Justice- Face à Ousmane Kaba, Makanéra ne s’avoue pas vaincu : « en aucun cas, il ne peut gagner contre moi»
Le procédure judiciaire pour des faits «de diffamation» qui oppose l’ancien ministre de la la Communication à au fondateur de l’Université Kofi Annan de Guinée est loin de connaître son épilogue. Malgré la victoire du Dr Ousmane Kaba en première instance au tribunal de Dixinn, Alhoussein Makanéra Kaké ne s’avoue pas vaincu.
Ce samedi 02 novembre, lors de la conférence de presse qu’il a animée au compte de l’ONG EPT Solidaire, le président du parti FND a donné la raison pour laquelle il a fait appel du jugement de Dixinn devant la Cour d’Appel et a décidé de porter plainte contre deux magistrats au Conseil Supérieur de la Magistrature.
L’acteur politique est revenu sur les propos qu’il a tenus dans une émission il y a bientôt une année. «J’ai été poursuivi par Dr Ousmane Kaba du PADES pour diffamation. J’ai perdu le procès à Dixinn. Naturellement, j’ai fait appel de la décision et ensuite je me suis plaint au Conseil supérieur de la magistrature, parce que de toute façon, les magistrats sont comme vous et moi, ils ne sont pas au-dessus de la loi. Ils sont justiciables comme nous. Donc on attend ce procès. Mais je vais vous dire rapidement certaines choses par rapport à ce procès. D’abord, avant même le procès, Ousmane Kaba qui est chantre de la bonne gestion, qui dit même quand vous trouvez un certain montant dans le compte de quelqu’un, un fonctionnaire, il faut l’arrêter. Vous n’êtes pas étonné que ce monsieur, qui aspire à être demain président de la République, porte plainte contre quelqu’un parce qu’il a dit qu’il avait un contrat avec l’État», a-t-il rappelé.
Poursuivant l’ancien représentant du peuple à l’assemblée nationale croit savoir que l’ancien ministre de l’Economie et des Finances devrait saisir cette opportunité pour se distinguer des bruits qui courent sur les cas de corruption en République de Guinée. «Moi, je pensais que la meilleure façon, pour lui, c’est de publier son contrat pour prouver que lui dans cet océan des gens qui détournent, des corrompus et des corrupteurs, il est sain. Il allait nous montrer la fausseté du rapport que Yoro Baldé a présenté parce que je n’ai rien inventé. Quand j’étais au gouvernement, nous avons décidé de faire un contrôle au niveau des universités parce que c’était considéré comme une plaie béante. Donc Yero Baldé a fait une étude où il a démontré que le fondateur de Kofi Annan avait reçu un montant de l’ordre de 300 et quelques milliards. Ils sont partis là-bas. Maintenant, moi j’ai dit qu’il a reçu ce contrat et il a porté plainte contre moi pour ça ».
Par ailleurs, Makanéra Kaké a ajouté ceci : «Mais je suis étonné que la même personne peut encore devant vous les journalistes parler de la bonne gestion. Dans un pays qui n’est pas le nôtre, quand un leader de parti politique porte plainte contre un nôtre, parce que lui, il a dit qu’il a eu un contrat, il ne peut plus parler de bonne gestion dans ce pays-là. Il ne pourra plus. C’est devant vous il peut oser. Si c’était au Sénégal, la première des questions qu’on allait lui poser, c’est où est le rapport ? Parce que ce que j’ai appris, le contrat qui a été signé avant le contrôle est différent du contrat qui a été signé après le contrôle. Il dit que le montant que j’ai dit, c’est faux, il n’a qu’à publier le montant qui est vrai. Ça, c’est par rapport à Ousmane Kaba. Il dit aussi qu’il n’est pas brillant, il est choqué. Mais entre quelqu’un qui n’est même pas un député, qui n’est même pas un conseiller communal, on n’ose pas dire qu’il est brillant, on n’ose pas dire qu’il a signé un contrat, mais s’il devient président c’est la peine de la démocratie. À votre place, je n’allais pas donner un micro à lui, honnêtement parlant. Mais ce que je dis, après, si j’allais lui poser des questions par rapport au procès, je vais vous dire des choses qui vont vous surprendre ».
Plus loin, cet acteur politique de fonder son argumentaire sur la loi portant sur la liberté de la presse en Guinée « D’abord, la loi sur la liberté de la presse n’a jamais été comprise, ça je vous le dis, même moi au début je ne comprenais pas, parce que nous avons estimé que cette loi était venue pour protéger les journalistes, ce qui n’est pas vrai. La dépénalisation des délits de presse veut tout simplement dire que tous les délits commis par la loi de presse sont dépénalisés, que ça soit un journaliste, un politicien ou n’importe quelle autre personne. Et on va plus loin. Même la réparation en civil, c’est l’organe de presse qui répare, ce n’est pas l’intéressé. Donc, en aucun cas, Ousmane Kaba ne peut gagner contre moi. D’abord, je ne l’ai pas diffamé. Mais même si la diffamation était réelle, allez regarder dans la loi sur la liberté de la presse, j’ai dans le téléphone ici, vous allez voir que la réparation c’est l’organe de presse qui répare.
Deuxièmement, la procédure, je devais être en possession de la liste des témoins, nom, prénom, adresse, trois jours francs avant l’ouverture du procès, sinon Ousmane Kaba est débouté de toutes ses prétentions. Ça aussi, c’est la loi sur la liberté de la presse… »
Mamadou Yaya Barry