50è assise UPF de Dakar : l’ex-Premier ministre Mohamed Béavogui plaide la cause des petits paysans

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Parti de la Primature en 2022, l’ancien Premier guinéen a repris du service au sein du système des Nations Unies.
Aux 50è assises de la Presse francophone tenues à Dakar du 9 au 11 janvier dernier, Mohamed Béavogui, envoyé Spécial de l’ONU et du FIDA (Fonds international de développement agricole) pour soutenir la reconstitution de FIDA13, a coanimé dans un imposant hôtel de la capitale sénégalaise un panel autour du thème des « Médias et enjeux de la sécurité alimentaire ».
Dans son speech devant un parterre de journalistes venus de 43 pays dans le monde, le “monsieur FIDA” comme on l’appelle affectueusement a plaidé la cause des petits paysans qui travaillent dur pour nourrir le monde mais appelé aussi à la construction d’infrastructures pour mieux appuyer l’agriculture.
Pour lui, nos assiettes sont garnies par l’effort de ces paysans nombreux mais dont l’avenir n’intéresse pas assez les dirigeants politiques.
Pour une meilleure réponse à l’agriculture, il a invité les médias à se tourner vers le journalisme de solutions pour plus de soutien au monde agricole.
Le coût du transport du kilogramme d’engrais du Maroc à Dakar est souvent moins cher que de Dakar dans une zone où il n’y a pas de route bitumée
« Les solutions aux problèmes de l’agriculture ne sont pas souvent dans l’agriculture mais en dehors de l’agriculture. Lorsque vous formez par exemple les gens à Yamoussoukro en digitalisation, s’il n’y a pas d’électricité, ou il n’y a pas de réseau dans la zone agricole, ça ne servira à rien. Et pour faire une bonne agriculture, malheureusement il faut une bonne infrastructure. Le coût du transport du kilogramme d’engrais du Maroc à Dakar est souvent moins cher que de Dakar dans une zone où il n’y a pas de route bitumée. En conséquence, la production qui sera faite là-bas ne sera pas compétitive par rapport à l’importation. C’est juste vous montrer que pour avoir une bonne agriculture il faut une bonne infrastructure et un bon réseau. C’est en le faisant que vous arrivez à trouver les jeunes. Il faut donc qu’il trouve leur intérêt. Tout le monde est sur les réseaux ainsi de suite, et vous voulez qu’ils aillent au village où il n’y a pas de couverture de réseau ni d’électricité. Il faut donc être réaliste.
L’agriculture ce n’est pas du social, c’est plutôt un business. On cultive, on vend et on gagne de l’argent
Beaucoup de solutions sont en cours. Les gens réfléchissent, à l’université, on les regroupe autour d’un idéal commun dans ce sens, mais la masse est toujours à mi-chemin et n’est allée encore jusqu’au bout. On crée des pôles agricoles un peu partout en Afrique, mais aucun de ces pôles agricoles n’a un incubateur. Vous prenez les jeunes à qui vous donnez la technologie et tout, mais de l’autre côté ces pôles créés sont loin des jeunes. Il y a donc du travail encore à faire, le chemin est bon, la démarche avance mais (…). Et surtout ce qui est important, c’est que désormais on considère l’agriculture comme un business. L’agriculture ce n’est pas du social, c’est plutôt un business. On cultive, on vend et on gagne de l’argent. Il faut donc mettre cette mentalité aussi en vue. Le jeune ne veut plus prendre de la daba, il veut un tracteur mais ne peut en acheter. Il peut donc être encouragé les PME pour la réalisation agricole. C’est-à-dire cinq jeunes trois (3) traiteurs, une moissonneuse-batteuse et c’est parti. Je donne cela juste comme un exemple, mais il y a beaucoup de métiers aujourd’hui qui peuvent se mettre en place comme ça. Autrement dit, je crois qu’on ne va pas suffisamment regarder encore les réponses à l’attraction des jeunes dans le secteur rural. Le chemin a été pris et il avance. C’est pourquoi nous avons encore besoin des médias pour en parler plus. Il n’y a pas que les crises, il faut regarder aussi le monde de façon constructive et positive. C’est-à-dire le journalisme de solutions, c’est ça qu’il nous faut. Mais apporter ces solutions, il faut être avec l’agriculture, avec la sécurité alimentaire, aller chercher les problèmes, les décortiquer, les analyser avec la même perspicacité qu’un reporter de guerre et proposer les solutions. Changer la donne en mettant sur la table le débat vrai, celui qui permettra aujourd’hui de manger et à partir de là, assurer certaine paix et certaine sécurité ».
Mamadou Savané

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