Tougué : un préfet ‘’gifleur’’ appelé Elhadj Abdourahmane
Dans la matinée de ce mardi 08 Mai, le préfet de Tougué, une ville du Foutah Djallon, Elhadj Abdourahmane Diallo, communément appelé ‘’Djon Koin’’ (propriétaire de Koin, ndlr) a piqué une colère noire et administré une paire de gifles au chef du secrétariat central de la préfecture. Selon la victime, contactée par Mediaguinée, tout est parti d’une disputé en dépit d’une permission qu’il a demandée à son supérieur hiérarchique pour prendre part à une cérémonie de couronnement de son frère dans son village natal à Sandakhé, que le préfet a refusé de lui accorder. Suite à ces disputés, ‘’ Djon Koin’’ s’est déplacé pour lui infliger une paire de gifles dans son bureau.
« Exactement, c’est comme ça que ça s’est passé, c’est mon frère qui doit être couronné demain mercredi, l’aîné de la famille, moi je suis le benjamin. Lundi, j’ai demandé au préfet une permission pour aujourd’hui et demain, il m’a dit que ce n’est pas la peine, qu’il refuse. Alors que c’est aujourd’hui que je devrais faire les préparatifs pour demain, il m’a dit que ce n’est pas son problème.il s’est mis à crier sur moi, il a même juré par son père. J’ai dit d’accord, je me suis tue. Par après, comme le secrétaire général des collectivités a entendu ses cris, il m’a dit d’attendre aujourd’hui, de travailler jusqu’à 10 heures et repartir lui demander une nouvelle fois la permission. Donc, aujourd’hui lorsqu’il est venu je suis allé le trouver dans son bureau, je l’ai salué, et je suis reparti dans mon bureau, à 10 h 14, je suis allé à nouveau dans son bureau pour lui dire aurevoir. Il m’a dit si je vais à un décès. J’ai dit : comme je vous avais dit hier, laissez-moi partir, la famille m’attend pour les préparatifs de la cérémonie de demain. Il dit non, que ce n’est pas son problème, qu’il refuse. J’ai dit : Je ne peux pas me séparer de ma famille, il faut que je participe à la cérémonie. Il dit que ce n’est pas son problème. J’ai dit que si ce n’est pas son problème, moi c’est mon problème. Il m’a dit de sortir je suis reparti dans mon bureau, quelques minutes après il est venu me trouver dans mon bureau et il m’a giflé » explique Ibrahima sandakhé Baldé.
Poursuivant, la victime est allée informer les services de sécurité, la société civile et les sages de Tougué des exactions qu’il a subies de la part du préfet qui n’est pas à son premier cas, ajoutant qu’il ne veut plus travailler avec le préfet qu’il qualifie de dictateur.
« La société civile ma appelé au téléphone et m’a trouvé chez un sage. Elle ma donné raison et m’a prié. Après, ils sont allés chez le préfet, il a reconnu son erreur. J’ai dit que je vais accepter mais il faut que la famille soit informée, car je ne peux pas donner mon accord sans son (famille) aval. Par la suite, le préfet en personne est venu me demander pardon devant l’un de mes frères. A dire vrai, je ne veux plus travailler avec lui, c’est un grand dictateur, il m’a rendu la vie impossible au bureau », déplore le chef du secrétariat central de Tougué.
Interrogé sur le sujet, Elhadj Abdourahmane Diallo a nié en bloc les faits.
« Rires !!! Moi, ce que je sais c’est qu’il n’y pas eu d’altercation entre lui et moi. Eh !!! Que Dieu nous en garde. S’il vous plait, je suis sur un dossier là, rapidement on remet ça ultérieurement », dit le préfet.
A noter qu’en 2016, une altercation avait également eu lieu entre le préfet et un enseignant à cause de la nourriture. Dans cet autre dossier, le préfet donné bon gifleur a administré une claque à Tamba Michel devant une foule nombreuse.
Tidiane Diallo, correspondant régional à Labé
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