Décharge de Dar es Salam : angoisse et détermination !!!
Huit mois après l’éboulement de la montagne d’ordures faisant plusieurs morts à la décharge de ‘’Comboss’’, en banlieue de Conakry, des citoyens continuent toujours à cohabiter avec les détritus qui jonchent plusieurs habitations.
Après un communiqué du gouvernement pour un déguerpissement qui s’annonce imminent (début mai prochain), des habitants sont dans l’angoisse et ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour Abdourahmane Diallo, habitant de ‘’Comboss’’ depuis dix ans, un déguerpissement créera des sans-abris.
« Nous ne sommes pas contre un déguerpissement, mais s’il n’y a pas d’aide, les gens qui seront déguerpis vont se retrouver dans la rue, parce qu’on n’a pas où aller. Nous savons que nous vivons avec un danger, parce que nous avons vu ce que ça fait l’année dernière, beaucoup de personnes ont perdu la vie. Mais le problème c’est que nous n’avons pas où aller, si on abandonne nos maisons, où on va aller ? Donc rester dans la rue et rester à côté des ordures, on a choisi de rester ici pour le moment, jusqu’à ce que les bonnes volontés nous viennent en aide », a dit ce citoyen au micro de Mediaguinee.
Depuis 40 ans, cette décharge reçoit des tonnes d’ordures par jour et se trouve dans un état délabré. Et les autorités guinéennes somment les habitants de quitter les lieux avant le 3 mai prochain.
Pour un habitant qui n’a pas voulu nous révéler son identité, les autorités doivent régler tous les problèmes liés à la décharge avant de déguerpir.
« La décharge de Comboss est un problème aujourd’hui, le gouvernement dit que les gens ont été indemnisés il y a longtemps et que tous ceux qui sont là doivent quitter. Moi je ne suis pas d’accord, parce que vous pouvez faire le tour de ce quartier, vous ne verrez personne qui a reçu un franc pour l’indemnisation. Nous on ne dit pas qu’il n’y a pas eu d’indemnisation. Mais ce que nous demandons au gouvernement, c’est de gérer cette affaire avec la plus grande prudence, il doit régler tous les problèmes liés à ce dépotoir pour que la solution qui sera trouvée soit une solution qui va durer dans le temps et dans l’espace. Mais si le gouvernement fait une démonstration de force en donnant un délai au gens de quitter les lieux, c’est créer un autre problème», a averti ce citoyen qui vit avec sa famille tout près du dépotoir.
Après le drame qui avait fait plusieurs morts, l’Etat a engagé des travaux de réfection de ce dépotoir qui est le plus grand de Conakry. A ce jour, certaines parties ne peuvent plus recevoir d’ordures.
Thierno Sadou Diallo
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