Etienne Soropogui de la Ceni : « d’abord les communes. On n’a pas exclu la possibilité d’élire les chefs de quartier »
La commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est entretenue hier jeudi avec des cadres de l’administration et des journalistes autour des thèmes liés au processus électoral en cours (élections locales). Au cours de ces échanges, le Directeur des Opérations de l’institution, Etienne Soropogui a clairement annoncé que la date du 18 décembre prochain proposée pour la tenue des élections locales ne concerne que les communes urbaines et rurales.
‘’La question c’est de dire pourquoi pas les élections au niveau des districts et quartiers et pourquoi seulement au niveau des communes. Il vous souviendra que le chronogramme qu’on a fait à Kindia prévoyait l’organisation de ces élections aux alentours du mois d’octobre et que ce chronogramme prenait en compte l’ensemble des élections. C’est-à-dire les élections au niveau des districts, des quartiers et au niveau des communes urbaines et rurales. Je le dis sous le contrôle de M. Camara du Ministère de l’administration du territoire ici présent et qui était l’un des membres de la commission restreinte qui a conçu ce chronogramme. A l’époque, la CENI avait dit attention ! Pour organiser les élections au niveau des districts, il y a des contraintes majeures à lever. Mais à l’époque, la CENI n’avait pas décidé comme ça qu’on va aller à ces élections, parce que tout le monde sait que c’est un peu plus compliqué d’organiser les élections au niveau des districts et quartiers‘’, dit-il. Et d’ajouter : ‘’En attendant, poursuit-il qu’on est ait eu l’architecture ou la cartographie de ces localités, on peut estimer qu’on est en Guinée aux alentours de 4000 districts et quartiers. Normalement au regard des dispositions de la loi, on devait avoir 4000 circonscriptions. Et comme on a dit que chaque circonscription doit être présidée par des juges, il fallait trouver 4000 juges pour présider ces dites circonscriptions. Il se trouve qu’au niveau de la constitution, il y a une différence entre les collectivités locales et les circonscriptions territoriales. Les collectivités locales sont des entités qui sont administrées par des personnes élues et les circonscriptions territoriales sont administrées par des personnes qui sont nommées. La constitution dit que les collectivités en Guinée sont les communes urbaines et les communes rurales et elle (la constitution) s’arrête là en son article 135. Il se trouve qu’au niveau du code électoral, je crois que c’est l’article 98 de ce code qui dispose que les collectivités locales en Guinée sont les communes urbaines et rurales et elle rajoute que leurs sections sont des districts et des quartiers. En tant qu’organe de gestion des élections, nous sommes là pour organiser les élections et nous avons saisi cette occasion. Je rappelle qu’à l’époque, même au niveau de la CENI, il y avait des débats. Mais la sagesse a prévalu et finalement nous avons décidé d’aller vers l’organisation de l’ensemble des élections tout en disant qu’il y a des contraintes majeures à lever. Et on avait clairement dit que si les districts et quartiers étaient concernés, qu’on ne pouvait pas respecter la date du 30 octobre ».
Plus loin, il a précisé : « Au lieu que les gens disent comment faire pour lever ces contraintes, ils ont dit à la CENI pourquoi la date du 30 octobre n’a pas été respectée. Je souhaite qu’il n’y ait pas de débats autour de la nouvelle date qui vient d’être proposée. L’idéal aurait pu dire que comment faire pour ensemble organiser les élections au 18 décembre prochain. Je crois que la CENI a fait l’étalage de ces contraintes là au niveau de la place publique en disant clairement qu’il y a des actes à prendre au niveau aussi bien législatif qu’au niveau réglementaire. »
« Finalement, conclut-il, au vu de l’ensemble de ces constats et pesanteurs, la CENI a estimé qu’il fallait qu’on avance au niveau de notre pays. Il y a une première, celle qui va consister à dire allons vers l’organisation des élections au niveau des communes étant donné qu’il y a beaucoup difficultés liées à l’organisation des élections au niveau des districts et quartiers. Commençons d’abord par les communes, mais cela ne veut pas dire qu’on a exclu de donner la possibilité à nos citoyens à la base d’élire leurs chefs de quartier. Non et je crois une fois que c’est une avancée au niveau de notre pays qu’il faut garder. Mais matériellement en tant qu’organe de gestion des élections on pense que ça va être compliqué d’aller ça. Nous avons pris souverainement la décision d’aller vers les élections communales, et puis on fera si les contraintes sont levées pour les élections des districts et quartiers, on les fera (…). »
Par Youssouf Hawa Keita
+224 666 48 71 30