Héritage du général Conté : « les avocats et notaire avaient presque revendu tous les biens. La famille en a récupéré la majorité » (Aboubacar Soumah)
L’honorable Aboubacar Soumah était face à la presse ce mercredi 4 octobre pour faire le point sur la situation de la gestion de l’héritage de feu le général-président Lansana Conté. Un héritage laissé à ses 19 enfants et 3 femmes.
A l’entame, l’honorable Aboubacar Soumah a tenu à préciser ceci : « Je voudrais informer les Guinéens aujourd’hui que moi, Aboubacar Soumah, je ne suis pas tombé du ciel. Moi et le général Lansana Conté, nos mamans sont de même père, qui s’appelle Alkhaly Belia Saibouba Camara de Bouramayah. Il faut que cela soit compris par tous. »
Et de poursuivre en ces termes : « Le 04 août 2016. Mais avant cette date, l’ancienne première dame de la république, Mme Henriette Conté, et le frère sanguin du général Lansana Conté, le colonel Harouna Conté, et d’autres personnes ont fait des démarches auprès de ma personne pour pouvoir sauver la situation. A l’époque, vers les années 2016, presque tous les biens du général Lansana Conté, notamment immobiliers, ont été bradés, donc vendus, non pas par les héritiers, mais vendus par des personnes qui se sentaient peut-être couvertes par une quelconque décision judiciaire. »
Avant de faire ce rappel : « Après le décès de Conté, nous avons demandé, c’est-à-dire la famille, à ce que les héritiers gèrent leur propre héritage. C’est comme ça, ça fonctionne chez nous. A cet effet donc, nous avons tenu une réunion qu’on appelle conseil de famille. Nous avons désigné Mme Henriette Conté et Ousmane Conté comme coadministrateurs de la succession. Le procès-verbal de ce conseil de famille a été transmis au Tribunal de première instance de Kaloum, dont le président de la section civile est monsieur Sow. Malheureusement, vu l’incompréhension entre héritiers, M. Sow était obligé de prendre un notaire, qui était chargé de partage-liquidation. Mais partage-liquidation ne veut pas dire vendre. M. Tamadou a été désigné à cet effet. D’abord recenser et procéder au partage, voire à la liquidation. Celui-là a travaillé jusqu’à un niveau. Certains héritiers ont constaté ou pensé qu’il travaille au profit d’un groupe d’héritiers. Il fut changé par Mme Yarie Soumah, notaire également avec une équipe. Dans cette ordonnance de désignation de notaire, le juge a tenu à ce qu’à chaque trimestre, un rapport du notaire soit déposé sur sa table pour appréciation. Lorsque ce changement fut fait, c’est-à-dire de Tamadou à Mme Yarie, les avocats de certains héritiers se sont associés avec cette dame pour pouvoir vendre les biens. Or, le recensement étant fait, le partage n’étant pas fait de tous les biens, c’est ce qu’on appelle l’indivision. Au contraire, voulant avoir ce qu’ils veulent, au nom des héritiers, ces avocats-là signaient et procédaient aux ventes. Ils ont vendu 2 mille et quelques parcelles, en plus des biens qui étaient dans les plantations. L’argent qui était à la banque a été sortie et répartie également, etc. Plus grave, ce ne sont pas des héritiers qui viennent demander qu’on vende leurs biens mais c’est l’ensemble des avocats et le notaire qui s’asseyent pour décider », a regretté le cousin de feu Conté.
Plus loin, l’ancien maire de la commune de Dixinn a dit : « Lorsque la famille a constaté cet état de fait, ils ont tenu à ce que nous venions au secours. Honnêtement, je ne voulais pas m’impliquer pour beaucoup de raisons. Donc, nous avons décidé de commencer la saisie de ces biens vendus. Une vente que nous considérons comme illégale. C’est ainsi, les 2.905 parcelles ont été récupérées, les 14 et quelques demi-parcelles de Lambanyi, les immeubles de la cité ministérielle, le domaine qui est juste dernière là où logeait Mme Kadiatou Seth Conté. Nous avons aussi engagé des démarches pour la récupération des parcelles qui sont à Boussoura. Nous avons décidé de sécuriser les plantations de 2.800 hectares. A l’heure qu’il fait, nous avons déjà fait le recensement de tous les biens vendus ou pas vendus. Nous avons déjà dressé cette liste-là et nous l’avons transmise à la justice. »
Elisa Camara
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