François Hollande menace d’évincer son ministre de l’Economie s’il ne respectait pas la solidarité gouvernementale
Le président français François Hollande a menacé jeudi d’évincer son ministre de l’Economie Emmanuel Macron du gouvernement s’il ne respectait pas la solidarité gouvernementale et la nécessité de servir jusqu’au bout sans démarche personnelle et encore moins présidentielle.
Respecter ces règles c’est rester au gouvernement, ne pas les respecter, c’est ne pas y rester, a lancé le chef de l’Etat lors d’une interview télévisée à l’occasion de la Fête nationale.
Emmanuel Macron, 38 ans, cultive l’ambiguïté sur ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2017. Mardi, il a prononcé un discours anti-système lors d’un meeting aux accents de campagne, qui n’a pas épargné François Hollande.
Il a des idées, il veut rencontrer les citoyens, et là-dessus c’est utile. Il faut toujours aller à la rencontre des autres, proposer des idées nouvelles, a commenté le chef de l’Etat, avant d’ajouter: mais il y a des règles dans un gouvernement.
La première règle, c’est la solidarité, c’est l’esprit d’équipe, c’est de défendre le bilan, c’est d’être à plein temps dans sa tâche, a-t-il poursuivi. Et puis il y en a une deuxième: dans un gouvernement, il n’y a pas de démarche personnelle, encore moins présidentielle, il y a tout simplement servir et servir jusqu’au bout.
Et de sommer Emmanuel Macron de rentrer dans le rang, faute de quoi il ne pourra pas rester au gouvernement.
La veille, le Premier ministre Manuel Valls avait déjà haussé le ton contre son ambitieux ministre, l’accusant de céder aux sirènes du populisme.
Emmanuel Macron, 38 ans, est un ancien haut-fonctionnaire passé par des écoles d’élite et la banque d’affaires Rothschild, avant d’être choisi par le président pour devenir son conseiller puis ministre en 2014.
Défenseur d’un social-libéralisme assumé, il veut s’affranchir du clivage droite-gauche et n’hésite pas à fouler du pied certains totems socialistes (la réduction du temps de travail, le travail des fonctionnaires…).
Surfant sur l’impopularité du président socialiste et sur l’envie des Français de voir la classe politique se renouveler, il jouit d’une certaine popularité dans les sondages et suscite un fort intérêt dans les médias.
AFP