Quelle nécessité pour la Guinée d’avoir 5000 milliards gnf auprès des banques ? Bah Oury explique techniquement la démarche

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La Guinée s’est lancée dans une démarche de mobilisation de 5 milles milliards de francs guinéens, l’équivalent de 500 millions de dollars pour financer les infrastructures dans le cadre des investissements publics. Cette procédure selon le président de l’UDRG, voudrait que les banques utilisent une partie de leurs réserves obligataires, dont le taux varie entre 9% et 13%, remboursable dans 4 ans soit 2 000 milliards GNF (9%), et pour une autre tranche d’une durée de 5 ans, soit 3 000 milliards GNF ( 13%).

Bah Oury a livré ces explications techniques ce samedi, 30 septembre 2023 à Kipé, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti.
« Je salue néanmoins l’initiative de ceux qui ont créé ce montage financier (…). Lorsque les clients déposent leur argent à la banque et que la collecte se fasse à 100, il faut que les 2 soient au niveau des réserves obligatoires au niveau de la Banque Centrale. Ces 2 francs ne peuvent pas être utilisés par la Banque ni pour donner des crédits, ni pour quoi que ce soit, mais restent immobilisés lorsque la Banque mobilise et collecte 100. Ce sont des questions permettant à la Banque Centrale de maîtriser les mécanismes qu’il faut générer l’infraction dans un pays.
Ces banques, leur capacité de collecte se chiffre à plusieurs centaines voire des milliers et de milliards de francs guinéens. Il y a quelques années, c’était 5% du montant qui était logé dans les réserves obligatoires dans les caisses de l’État et qui était gelé, c’est-à-dire ne générant des d’intérêt et ne pouvant pas être servi pour donner du crédit. Alors l’idée ingénieuse, c’est de dire pourquoi avec cette réserve obligatoire nous ne pouvons pas faire fonctionner une partie, au moins que ça reste comme ça sans être utilisée? Pourquoi ne pas permettre au système bancaire avec la garantie de la Banque Centrale, de prendre une partie des 5 milles milliards et de dire aux banques que nous vous rémunérons cela avec des taux soit de 9% ou de 13%, mais qu’on va vous rembourser soit dans 4 à 5 ans. Alors les banques qui avaient des fonds qui étaient pas utilisables et qui ne les rapportaient rien, leur permet d’avoir une rémunération et des produits d’intérêts. Alors de ce point de vue, les banques sont très contentes, parce que ce n’est pas une réquisition», a expliqué l’ancien ministre guinéen de la réconciliation.
Deuxièmement, poursuit Amadou Oury Bah, cette démarche peut ne pas être inflationniste, parce qu’un « Gouvernement irresponsable » aurait pu dire qu’on va demander les avances au niveau de la Banque Centrale et cela aurait contribuer à la création monétaire sans contrepartie, ce qui allait à coup sûr créer l’inflation et faire baisser la valeur du franc guinéen et notre banque nationale aurait pu être impactée négativement en conséquence.
« De façon plus profonde, cela traduit principalement deux fragilités de l’ordre économique. D’abord, il faut mentionner que le taux de bancarisation est faible, parce que le processus d’utilisation des réserves obligatoires aurait pu passer par un processus de campagne et de collecte de l’épargne nationale. C’est-à-dire votre argent, mon argent notre argent à tous, une partie pouvait être utilisée avec des rémunérations sur fonds d’obligations. Mais comme on ne met pas l’argent dans les banques, il va de soi que la capacité de collecte de l’épargne est faible, d’où la nécessité de faire des réformes pour que la bancarisation soit effective et que l’État ne distribue plus les salaires en billets, barrer les chèques pour éviter que de l’argent judiciaire sorte et qu’il soit comme le moyen de paiement le plus utilisé couramment», a-t-il indiqué avant d’ouvrir la balle de propositions concrètes.
« Il y a une politique d’épargne nationale aussi qu’il faut encourager, celle d’emmener les gens à mettre leur argent à la banque. C’est ce qui nous permettra d’avoir un maxi financier important. Il y a beaucoup d’argent dans ce pays. Lorsque vous prenez les orpailleurs, ils ont des ressources extrêmement importantes mais elles ne serrent pas à l’économie nationale, puisqu’on ne voit pas où est-ce que ça passe. Ça c’est une chose extrêmement importante qu’il fallait souligner», a-t-il martelé.
Sâa Robert Koundouno
(+224) 620-546-653

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