Le chef du régime militaire du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a présidé jeudi matin un conseil des ministres à Ouagadougou, selon la présidence, deux jours après que l’armée a réfuté toute « mutinerie » dans des casernes militaires.
« Le Président du Faso, chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré préside, ce jeudi 20 juin 2024, l’hebdomadaire Conseil des ministres. Des dossiers seront examinés et des décisions importantes prises pour la bonne marche de la Nation », indique la présidence sur son compte Facebook. Plusieurs photos ont également été publiées où l’on peut voir M. Traoré souriant en train d’échanger avec les ministres.
Cette publication intervient après plusieurs jours d’incertitudes au Burkina Faso, à la suite d’une attaque jihadiste meurtrière dans le nord-est du pays. Mardi soir, l’armée avait qualifié « d’infondées et mensongères » les « rumeurs sur les réseaux sociaux » faisant état « de mouvements d’humeur et de mutineries dans certaines casernes militaires ».
Le 11 juin, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) a attaqué la localité de Mansila (nord-est) ainsi que le détachement militaire qui s’y trouve près de la frontière du Niger.
Aucun bilan officiel n’a été donné, mais selon une source sécuritaire « beaucoup d’éléments sont portés disparus ». Les détachements militaires déployés au Burkina Faso comportent généralement environ 150 éléments. Le régime militaire du capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en octobre 2022, n’a pas communiqué sur cette attaque.
Le lendemain, un obus était tombé dans la cour de la télévision publique située près de la présidence à Ouagadougou. Un « incident de tir » selon la télévision d’Etat. Depuis, le capitaine Traoré, était apparu deux fois: vendredi dans un reportage de la TV publique pour un don de sang où il avait exhorté la population à l’imiter, et dimanche pour la prière de l’Aïd, sans prendre la parole.
Le Burkina Faso – comme ses voisins le Mali et le Niger – est frappé depuis près de dix ans par des attaques de groupes jihadistes qui ont fait plus de 20.000 morts et deux millions de déplacés. Les autorités affirment régulièrement obtenir des victoires sur les jihadistes, mais les attaques se poursuivent et une partie du territoire reste hors de contrôle de l’armée.
AFP