Après avoir causé 2 morts, plusieurs blessés et un dégât matériel important l’an dernier, des habitants d’Enta Nord secteur risquent une autre inondation.
Sur les lieux, des travaux de construction d’un caniveau, entamés par le gouvernement, laissent entrevoir un creux énorme qui ne laisse aucun centimètre à la devanture d’une dizaine de foyers.
Pour tout mouvement au bord de ce précipice, ces résidents sont contraints d’escalader plusieurs mètres au risque de finir à l’hôpital. Une situation qui expose ces riverains à une autre inondation.
« Nos maisons sont presque logées dans le caniveau, nous ne pouvons pas sortir sans escalader le mur à travers l’échelle ou les escaliers placés à la devanture de chaque maison. Nous ne recevons pas de visiteurs et c’est difficile pour nous, même pour aller à la mosquée puisque le trajet est envahi par les ordures » a condamné Hadja Sadou Barry.
Elh Souleymane Keita lui aussi explique: « notre problème date de l’année dernière, on a effectué plusieurs démarches avant même qu’il n’y ait ces problèmes. Les autorités nous ont promis qu’elles viendront. Sans succès. Le premier caniveau était un problème en soi jusqu’à ce qu’ils ajoutent un autre caniveau en provenance de Sonfonia ainsi que celui de l’école qui est à côté. Cette réalité nous inquiète puisqu’il n’y a pas de passage. C’est ainsi que le 11 août dernier, il y a eu une inondation ici qui a qui a coûté la vie à deux personnes : l’une était une vieille qu’on a retrouvée dans un autre quartier et l’autre un bébé sur lequel le mur s’est effondré avec sa mère. La mère s’en est sortie mais pas le bébé. Tout notre mur et plusieurs objets sont partis. Le lendemain, de nombreux ministres et directeurs étaient là mais jusque là personne n’est revenu et nous entamons une autre saison pluvieuse ».
Face à ce mal commun, malgré les efforts, ces habitants vivent toujours au bord du précipice.
D’ailleurs, ce caniveau qui recevait 2 canaux d’évacuation l’année dernière, reçoit désormais plusieurs autres.
« On a tenté à tous les niveaux : communal, le gouvernorat et même le ministère des Travaux publics sans suite. Aujourd’hui, le danger est pire puisqu’il y a d’autres caniveaux qui sont dirigés vers nos maisons en plus de l’autre. Si on ajoute d’autres à ce qui a tué deux personnes. Imaginez le danger qui nous guette. Nous avons le regard rivé vers les autorités désormais. S’ils ne nous aident pas, la catastrophe nous menace. Qu’ils sachent que nous sommes aussi Guinéens et que nous avons besoin d’aide. S’ils ne nous aident pas, on risque gros », a ajouté notre interlocuteur.
Avec les premières pluies, les enfants, les travailleurs et les ménagères restent bloqués chez les voisins au risque d’être emportés par les eaux de ruissellement.
Mayi Cissé
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