Sable Mining: Rio Tinto peut sabler le champagne… (Par Top Sylla)
Les accusations de corruption de Global Witness contre la société Sable Mining, le président Alpha Condé, son fils et l’homme d’affaires Aboubacar Sampil continuent de faire l’effet d’une tempête de sable.
La récente conférence de presse du chef de l’Etat guinéen y a largement contribué. Il a suffi d’une question sur le sujet pour le faire sortir de ses gongs. Aveu de culpabilité ou indignation vertueuse ? Ses détracteurs, eux, n’hésitent pas à ranger cette colère dans le rayon des « preuves ».
Un peu comme avec ce que l’ONG britannique nous a mis sous le nez jusque là. Pourquoi Sable Mining qui n’est qu’un partenaire de West Africa Exploration (WAE) déjà détenteur d’un permis avant l’élection d’Alpha Condé, aurait-elle usé de corruption pour s’installer en Guinée ?
Le rapport de Global Witness tombe à pic pour bon nombre de personnes. Pour différents motifs.
L’opposition qui ne rate jamais une occasion de pourfendre la gouvernance Condé. Même si pour cette fois, d’aucuns estiment qu’elle ne fait pas assez de bruit autour. Les opposants font ainsi chorus avec ceux qui, à l’intérieur du parti au pouvoir et en dehors, voient en Condé fils un affairiste qui use de son statut filial pour amasser une fortune sur le dos des Guinéens.
Coïncidence ou pas, le rapport de Global Witness a été publié juste après la récente visite de la présidente du Libéria en Guinée. Une visite qui aurait permis aux deux chefs d’Etat, selon des observateurs avertis, d’échanger sur la question de l’exploitation des gisements de fer par WAE dans le sud de la Guinée. Faut-il rappeler qu’il y a quelques années, c’était un autre rapport de Global Witness qui avait servi d’argument au gouvernement pour mettre une croix sur le projet de Vale-BSGR, qui entendaient lancer l’exploitation du fer dans cette région ?
Avec la tournure que prennent les événements, c’est l’exploitation de l’immense gisement de fer guinéen qui pourrait être retardée à nouveau. Au grand dam des populations et du gouvernement.
Jusqu’à ce que Rio Tinto se décide à donner son premier coup de pioche. En attendant, elle s’attèle plutôt à son plan de licenciement massif et semble, en invoquant la conjoncture internationale, confortée dans sa stratégie de gel du minerai de fer guinéen. Maintenant que WAE, qui est sur le point de passer à la vitesse supérieure, est indirectement touchée par les accusations portées contre son partenaire (Sable Mining), c’est un espoir qui risque d’être brisé. Celui de voir enfin lancée l’exploitation de ces importants gisements, sans devoir attendre encore longtemps les calculs ou les caprices d’un quelconque géant minier.
Avec cette histoire de Sable Mining, Rio Tinto pourrait déjà sabler le champagne.
Par Top Sylla
Top a vu juste…
Du n’importe quoi.
Un papier léger,truffé de rumeurs colportées.
C’est rigolo.