Mer de Chine: Pékin promet une « réponse déterminée » en cas de provocation
Pékin a promis jeudi une « réponse déterminée » à tout « acte de provocation » en mer de Chine méridionale après le jugement de la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye. Le verdict fait craindre un peu plus encore un conflit militaire.
« Si quelqu’un souhaite mener un acte de provocation contre les intérêts de sécurité chinois sur la base de cette sentence, la Chine répondra de façon déterminée », a déclaré Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point-presse.
Dans sa décision annoncée mardi, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a jugé que la Chine « a violé les droits souverains des Philippines », que des navires des garde-côtes chinois ont commis des « actes illicites » et que des zones revendiquées par Pékin « sont comprises » dans les eaux philippines.
Le porte-parole chinois a jugé le tribunal « illégal », soulignant que la sentence « n’aura aucun effet sur la politique de la Chine ».
Les Philippines revendiquent
De leur côté, après s’être abstenues de toute demande dans un premier temps, les Philippines ont affirmé jeudi leur souhait d’évoquer cette question brûlante lors du sommet Europe-Asie (Asem) vendredi et samedi en Mongolie. Le Premier ministre chinois Li Keqiang et le président de la Confédération Johann Schneider-Ammann y participeront.
« Le ministre Yasay discutera dans le cadre de l’ordre du jour de l’Asem de l’approche pacifique, fondée sur le droit, des Philippines de la question de la mer de Chine méridionale et de la nécessité pour les parties de respecter la récente décision du tribunal arbitral », a déclaré le ministère des Affaires étrangères philippin dans un communiqué.
« Pas un lieu approprié »
Le simple fait d’aborder la question à Oulan-Bator ne devrait pas manquer d’irriter Pékin, qui freine de longue date des quatre fers face aux efforts de Manille pour que la question face l’objet de discussions multilatérales.
La Chine avait dit lundi que le sujet ne devait pas figurer à l’ordre du jour du sommet de l’Asem, cette instance n’étant « pas un lieu approprié ».
Mais Pékin semble quelque peu isolée, le Premier ministre japonais Shinzo Abe ayant lui aussi dit jeudi avant de partir pour la Mongolie qu’il voulait voir le différend discuté en Mongolie.
« Neuf pointillés »
Pékin revendique la quasi-totalité de cette mer, soit 2,6 millions de kilomètres carrés – sur un total de plus de trois millions – , et se fonde pour cela sur une délimitation en « neuf pointillés » apparue sur des cartes chinoises des années 1940.
La Chine argue qu’elle est la première à avoir découvert, donné un nom et exploité cette région stratégique militairement comme économiquement (plus de 4500 milliards d’euros de fret y transitent chaque année).
« Aucun fondement juridique »
Mais la CPA a jugé que les « droits historiques » revendiqués par la Chine dans « la ligne en neuf traits » n’avaient « aucun fondement juridique ».
Elle a également dit que Pékin avait violé les « droits souverains » des Philippines dans leur zone économique exclusive (ZEE), c’est-à-dire dans les eaux allant jusqu’à 200 milles marins de leurs côtes.
ats