Sur les pas des pèlerins au centre islamique de Donka : « on a même manqué un jour d’eau et d’électricité»
C’est dans la salle polyvalente surchauffée du centre islamique de Donka que de nombreux pèlerins attendent d’être appelés pour savoir s’ils font partie de ceux qui ont obtenu le visa pour la Mecque.
Le départ de beaucoup de pèlerins est retardé par l’obtention du visa. Ce problème d’organisation a mis de milliers candidats au hadj dans une situation presqu’au bord de la rupture. Si M. Diawara, chef de cabinet du secrétaire général des affaires religieuses affirme que ce problème est réglé, des pèlerins qui séjournent au centre islamique disent le contraire. Vieux Camara de Mandiana vide son sac : « je viens ici tous les jours depuis 12 jours. Et jusqu’à présent, je n’ai pas de visa. Je n’ai aucune famille ici à Conakry. Je n’ai que des amis qui m’aident à venir ici ».
Pour Moussa Sylla, un autre candidat au hadj 2016, dépité, de confier : » j’ai versé mon argent depuis le mois carême 40 millions 200 mille Gnf à l’agence Makkah voyage [pub gratuite]. L’agence nous avait dit qu’on quitterait Conakry depuis le 10 août, ça n’a pas été le cas, la date du 15 a été annoncée en vain. On leur a demandé où se trouve le problème? C’est un problème de visa nous a-t-on dit. On leur a demandé si l’argent n’a pas été payé pour avoir le visa? On nous a dit que c’est payé, on nous a demandé de patienter que ça sera réglé. Je suis depuis plus de 8 jours au centre islamique, je suis arrivé avec 500000 Gnf et il ne me reste plus que 10000 Gnf au jour d’aujourd’hui. Une tasse de café au lait avec du pain à 8000 et un plat de riz à 15000 Gnf, deux à trois fois par jour, c’est beaucoup. On commence même à grignoter l’argent qu’on avait prévu pour nos dépenses à la Mecque, ce qui est grave. Ce sont des gens de bonne volonté qui nous viennent en aide. Nous sommes au bord de la rupture. D’autres disent même s’ils pouvaient récupérer leur argent, ils se désisteraient. Et en plus, un jour, on nous a coupé l’eau et l’électricité ici. Comment peut-on parler d’islam sans propreté? Nous sommes tous des pères de famille ici ». Et de terminer non sans regret : « on nous dit que nos visas sont sortis et que nous serons appelés demain mardi [aujourd’hui, ndlr] entre 19 h et 23h. On attend de voir ça puisqu’on nous ment depuis près d’un mois. J’ai vu ici quelqu’un qui a payé après moi et qui est parti hier me laisser ici. On se demande même si on ira à la Mecque »
C’est dans cette situation chaotique que des milliers de gens, des personnes âgées pour la plupart prennent leur mal en patience au centre islamique de Donka.
Par Sadjo Bah
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