Gestion des déchets solides à Kindia : une équation très ardue pour l’autorité communale (reportage)

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Depuis des années, la question de salubrité constitue la préoccupation majeure des autorités administratives de Kindia notamment celles communales. Malgré l’appui matériels et financiers de plusieurs partenaires et institutions, les difficultés restent énormes et le personnel engagé à cet effet est pratiquement abandonné à lui même.

Dans la matinée de ce lundi, 19 août 2024, notre correspondant régional s’est intéressé à la chaîne de gestion des déchets solides dans la ville des agrumes (Kindia) située à 135 kilomètres de la capitale guinéenne.

Pour débarrasser la commune urbaine de ces immondices ou ordures, un mécanisme de gestion des ordures a été mis en place dès l’avènement du projet SANITA ville propres. Des PME indépendantes assurent la pré-collecte au niveau des ménages pour faire une décharge dans des atomes ou des plate-formes de déchets solides.

A Tafory Dadia, un quartier périphérique du centre urbain, un atome a été construit pour le transfert quotidien des déchets ménagères. « D’abord quand on attend atome, c’est l’aire de transit des ordures ménagères, donc c’est ici que nous transferons des ordures. Dans ce transfert, ça commence d’abord au niveau de la pré-collecte dans les ménages et ils vont essayer de collecter là-bas et les motos tricycles vont envoyer ici au niveau des atomes ou des plate-formes. Ici au plus tard, un jour deux jours, la machine vient pour l’enlèvement avec le volume de 8 metres cubes. Donc le circuit normal du transfert des ordures à Kindia s’effectue comme ça », nous a expliqué Tamba Jules Tolno, gestionnaire de l’atome de Dadia.

Au quartier Gare, on y trouve également une plate-forme de transit des déchets solides. Très différents de l’atome, mais pratiquement le mécanisme de gestion déchets reste a peu près le même. Sur les lieux, on retrouve un seul gestionnaire du nom de N’Famoussa Camara.

« Cette plate-forme évolue sous la responsabilité de l’Agence Communale des Eaux et Assainissement ( ACEA) qui évolue avec la commune. La plate-forme de la Gare évolue dans le cadre de la gestion des déchets afin de sécuriser l’environnement parceque aujourd’hui les ordures sont de partout en ville. Cette plate-forme a été la première en matière de gestion des déchets à Kindia et on évolue avec des partenaires, des PME auxquelles des ménages sont abonnés pour un montant de 30 mille francs guinéens par mois. Quand elles envoient des ordures, chaque voyage est noté à 5000 francs qui se passe dans un système de digitalisation. Ici on procède au tri, il y’a des objets qu’on peut reconduire mais aussi le compostage », explique t-il.

Au niveau de ce maillon très important dans le transfert des ordures à la décharge municipale, les difficultés sont énormes. Si les partenaires ont doté l’Etat à travers la commune, le salaire des travailleurs demeure un problème très difficile à résoudre pour les autorités communales. Hormis des arriérés souvent enregistrées, le personnel n’a toujours reçu son salaire nous a expliqué N’Famoussa Camara.

« On a de sérieux problèmes et ça, il ne faut pas se cacher. La gestion des déchets, c’est une affaire de tous mais jusqu’à présent, la population n’a pas compris l’importance ou le rôle de ces infrastructures. On travaille ici pour elle, mais franchement on gagne difficilement notre salaire et là où je suis arrêté comme ça, je n’ai pas encore reçu mon salaire. Et s’ils veulent payer, c’est en moitié, parfois il faut des grèves pourqu’on soit payer. Les conventions signées avec la commune ne sont pas respectées. On a pas notre salaire, nous qui travaillons dans des déchets avec tant de risques. Les partenaires nous ont donné engins et téléphones, ils ont leur mieux mais nos responsables n’interviennent pas », déplore le gestionnaire de la plate-forme de transit d’ordures à la Gare.

De la plate-forme ou atome, les ordures sont acheminées à la décharge municipale située au quartier Koliady 1. Problème d’enfouissement, le dysfonctionnement du centre de compostage et le manque de salaire sont des difficultés principales énumérées par Monsieur Seydouba Sylla, gestionnaire de la décharge municipale de Kindia.
« Nous sommes ici à Koliady, cette décharge a été identifiée depuis 2003. Ici les camions viennent pour décharger. Mais bien avant je contrôle parce que ils peuvent envoyer toutes sortes de déchets. Après le contrôle, je l’oriente vers un endroit approprié où il doit dépoter. Donc quotidiennement, c’est des activités que nous exerçons ici. Et lorsque là où on doit dépoter là c’est trop plein, il y’a des machines qui sont avec nous viennent repousser jusqu’au fond pour permettre un espace libre pour recevoir d’autres déchets. En plus nous avons mis en place une équipe des femmes qui fait le tri en matière organique qu’on achemine vers le centre de compostage qui malheureusement ne fonctionne pas actuellement. Donc comment nous procédons ici. En termes de difficultés, il y’a un manque de volonté politique au niveau communal sinon SANITA nous a donné des matériels qui nous permettent de gérer ces ordures là mais la mobilisation des ressources qui nous permettent pour gérer ces engins là qui fait defaut au niveau de la commune même nous le personnel le payement ça c’est autre chose », ajoute-t-il.

Ce mécanisme de gestion des déchets solides est supervisé par le Département Assainissement au sein de l’Agence Communale des Eaux et Assainissement de la commune urbaine de Kindia (ACEA). Fodé Sita Camara en est le chef de ce département.

« Tout ce qui est assainissement solides, je gère ça. Donc en ce qui concerne la gestion des infrastructures à Kindia, il y a une réorganisation du système de gestion des déchets solides grâce au programme SANITA ville propres qui nous ont offert des atomes et des plate-formes et la réhabilitation des quelques infrastructures. Ici la gestion des déchets solides est organisée en des maillons. Le premier, c’est la pré-collecte, on mis des opérateurs techniques sur le terrain c’est dire les PME qui évoluent dans les quartiers, qui vont auprès des ménages pour sensibiliser à adhérer à l’esprit d’abonnement. Elles collectent les déchets à leur tour et acheminent vers nos infrastructures de gestion des déchets solides c’est à dire les atomes ou plate-formes maintenant, l’Agence à son tour viendra collecter au niveau de ces infrastructures et envoyer les déchets vers la décharge municipale. Donc moi en tant que chef de département, je coordonne toutes ces activités qui sont fait quotidiennement au niveau de la commune urbaine de Kindia », a expliqué Fodé Sita Camara, avant d’ajouter :

« Il y a d’énormes difficultés comme dans la plupart des activités. Nous sommes une agence liée à la commune. Donc les difficultés se situent surtout au niveau du traitement de salaire, en termes de fonctionnement, problème de carburant, il y’a toutes ces difficultés. Donc on a un manque de financement pour faire tourner le service de manière optimale sinon on a un personnel qualifié pour faire de Kindia de développement durable en termes de gestion des déchets solides », ajoute-t-il.

A noter que la commune urbaine de Kindia est la seule commune qui possède un schéma directeur de gestion des déchets solides en Guinée. Seulement l’applicabilité connait quelques difficultés au niveau de la mairie.

Aboubacar Dramé, correspondant regional à Kindia
+224 623 08 09 10

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