Théâtre : M’Balia Camara ou la ‘’Tragédie de Tondon’’, la première femme martyre de l’indépendance guinéenne

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La compagnie de théâtre Nimitè a dressé sur scène ce jeudi 25 octobre au Centre Culturel Franco Guinéen son œuvre artistique, ‘’La tragédie de Tondon’’. Une œuvre artistique inspirée par l’histoire de M’Balia Camara, une jeune héroïne engagée dans la lutte pour l’indépendance de son pays, la Guinée. M’Balia Camara, pour libérer son pays du joug colonial a payé de sa vie en étant éventrée alors qu’elle était en état de grossesse avancée.

En hommage au 60è anniversaire de la Guinée et à cette héroïne de l’indépendance, le CCFG qui a produit la scène a encore voulu célébrer cet anniversaire à travers les arts et la culture, notamment en contant cette histoire de M’Balia Camara afin que son nom, son histoire et sa culture ne soient jamais oubliés.

Ce fut un spectacle qui reliant la danse, le jeu théâtrale et l’information générale et les desseins qui ont su susciter et réveiller au public toute la bravoure de ces femmes décidées à en finir avec les tortures orchestrées par l’administration coloniale à travers son chef de canton à Tondon Almamy Daouda Sylla.

Amadou Camara, comédien de la compagnie Nimitè théâtre Guinée et metteur en scène de cette œuvre dramatique dit s’inspirer d’un document de l’UNESCO parlant des héroïnes guinéennes.

‘’On dit que M’Balia Camara est la première victime, la première martyre. Mais pendant la fête de l’indépendance, on ne parle pas de M’Balia. J’ai remarqué même sa photo n’existe pas. Elle vit dans l’anonymat. Ce n’est pas une bonne raison. Parce que cette histoire n’est pas connue aujourd’hui par la nouvelle génération. D’ailleurs, même par certaines grandes personnalités. C’est pourquoi, nous avons pris cette décision d’écrire cette histoire de M’Balia et d’une façon générale sur les héroïnes africaines. A la fin du spectacle, vous avez entendu parler de Akouya Kéita qui a été la première femme en 1955 députée dans l’Afrique noire.’’

Comme pour toute œuvre, il faut remonter à la source en vue d’une meilleure collecte des informations. La compagnie Nimitè n’a pas fait exception à la règle.

‘’Nous sommes allés à Tondon pour échanger avec la famille de David. On a pris des photos, on a pris le véhicule qu’il conduisait. Jusqu’à présent, le véhicule est là-bas et on est rentré dans sa maison où il passait la journée. On a vu le premier siège qu’il a construit pour le premier sous-préfet qui s’appelait M. Labour Laurent et le premier camp qu’il a construit et géré par Lassidant Lansana Hitler. Et l’école qu’il a construite et dont le directeur s’appelait M. Safra Sagnoh et le premier médecin s’appelait M. Abou Camara. Ensuite, on est dans la famille de Djely Mady soumah qui était son griot. On a reconstitué l’histoire’’,  a ajouté le metteur en scène.

‘’Quand David (Almamy Daouda) a été jugé pour légitime défense par l’administration coloniale française, il a été relâché. Mais avant qu’il ne voyage pour la Mecque, il a fait appel à Thierno Clairon. Les deux se sont présentés des excuses’’

Au-delà de l’héroine M’Balia Camara, il était question de lancer un message :

‘’Au-delà de la femme, on a voulu montrer aussi la réconciliation et la tolérance parce que qu’après, quand David (Almamy Daouda) a été jugé pour légitime défense par l’administration coloniale française, il a été relâché. Mais avant qu’il ne voyage pour la Mecque, il a fait appel à Thierno Clairon. Les deux se sont présentés des excuses. Aujourd’hui, on ne va pas oublier ces personnes parce que l’acte posé par les deux peut permettre à la Guinée d’évoluer », a conclu Amadou Camara

Maciré Soriba Camara

+224 628 112 098

 

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1 commentaire
  1. Sylla dit

    Mais comment est ce que la puissance coloniale pouvait juger un de ses fidels elements et le condamner?
    Après tout,Il était en mission pour la France:collecter les impôts sur le dos du pauvre peuple.
    Il a envoyé ses elements pour extraire l’impot des mains des populations. Les M’balia Camara qui étaient les elements du PDG,parti de la Libération Nationale,ont opposé une fin de non-recevoir a ces subalternes de la colonisation et les ont mis en déroute.
    C’est cette humiliation que ce chef de canton ubuesque n’a pas digeré et s’est lui même rendu le jour suivant pour réclamer les impôts. La même fin de non recevoir lui fut opposée,tout comme ses elements.
    Les altercations éclatent,dans la mélée une main munie d’un sabre s’éleve haut,celle du chef de canton,valet colonial,et dans sa descente infernale,elle éventre cette heroine nationale et Africaine qui s’est sacrifiée pour notre liberté. Où est la legitime defense ici?
    Les Français sont hypocrites dépuis les temps colons.

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