conventions d’Alger (1969) et celle de la CITES (1990), le sigle de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.
Les hyppopotames appartiennent à l’État, et c’est à lui de prendre ses responsabilités pour contrôler et gérer correctement la situation de ces espèces protégées par les Conventions internationales. Les villageois n’y pourront absolument rien en dehors de l’abattage des troupeaux d’hyppopotames.
Capables de charger à la vitesse de 40 km/h sur une courte distance, ils se révèlent beaucoup plus meurtriers que le lion et causent la mort de 500 personnes chaque année en Afrique.
Il me semble que face à la situation actuelle de ce district de Dankakoro à Siguiri, il faudrait craindre le pire à court et moyen terme.
La coopération internationale pourrait être une bonne piste à prospecter, notamment auprès de la Wildlife Conservation Society, Environmental Defense Fund, le Ministère Fédéral Allemand de l’Environnement , ou la Northern Ireland Environment Agency. Leur liste est tellement longue mais il est facile de la consulter sur Wikipedia ou sur n’importe quel moteur de recherche.
En 2014, 13 personnes se sont noyées au Niger après que des hippopotames aient fait chavirer leurs embarcations, et des incidents similaires se produisent chaque année en Tanzanie ou en Namibie.
L’hippopotame, mammifère herbivore amphibie qui passe de longues heures immergé pour protéger sa peau fragile du soleil, est l’un des animaux qui tuent le plus d’hommes à travers le continent, en raison notamment de son irascibilité lorsqu’il est dérangé, selon des experts de la faune africaine.
Ceci dit, les hippopotames jouent en même temps, un rôle écologique essentiel en remuant vigoureusement le fond des rivières et en les enrichissant avec leurs déjections, ce qui profite énormément aux populations de poissons.
Un seul hippopotame peut produire jusqu’à 25 kilos d’excréments par jour selon les Chercheurs. Autrement dit, un seul hippopotame peut nourrir à lui seul des milliers de poissons par jour.
Malgré le danger qu’ils peuvent représenter pour les humains, ils restent donc les garants de leur écosystème et il semble indispensable de les préserver à tout prix, à l’heure où le braconnage et la destruction de leurs habitats menacent leur pérennité.
La baisse du nombre d’hippopotames dans le fleuve Niger va forcément se traduire par la baisse des captures de poissons notamment les tilapias qui font des excréments d’animaux leur pitance quotidienne
Leejiah Dorward, Doctorante à l’Université d’Oxford qui étudie les conflits humains-carnivores en Tanzanie évoque une autre erreur souvent commise par les touristes: Les gens sont persuadés que les hippopotames sont de purs herbivores, mais nous disposons de preuves solides qui démontrent qu’il leur arrive de consommer de la viande.
Ces dernières années, pas moins de 87 hippopotames ont été observés en train de manger de l’impala, du koudou, du gnou et du buffle et il arrive même qu’ils se nourrissent des carcasses de leurs congénères.
S’ils ne chassent pas activement les humains, il arrive que les hippopotames s’en prennent à eux dans certaines circonstances. Cela se produit notamment lorsque des touristes (dans le cas de la Tanzanie) s’aventurent à proximité de leur plan d’eau ou se retrouvent malencontreusement sur leur passage.
Le Ministère de la Pêche de la République de Guinée, devrait encourager la fourniture aux pêcheurs des pirogues métalliques motorisées, qui peuvent résister aux attaques des hippopotames en ce qui concerne la Pêche continentale.
Il serait souhaitable de penser aussi à l’installation d’une station piscicole dans ce village. Il faudrait encourager aussi la distribution en faveur des pêcheurs, des filets, des hameçons et des gilets de sauvetage pour pêcher dans des mares très poissonneuses de la localité afin de ne plus dépendre des ressources du seul fleuve Niger.
Le cas du Niger a valeur d’exemple. En 2017, une trentaine de ces animaux protégés ont été massacrés en cinq mois par des populations qui les accusent de commettre des dégâts sur les cultures et le bétail.
La création du sanctuaire des hippopotames sur les berges du fleuve Niger a été fixée par un décret pris en Conseil des Ministres le 20 Juillet 2017, selon une source officielle du Ministère Nigérien de l’Environnement.
Ce sanctuaire est situé dans des bourgoutières, qui sont des plaines inondables où pousse le bourgou, plante fourragère et composante essentielle de la chaîne alimentaire des hippopotames, a expliqué une source officielle.
L’idée en avait été lancée en 2014 lors d’un Forum regroupant autorités et représentants des populations de la région de Tillabéri (Ouest du Niger) qui abrite les hippopotames.
Ce sanctuaire a une triple mission: préserver les hippopotames, faciliter la recherche scientifique et apaiser les tensions de la cohabitation avec les hommes, a expliqué un expert de l’environnement.
Enfin selon les Experts et chercheurs, dans les sites réputés très proches des hyppopotames, il serait souhaitable d’encourager non pas la production des légumes, mais celle des agrumes qui sont inattaquables par les hyppopotames.
Tout un challenge sur le long terme pour les pouvoirs publics, en vue de protéger la vie paisible des populations et celle des espèces en voie de disparition comme celles des hyppopotames.
La coopération technique et financière internationale me paraît comme un passage obligé pour faire face à la grave insécurité dans laquelle vivent les populations habitant actuellement sur certaines berges dangereuses du fleuve Niger.
Voici deux liens qui pourraient bien intéresser les lecteurs qui souhaiteraient approfondir le sujet:
https://globalpressjournal.com/africa/democratic-republic-of-congo/conservation-efforts-save-hippos
http://www.virtualmuseum.ca/edu/ViewLoitLo.do.
Merci pour la courtoisie de Médiaguinée et bonne soirée chez vous.