Dubréka: des hommes en tenue accusés d’avoir battu à mort un jeune diplômé, à Dioumaya

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Venu de Sangoya pour saluer dans la préfecture de Dubréka, au quartier Dioumaya, un jeune diplômé à l’Institut Supérieur des Technologies de Mamou a été battu selon sa famille à mort par des Éléments des Forces Spéciales alors qu’il était sorti pour se détendre les pieds lors d’une balade, nous apprend-t-on. L’acte s’est passé le vendredi dernier. Koni Monémou, âge d’une quarantaine d’années était l’espoir de sa famille.

Depuis son décès le vendredi dernier, le corps de Monémou se trouve jusqu’à présent (20h 10 minutes ndlr) dans les services de la médecine légale de centre hospitalo-universitaire de Ignace Deen, informe un membre de la famille. 

Joint au téléphone par notre rédaction à la tombée de la nuit ce mardi 19 novembre, Cécé Boniface Monémou, grand-frère de la victime, raconte les circonstances dans lesquelles son petit frère a perdu la vie. «Quand mon jeune frère est parti à Dubreka pour saluer l’une de nos sœurs, il est sorti le 4ème jour pour faire des pas de marche (cent pas). Vous savez avant que Général Mamadi Doumbouya ne soit président il avait construit là-bas et actuellement il y a des hommes en tenue qui garde là-bas, ils sont tous armés. Quand mon jeune frère est arrivé au niveau de la cour lors de sa promenade, il a été repéré par les caméras de surveillance. Parmi les trois, deux sont sortis pour appeler mon frère et lui demander que ce qu’il fait ici ? Il a répondu qu’il ne connaît pas les lieux, il était de passage, je vais juste marcher peu pour connaître le quartier». 

Selon les explications de notre interlocuteur, son frère a fait des corvées durant des heures avant de rendre l’âme dans la soirée. «Malheureusement, ils l’ont pris comme un mercenaire. Ils lui ont attaché les pieds et les mains, ils l’ont frappé avec des tortures à l’appui. Imaginez de 08h jusqu’à 16h ou 17h, le petit a rendu l’âme dans leurs mains. Il a labouré dans la cour, il a lavé les véhicules, étant fatigué des bastonnades, des pompes, des abdos, des chicottes. Il leur a demandé de l’eau à boire mais ils ont refusé. C’est après ça, il a réussi à prendre la fuite pour chercher refuge dans une mosquée à côté et malgré ça ils sont allés le retirer dans les mains des imams et ont braqué même les imams qui ont plaidé pour lui et ils l’ont ramené encore dans la cour. Et ils ont continué à le frapper jusqu’à ce qu’il a rendu l’âme », raconte-t-il. 

À en croire Cécé Boniface Monémou, «ils ont pris le corps pour le déposer auprès du domicile de mon frère, il a dit non, vous ne pouvez pas le tuer et l’amener ici. C’est ainsi il a appelé la Gendarmerie située au Km 5 qui s’est rendue sur les lieux pour récupérer le corps. Et joint au téléphone, j’ai quitté la Cimenterie pour Dubréka. C’est à mon arrivée ils ont mis le corps dans le corbillard de la préfecture pour la morgue de Ignace Deen. Jusqu’à présent, il est dans les mains du légiste professeur Hassane. Aujourd’hui, on s’est rendu là-bas pour récupérer mais ils nous ont dit qu’ils n’ont pas fini», a-t-il déploré. 

Pour consoler la famille, une délégation a effectué le déplacement dans la famille mortuaire avec des cadeaux en main. «Une délégation s’est rendue dans la famille à Sangoya avant-hier, avec une enveloppe de 5 millions et 3 sacs de riz. C’était une délégation composée des imams de Dubréka, dépêchée par le préfet. Pour un premier temps, nous avons refusé de prendre l’argent et les sacs de riz, c’est sur insistance des imams que nous avons accepté». 

Aux dernières nouvelles, son grand-frère entend poursuivre le problème, il attend les conclusions du médecin légiste pour voir la conduite à tenir.
MediaGuinee

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