Secteur privé : évaluation des impacts de la maladie à virus Ebola sur l’emploi et les entreprises au cœur d’un échange à Conakry
Un atelier de deux jours relatif à la restitution et la prise en compte d’une étude effectuée sur l’impact de la maladie à virus Ebola sur l’emploi et les entreprises a démarré ce mercredi 20 décembre 2017, dans un réceptif hôtelier de la place.
C’est Lanciné Béavogui, représentant du ministre de l’Enseignement Technique, de l’Emploi, de la Formation et du Travail qui a donné le coup des travaux de ladite rencontre en présence de la coordinatrice du système des Nations Unies en Guinée, Séraphine Wakana, du représentant du Bureau International du Travail (BIT), François Murangira et du secrétaire général de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), Ousseine Diallo.
Organisée par le BIT, FOPAO et le Conseil National du Patronat de Guinée (CNP-G), cette rencontre regroupe des membres des organisations patronales guinéennes. Selon les initiateurs, les résultats de l’étude montrent que les procédures existaient globalement dans 59,9% des entreprises, avant l’apparition d’Ebola contre 40,1% qui ne disposaient aucune procédure.
‘’Les entreprises dirigées par des femmes comptent globalement des proportions les moins importantes, qui disposent des procédures comptables, financières et /ou technique (10,9% contre 89,1% pour les entreprises dirigées par les hommes). Ces procédures ont été modifiées du fait d’Ebola. Dans l’ensemble, 54,4% des dirigeants des entreprises, ont affirmé que leur entreprise disposait de méthodes de procédure avant le démarrage de la maladie à virus Ebola. 45,6% des dirigeants d’entreprise ont affirmé ne pas en avoir. Au cours des trois périodes (avant, pendant et après Ebola), les emplois permanents dans les entreprises guinéennes ont évolué en dents de scie avec 32 travailleurs en moyenne, avant Ebola, 23 au cours de la période Ebola et 29 après Ebola. Ainsi, les effectifs du personnel dans les entreprises ont enregistré une baisse de l’ordre de 28,1% entre la période Ebola et avant Ebola’’, nous informe-t-on.
Dans son intervention de circonstance, le vice-président du CNP-Guinée, Ibrahima Diané a, après avoir remercié les uns et les autres au nom de son président, Ansoumane Kaba ‘’GUITER’’, dira que l’objectif de la démarche est de promouvoir le développement des entreprises durables et l’emploi décent pour prévenir les catastrophes de même nature et atténuer les effets de la crise Ebola.
‘’Ebola a été une catastrophe pour notre pays. Pas seulement pour notre pays, mais les trois pays ouest africain qui ont été touchés par Ebola. Il fallait donc qu’il ait à mon avis une réaction très forte de la communauté internationale pour accompagner les pays victimes de cette pandémie pour que le système économique ne s’effondre pas. Ça affecté le système économique et le système de santé. On a vu les limites de nos systèmes de santé. Donc, aujourd’hui c’est l’ensemble de ces éléments qui a été regroupés dans une étude qui va être restitué et permettrons à nous, secteur privé de nous outiller pour pouvoir redémarrer et repartir sur de bon pied’’, dira-t-il entre autres.
De son côté, François Murangira, représentant du BIT à Dakar a tenu à évoquer les motifs de la tenue de cette rencontre. ‘’On a vu qu’il y avait une situation extrêmement difficile pour les entreprises mais pour les travailleurs aussi. Donc, certaines entreprises avaient fermées et les travailleurs avaient été licenciés pour des raisons techniques. Donc il y avait une situation difficile et on a fait notre rapport au niveau du BIT. Et l’instruction que nous avons reçu du côté de l’administration du BIT, c’est d’aider de mettre en place un programme d’appui de relèvement post-Ebola pour appuyer les pays et appuyer les entreprises. C’est ce que nous avons fait, nous avons engagé le cabinet West African Consultants pour mener une étude sur l’impact de la maladie à virus Ebola sur les entreprises. Ils ont fait l’étude, l’étude été validée, l’idée est qu’avec le patronat guinéen, on puisse l’appuyer à mettre en place une feuille de route, un plan d’action pour justement traduire ces conclusions et ces recommandations en actions concrètes…’’
Prenant la parole, Lanciné Béavogui a, au nom du ministre du Travail, Damantang Albert Camara salué les initiateurs de ladite rencontre. Il a en outre affirmé que cet atelier intéresse à plus d’un titre le département en charge du travail en Guinée.
‘’Car, il a trait à la résilience des entreprises face aux pandémies telles que la maladie à virus Ebola d’une part, et d’autre part, la mise en place de mesures idoines pour favoriser un climat des affaires propices à la création et à la pérennisation des emplois, surtout d’emplois décents…’’
Par Youssouf Keita
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