Affaire Rio Tinto : 800 licenciés battent le pavé, leur porte-parole poursuivi en justice par deux cadres..
Pour dénoncer le programme appelé « le départ volontaire des travailleurs » imposé par le géant minier, Rio-Tinto à ses 800 employés, les anciens employés de cette société minière ont décidé à nouveau de se faire entendre, ce jeudi 17 novembre, à travers une marche pacifique. La marche est partie du siège de ladite société jusqu’ à l’inspection générale de travail située à Colèah dans la commune de Matam.
Selon le porte-parole des 800 travailleurs licenciés, Mory Condé, c’est depuis le 29 août dernier, qu’ils ont commencé à descendre dans la rue pour se faire entendre : « Nous sommes là aujourd’hui pour continuer à dénoncer l’injustice, la discrimination et les mauvaises mesures prises pour accompagner les 800 travailleurs de Rio Tinto. Ces travailleurs sont victimes de l’arbitraire depuis le 29 août. On a fait plus de cinq manifestations pacifiques. Ces manifestations sont parties de la base ici jusque devant l’inspection générale du travail », a-t-il rappelé. Ajoutant que des correspondances avaient été adressées à certaines entités : «Nous avons adressé des correspondances à toutes les parties prenantes, c’est-à-dire au ministre des Mines et de la Géologie, à la société du patrimoine minier de la Guinée (SOGUIPAMI) , à la centrale syndical de l’USTG ,à la direction générale de Rio Tinto, au directeur général de Rio Tinto pays pour dénoncer les difficultés de l’ensemble des travailleurs qui ont été remerciés avec un programme imposé qu’on appelle le départ volontaire aux travailleurs ».
Pour lui, ce programme, c’est tout sauf un départ volontaire qui se définit comme : « un départ négocié entre les deux(2) parties et chacun donne son avis avant une séparation. Pourquoi nous nous mobilisons jusqu’à maintenant ? C’est parce qu’on se considère jusqu’à présent comme des travailleurs de Rio Tinto, parce qu’il y’a une entité étatique qui doit mettre un terme au contrat qui lie les employés aux investisseurs qui viennent dans ce pays. Et nous, nous sommes couverts par ce contrat jusqu’à maintenant et c’est ce qui nous donne cette force de se mobiliser et dénoncer les injustices dont nous sommes victimes ».
«Nous avons dénoncé beaucoup de choses, par exemple la sélection des personnes qui doivent assurer le service minimum. La sélection s’est faite dans une opacité totale parce que la société Rio Tinto n’a pas respecté ses valeurs. .Aujourd’hui, on avait huit(8) points de revendications et il n’y a que deux(2) points qui ont été satisfait s à savoir : la prise en charge de nos collègues malades et la reprise éventuelle des employés en cas de reprise du projet Simandou », a souligné Mory Condé.
A l’en croire, ces deux(2) points ne sont pas suffisants pour l’ensemble des travailleurs. «Il y a, dit-il, beaucoup de nos collègues qui sont malades et d’autres sont mêmes hospitalisés dans certaines cliniques de Conakry bien qu’ils sont couverts par des mesures d’accompagnement qui ne peuvent pas leur permettre de subvenir à leurs besoins et leurs familles vivent dans les difficultés ».
« Certains cadres guinéens depuis le début de nos revendications ont demandé à Rio Tinto de porter plainte contre nous et la direction de Rio Tinto a décliné cette demande en disant qu’ils ne vont pas porter plainte contre nous pour aller à la justice », a pesté M. Condé qui révèle que deux cadres ont bien porté plainte contre lui pour « diffamation ».
« Ces deux cadres guinéens ont porté plainte contre moi, qui suis le leader de ce mouvement au tribunal de Mafanco le 24 de ce mois. Il s’agit du directeur général des opérations Boubacar Doumbouya et le directeur des ressources humaines Mamady Camara pour diffamation. Et nous (employés) allons répondre ensemble à cette plainte », promet-il.
Devant l’inspecteur général du Travail, le porte-parole des anciens employés de la société Rio Tinto a demandé l’implication des autorités guinéennes pour une solution idoine. « Nous demandons M .l’inspecteur général votre médiation et une plus grande implication des autorités guinéennes parce que depuis le début jusqu’aujourd’hui on ne fait que dénoncer et nous avons l’impression que personne ne nous entend. Nous voulons l’implication de nos autorités afin que ce problème puisse finir », a plaidé M. Condé.
De son coté, l’inspecteur général de travail Alya Camara a pris l’engagement de passer par tous les moyens légaux pour débloquer la situation pour le meilleur de l’investissement en Guinée.
Par Elisa Camara
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