On ne finira jamais d’en parler. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs interviennent la plupart du temps dans des zones déjà instables. Le nord et le centre du Nigéria, le nord du Mali, le Niger, le Burkina Faso sont souvent cités dans les exemples. Et ces dernières années, c’est la région forestière, au sud de la République de Guinée qui fait face à ces conflits qui ont tendance à engendrer une « sérieuse » instabilité dans cette partie.
À l’occasion d’une conférence animée ce lundi, 22 avril par le comité de crise sur les zébus, le président du Bloc Libéral (BL) a émis de nouvelles craintes quant au phénomène de terrorisme qui pourrait éclater un jour dans cette région, si toutefois rien n’est fait.
« Rappelons-nous qu’au Burkina Faso et au Niger, c’est l’affaire de bouviers qui a amené le terrorisme. Lisez bien l’histoire. C’est ce qui est la cause du terrorisme au Burkina Faso et au Niger, l’affaire des bœufs. Regardez dans la littérature le nombre de morts au Nigéria. C’est cette même question des zébus. On est en train de prendre ça à la légère en Guinée parce que ça concerne les Sudistes. Mais quand ça va atteindre un certain niveau, c’est toute la Guinée qui va en souffrir « , alerte Dr Faya Lansana Millimouno, ajoutant que ce comité de crise qu’il a rejoint constitue des lanceurs d’alerte.
« Nous ne nous fatiguerons pas et nous reviendrons encore et encore pour dire à l’autorité, prenez des actions. Sortez les zébus de la région forestière. Pensez à vos populations qui ne cultivent que par la daba et par les couteaux. Si rien n’est fait, quand ils seront affamés, ils ne peuvent plus nourrir leur famille, ça va devenir un problème sérieux. Aujourd’hui si l’Etat n’organise pas pour une prise en charge des populations de Laîné, posez-vous la question de savoir comment elles vont vivre? Dans une petite agglomération comme Laîné, 300 millions dérobés, des centaines de sacs du riz, d’huile de palmiste, tout ça dérobé », a mentionné le leader politique.
Me président du Bloc Libéral a décrit plus loin, l’état dans lequel les citoyens de ces localités concernées vivent actuellement. Et si rien n’est fait selon lui, des situations incontrôlables pourraient naître de ce conflit.
« C’est pour ça que nous venons devant vous pour que vous nous aidiez à faire comprendre la situation à l’opinion. Parce que, il y a encore jusqu’à présent des Guinéens qui ne savent pas que depuis février, qu’il y a 71 personnes qui sont dans les prisons. Et en attendant les frais de transport du juge d’instruction de N’zérékoré qui les a déposés de pouvoir être à Conakry pour les interroger avant de les mettre devant un magistrat, ils vont continuer à subir et ce sont des situations qu’on ne peut pas qualifier », a-t-il déploré.
Il faut rappeler que ce conflit entre éleveurs et cultivateurs de Foumbadou et de Lainé, deux localités relevant de la préfecture de Lola, a déjà à son compteur, 71 personnes qui croupissent de nos jours dans les prisons du pays, dont 33 à Conakry, 27 à Kindia et 11 à N’zérékoré. Ajoutés à cela, des cas de morts, de blessés, mais aussi de déplacés, ce, sans aucune justice.
On note déjà beaucoup de pillages, de dégâts matériels, des cas de blessés, des pertes en vue humaine, mais aussi des détentions arbitraires. Cependant, aucune action concrète n’est entreprise jusque-là par les autorités. Ce qui accentue le doute et oriente les attentions vers le phénomène de terrorisme, souvent né des conflits de ce genres.
Sâa Robert Koundouno
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