Le Gouvernement libérien a remis aux autorités guinéennes, Ibrahima Khalil Chérif, accusé de conspirer pour déstabiliser la Guinée, malgré des contestations juridiques et des accusations d’illégalité, annonce un journal local FrontPageAfrica.
Les défenseurs des droits humains et l’opposition libérienne s’alarment des risques de mauvais traitements et d’abus à son retour en Guinée, où selon eux, la situation politique et les droits fondamentaux sont de plus en plus précaires.
Bien que l’opération reste jusque-là discrète, mais des sources sécuritaires ont révélé à nos confrères de FrontPageAfrica que des preuves substantielles, notamment des échanges de messages et des enregistrements avec l’ex-président Alpha Condé, attestent des liens de Chérif avec des réseaux cherchant à déstabiliser le pays de Sékou Touré, ce depuis le Liberia.
L’affaire, informe le journal, prend une tournure complexe en raison des revendications juridiques de Chérif, représenté par l’ex-juge Kabineh Janeh, qui conteste l’extradition.
Selon lui, « Chérif, né au Liberia de parents libériens, jouit de la citoyenneté libérienne, ce qui rend l’extradition illégale. Janeh a également dénoncé des actes de violence et de saisie de biens, incluant des véhicules et de l’argent, sur ordre des autorités libériennes avant que Chérif ne soit enlevé de la prison de Monrovia et remis aux forces de sécurité guinéennes sans autorisation judiciaire ».
« L’expulsion illégale de M. Charif de la prison centrale de Monrovia a été ordonnée par de hauts responsables de la sécurité nationale du gouvernement Boakai. Cet acte est une démonstration concrète de l’anarchie et du mépris total de la loi sous l’administration Boakai « , a-t-il déclaré, avant de promettre qu’il : » veillera à ce que M. Cherif soit libéré comme ordonné par le tribunal sans plus tarder. Et en conséquence, les manifestations contre les policiers continueront jusqu’à ce que les ordonnances du tribunal de libération de M. Chérif soient entièrement respectées ».
Le journal rapporte que cette extrême tension s’accompagne de manifestations potentielles, Janeh ayant annoncé son intention d’organiser des protestations pour exiger la libération de son client, qu’il considère comme victime d’un abus de pouvoir sous l’administration du président Boakai.
L’avocat de Chérif soutient que le contexte politique est particulièrement tendu en Guinée.
Depuis le renversement du président Alpha Condé en 2021, écrit le journal, le pays est plongé dans une transition marquée par des violations des droits humains et un climat d’intolérance à l’égard de l’opposition. Citant des sources diplomatiques, le journal confie que la junte guinéenne, dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, mettrait en œuvre une campagne pour expulser tous ceux accusés de comploter contre le Gouvernement.
Pour la défense, le Libéria fait face à des critiques sur ses pratiques d’extradition, puisque dit-elle, l’affaire de Chérif rappelle celle de l’ancien chef de la police sierra-léonaise Mohammed Y. Touré, extradé vers la Sierra Leone l’an dernier dans des circonstances similaires, « soulevant des questions sur le respect des principes internationaux des droits de l’homme »
Cette situation, décrit le journal, a non seulement des implications pour les relations entre les deux pays, mais aussi pour la perception du Libéria en matière de respect des droits humains et de l’état de droit dans une région déjà fragile politiquement.
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