L’ancien Premier ministre guinéen Kabiné Komara a participé du 23 au 26 mai dernier à la 24ᵉ édition de la Fondation Forum de Bamako dont le thème cette année était » Culture, Réconciliation, Paix et Développement ».
Ce Forum est l’un des plus grands rendez-vous d’échange et de formulation de propositions qui réunit de hautes personnalités pour réfléchir sur l’évolution du continent africain.
À ce titre, il regroupe chaque année des centaines d’hommes et de femmes d’horizons divers, parmi lesquels on compte des décideurs politiques, des chefs d’entreprises, des universitaires, des artistes, des acteurs de la société civile et des médias d’Afrique et d’autres continents.
La présence de l’ancien Premier Guinéen a été sollicitée compte tenu du rôle majeur qu’il a joué dans le passé pour la réussite des précédentes sessions du Forum et pour le respect dont il jouit de la part des participants à cause de sa grande connaissance des défis internationaux en général et ceux de la sous-région en particulier.
La délicatesse des sujets traités cette année a impliqué des panélistes de haut niveau, tels que des chercheurs, des historiens, des anthropologues, des spécialistes des arts, des artistes, des créateurs et animateurs culturels, des spécialistes des musées, des think tank, des spécialistes en IT.
Les discussions ont porté sur plusieurs sujets tels que le rôle de la culture dans les conflits, les articulations culturelles pour une cohésion sociale effective et une paix durable, les industries culturelles et créatives innovantes pour le développement économique, la diplomatie culturelle, le financement des politiques culturelles, la révolution technologique pour la préservation et la diffusion du patrimoine, les enjeux et les perspectives du trafic illicite des biens culturels et leur retour en Afrique.
Le Forum a remis des prix d’excellence et d’honneur à de grands méritants comme Madame Adame Bah Konaré ex-première Dame du Mali pour sa contribution exceptionnelle à la recherche historique et M. Alphady, grand Couturier et Styliste Africain d’origine nigérienne.
Le guinéen Sansy Kaba Diakité Directeur de la Maison d’édition l’Harmattà Guinée et Commissaire Général l’événement : » les 72 heures du livre de Guinée » a profité de la tribune pour décliner l’ambition de la Guinée de faire Conakry la Capitale Africaine du Livre à l’horizon 2026, une biennale qui célébrera les meilleurs écrivains du continent. Cette initiative a été chaleureusement accueillie par le Forum.
L’honneur est revenu à l’ancien Premier ministre Kabiné Komara de faire des recommandations clé pour une plus grande conservation, diffusion et préservation des divers patrimoines dont sont dotées les populations africaines.
Dans ce cadre, M. Komara a édifié l’assistance sur des cas concrets prouvant le rôle qu’a joué la culture dans la résolution des conflits en Afrique tout comme l’inspiration pour la protection de la BIODIVERSITÉ et des biens culturels.
Kabine Komara a suggéré que le Forum de Bamako lance un Appel pour une approche concertée des pays africains pour la recherche et le rapatriement des biens culturels dont le continent a été pillé et qui sont détenus dans des pays étrangers.
De plus, vu que la caractéristique essentielle de tout bien culturel africain est qu’il véhicule un message profond d’humanisme relié à un contexte donné, Komara a regretté que dans la plupart des musées, ces richesses sont présentées sans aucune description ou explication de ces importants messages, ce qui est une immense perte d’opportunité pour la diffusion et le partage de nos valeurs. Pour palier cette situation, il a proposé que l’association des Musées africains se donne pour objectif d’inviter tous les conservateurs de patrimoine à s’atteler à « faire parler » nos différents biens (masques, statuettes, poteries, tableaux ,etc.) par l’association du message pertinent à chacun de ses biens.
Enfin, Kabiné Komara a stigmatisé le fait que les jeunes générations africaines risquent d’être en rupture avec leur culture si elles ne sont pas en mesure de parler et de maitriser les langues de leurs terroirs qui sont les véhicules de transmission privilégiés pour nos mœurs, nos valeurs, notre morale et notre éthique, bref nos spécificités.
Il a donc lancé un cri de cœur pour que les familles africaines, y compris celles de la diaspora, s’imposent l’exigence de s’adresser leurs enfants dans leurs langues maternelles au risque d’en faire des déphasés et des infirmes culturels qui ne pourront plus contribuer à la perpétuation des riches patrimoines de leurs pays et de leurs terroirs.
Avant de se séparer, les participants ont loué la grande expertise du Professeur Alioune Sall Président du Comité scientifique du Forum dont les riches analyses et communications ont toujours tenu en haleine tout l’auditoire. Les participants ont exprimé un hommage appuyé et une immense gratitude au Premier et animateur du Forum, M. Abdoullah Coulibaly dont l’opiniâtreté et les grandes qualités humaines ont toujours pu drainer sur Bamako une grande diversité de talents et d’expertise venant de toutes les parties du monde.
Les participants se sont donnés rendez-vous l’année prochaine pour une édition exceptionnelle, celle qui célébrera le 25ᵉ anniversaire du Forum.
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