Elimination du Syli national: à qui la faute? (Par Thierno Saïdou Diakité)

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Au terme de la cinquième journée des éliminatoires de la CAN 2017, le Syli national s’est incliné (0-1) au Swaziland le dimanche 5 mai dernier. Une défaite, qui scelle définitivement notre sort dans la poule L. Une poule pourtant largement à notre portée. Maintenant que nous sommes éliminés des prochaines phases finales, il nous revient sans passion et avec lucidité de tirer tous les enseignements de cette contre-performance peu honorable.
A la faveur de la constitution des groupes éliminatoires, la Guinée a été placée dans le groupe L, en compagnie du Malawi, du Swaziland et du Zimbabwe. De prime abord, les observateurs étaient unanimes à accorder les faveurs des pronostics à la Guinée. Sur le papier, en tenant compte de son palmarès, notre pays devait logiquement survoler ce groupe. Le tableau synoptique ci-dessus en dit long sur le statut de notre pays à l’entame des éliminatoires.

PAYS CLASSEMENT FIFA PARTICIPATION A LA CAN
GUINEE              55ème                      10
MALAWI            107 ème                       2
SWAZILAND            117ème                       –
ZIMBABWE             115ème                       2

Ce classement FIFA du 2 juin dernier est vraiment  éloquent dans la mesure, où il établit une hiérarchie entre les équipes de notre groupe. Sans prétendre sous-estimer et mépriser nos adversaires, qui apparaissaient comme des cendrillons, dans les conditions normales, le Syli national devait valablement tirer son épingle du jeu. Son élimination vient ainsi déjouer tous les pronostics. Les rares parieurs qui ont misé sur la qualification du Zimbabwe vont ainsi empocher un bon pactole.
La parenthèse Luis Fernandez
A la suite de la démission de Michel Dussuyer au lendemain des phases finales de la CAN 2015, au lieu de lancer un appel à candidature, l’ex président du comité directeur de la défunte fédération a pris sur lui la responsabilité de contacter le technicien français Luis Fernandez. Cette démarche  a conduit à la signature d’un contrat inédit pour une durée de 24 mois. Un contrat bien singulier, puisque le sélectionneur national a eu l’aval de résider de façon permanente en France. En d’autres termes il dirigera le Syli national à distance. Sous contrat avec une station de radio et une chaîne de télévision, Fernandez ne voulait pas renoncer à son juteux contrat en France. Une situation qui a échappé à la sagacité des autorités du ministère des sports, qui ont validé le contrat de l’entraîneur. Avec le recul, cet arrangement est le signe précurseur de notre élimination. En dépit des assurances données par Fernandez, son éloignement de Conakry où se joue le championnat national n’était pas de nature à créer un environnement susceptible de  nous qualifier. Même si le gros lot de nos joueurs évolue hors de nos frontières.
Au chapitre des leçons à tirer sur la parenthèse Luis Fernandez, nous l’avons maintes fois souligné, nous avons besoin d’un entraîneur de haut niveau avec un profil de formateur. En relation avec la direction technique de la fédération, ce technicien devrait animer des sessions de formation pour nos techniciens, encadreurs et éducateurs locaux. C’est la seule façon d’assurer un transfert de savoir- faire à moindre coût. Une piste à explorer par le tout nouveau comité de normalisation. Eliminé désormais de la CAN 2017, à moyen terme la prochaine échéance qui frappe aux portes du Syli national est le Mondial 2018. Le ministère des sports et l’organe qui gère actuellement les affaires du football devraient rapidement prendre une décision au sujet de l’encadrement technique du Syli national. Le temps ne joue nullement en leur faveur, puisque le 24 juin prochain, le tirage au sort des groupes éliminatoires serait fait.
         Les leçons à tirer sans tarder
Pour répondre à la question qui fait office de titre de cette contribution à savoir A qui la faute ?, une seule démarche est à entreprendre : tirer les enseignements et toutes les leçons d’une élimination qui frise l’humiliation. Pour une fois, il serait judicieux d’adopter une démarche méthodique et dynamique, afin de rompre avec les pratiques du passé. Nous avons participé à plusieurs phases finales de coupe d’Afrique des nations, sans jamais prendre le temps et nous donner les moyens de réfléchir sur les éventuels succès et contre-performance enregistrés. Raison pour laquelle, l’on assiste impuissants à un perpétuel recommencement. A quelque chose  malheur est bon dit-on souvent ! Cette élimination va peut-être nous permettre de rebondir,  à condition que chacun des acteurs du football s’implique de façon constructive. La voie à suivre est donc toute tracée.
Comme en mars 1994, après les phases finales disputées en Tunisie, il serait judicieux d’organiser non pas un conseil national extraordinaire des sports, mais plutôt les assises nationales du football. Dans le contexte actuel, le ministère des sports devrait fortement s’impliquer dans la remise en ordre du football local. Cette implication ne vise nullement à supplanter le comité de normalisation, mais étant l’organe délégataire, il lui revient en tant que puissance publique de poser des actes. En relation donc avec le comité de normalisation, l’organisation des assises nationales permettront de faire un diagnostic précis avec à la clé des pistes de solutions durables. Nous devons repartir dorénavant d’un bon pied. Mais Pour ce faire, sur la base d’indicateurs concrets et de paramètres précis, une planification stratégique interviendrait. Dans l’approche réaliste et pratique, la direction technique est appelée à jouer un rôle central dans l’effort de redynamisation du football.
En termes d’agenda des futures assises nationales, les thématiques suivantes pourraient être abordées :
Le format des compétitions de jeunes (cadets, juniors)
Le football féminin
La programmation des compétitions continentales. Cette thématique est à débattre dans la perspective de la CAN 2023, que nous devons abriter. Il ne faut nullement pas se faire des illusions. Cette compétition continentale devrait logiquement être précédée d’une compétition intermédiaire (CAN Junior ou CHAN). Cette compétition intermédiaire va nous servir de test grandeur nature pour permettre d’évaluer notre capacité d’organisation.
La formation des arbitres et encadreurs et techniciens
Ces thèmes ne sont pas limitatifs et peuvent être regroupés dans un esprit de synthèse dynamique. L’objectif étant de revoir la problématique de la gestion et de la promotion du football pour permettre enfin d’asseoir une politique beaucoup ambitieuse. En d’autres termes, à moyen terme, notre football devra maintenant reposer sur de véritables fondamentaux.

thiernosaidoudiakite@gmail.com
 
 

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1 commentaire
  1. samb dit

    Très bon texte. A méditer…

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