Dissolution du gouvernement : « Ça ne va rien changer… » (Bangaly Sylla, société civile à Kankan)

Sur décret présidentiel, les tombeurs du régime Alpha Condé ont procédé dans la soirée d’hier lundi à la dissolution du gouvernement Goumou au grand dam de tous les Guinéens. La nouvelle fait déjà la UNE dans tous les coins et recoins du pays.

Dans la commune urbaine de Kankan deuxième ville du pays, certains observateurs ne voient pas d’un bon œil cette décision « brusque » du général Mamadi Doumbouya. C’est le cas de Bangaly Sylla un acteur de la société civile qui estime que l’homme du 5 septembre veut utiliser Dr Bernard Goumou et ses ministres comme bouc émissaire pour masquer son incapacité à bien gérer le pays :

« Ça ne va rien changer parce que tout ce qu’on est en train de traverser aujourd’hui ne vient pas d’un gouvernement, mais ça vient de la volonté d’un groupe qui veut assujettir le peuple à son bon vouloir. Pour moi ce sont des effets d’annonce donc je ne m’attends pas à des changements majeurs. »

Comme les ministres d’Alpha Condé, ces désormais anciens dignitaires ont aussi vu leurs documents de voyage retirés et leurs comptes en banque gelés, une décision que cet acteur de société civile juge « ridicule » :

« Ils sont en train de donner l’impression aux gens qu’être ministre ou occuper des hautes fonctions dans ce pays est synonyme de détournement. Vous avez employé des gens et travaillé avec eux pendant des années, et d’un seul coup le gouvernement est dissout et les comptes sont gelés, pourquoi ? S’il y a vraiment des détournements, c’est hier que le CNRD s’est rendu compte de ça ? Moi je crois qu’il faut être sérieux dans ce pays, il ne faudrait pas que le peuple s’emballe, que les gens essayent d’être vigilants. »

La ministre de l’Enseignement supérieur Dre Diaka Sidibé fait partie des quelques rares ministres du gouvernement Goumou qui sont adulés par les Guinéens. Bangaly Sylla pensent qu’il y a encore de la place pour elle et d’autres dans le futur gouvernement, mais l’urgence c’est le retour rapide à l’ordre constitutionnel :

« Beaucoup pourraient se retrouver dans le nouveau gouvernement, et au delà de ça, le gouvernement Goumou n’était pas indépendant. C’est le CNRD qui gère. Et aujourd’hui ce que le CNRD peut faire, c’est de nous proposer un calendrier concret d’organisation des élections afin qu’on puisse retourner à l’ordre constitutionnel parce que là où nous sommes aujourd’hui les gars ont perdu la main, donc il va falloir qu’ils organisent les élections et qu’ils quittent rapidement c’est mieux », a-t-il déclaré.

Ahmed Sékou Nabé correspondant à Kankan
Tel : 623 77 06 09