Alpha Condé s’engage à faire campagne sur le continent en faveur du PSMA et à défendre les communautés locales de pêcheurs
Le président de la République de Guinée, chef de l’Etat, Pr Alpha Condé s’est engagé lundi, 11 juillet 2016, à Rome en Italie, à faire campagne à travers le continent africain en faveur du PSMA et à défendre les communautés locales de pêcheurs, rapporte un communique de presse de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
Le président de la République a pris cet engagement à l’occasion d’un évènement qui célébrait l’entrée en vigueur du premier Traité international destiné à lutter contre la Pêche Illégale, Non déclarée et non Réglementée (INN).
«Pour l’Afrique, les poissons ont une importance aussi stratégique que le maïs. La surpêche menace la sécurité alimentaire durable», a souligné le chef de l’Etat guinéen, qui a activement défendu l’importance de la pêche auprès des autres nations africaines.
Plus de la moitié de l’ensemble des exportations de poisson vient des pays en développement, ce qui souligne l’importance des pratiques de gestion durable, en termes de revenus, a ajouté Pr Alpha Condé.
Dans son allocution de circonstance, le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva a déclaré, que «l’Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du port marque le début d’une nouvelle ère en matière de lutte contre la pêche illégale, mais il est essentiel d’agir rapidement afin d’assurer sa mise en œuvre effective».
«La FAO apporte une aide immédiate aux pays qui en ont le plus besoin», a-t-il précisé. Indiquant, que «la mise en œuvre du Traité PSMA pourrait s’avérer compliquée pour certains pays, en particulier pour les pays en développement et les petits Etats insulaires, en raison des contraintes liées aux ressources et aux capacités».
Le PSMA est entré en vigueur le mois dernier et plus de 30 nations, ainsi que l’Union Européenne (UE), au nom de ses 28 membres, ont ratifié le Traité. D’autres pays ont par ailleurs initié le processus d’adhésion.
«L’accord comporte un article qui appelle, de manière explicite, les parties du traité et les organisations internationales à apporter leur aide et à engager des fonds. La République de Corée a déjà confirmé qu’elle contribuerait financièrement et d’autres parties devraient suivre son exemple», a fait savoir le directeur général de la FAO.
La FAO a mis en place un Programme interrégional de coopération technique et un Programme cadre global de développement des capacités visant à soutenir les aspects logistiques, législatifs et juridiques qui entourent la mise en pratique de l’Accord.
Le PSMA, lancé par la FAO en 2009, implique que les navires étrangers se soumettent à des inspections dans tous les ports d’escale et que les Etats portuaires partagent les informations relatives aux violations. En améliorant les règles existantes qui demandent aux pays de contrôler les activités de leurs propres flottes de pêche. Le nouvel Accord est conçu pour augmenter les frais de la pêche INN, car il empêche les poissons pêchés de manière illégale d’être ramenés à terre et d’arriver sur les marchés.
«Les générations à venir reconnaitront l’importance de cet accomplissement, votre accomplissement», a noté José Graziano da Silva, alors qu’il décernait des Prix aux représentants des Etats signataires du Traité.
«Dans le monde, la pêche INN représenterait plus de 26 millions de tonnes de prises chaque année et est estimée à près de 23 milliards de dollars américains. La pêche INN compromet non seulement les écosystèmes marins, mais menace également les moyens d’existence et la sécurité alimentaire de millions de pêcheurs à l’échelle mondiale», a affirmé José Graziano da Silva.
Les dirigeants, les ministres et les représentants officiels des parties ayant adhéré à l’Accord se sont exprimés lors de l’événement organisé en marge de la session annuelle du Comité des Pêches de la FAO, qui a commencé lundi.
«Si l’Accord constitue bien un outil puissant et rentable, il ne peut éliminer la pêche INN à lui seul et doit être associé à d’autres outils et efforts», a fait remarquer le directeur général de la FAO, tout en exprimant l’espoir que «l’élan insufflé par l’entrée en vigueur du PSMA encouragera une collaboration plus poussée.
AGP